samedi 8 juin 2024

Faites vos jeux. Philippe Djian.

Nous sommes pris dans une tempête sur une île bretonne alors qu’une famille finit par se réparer. 
« … le réseau fonctionnait lui aussi-Seigneur Dieu, difficile de croiser quelqu’un qui ne lâchait plus son truc collé à l’oreille après tout ce temps, toutes ces interminables, ces atroces journées blanches, insupportables, en apnée, coupées du monde, sans la moindre nouvelle à se mettre sous la dent. » 
Les éléments se déchaînent  alors que  fils et  fille sont revenus auprès d’un père comptant bien offrir à sa vie de nouvelles perspectives. 
« Quand le courant t’emporte, tu peux rentrer les rames, je ne sais plus qui a dit ça. »
 La vigueur du style de l’auteur, qui vieillit avec nous, est toujours là, avec tensions entre les personnages blasés et atmosphère singulière installée vivement.  
« Ce qui est bon pour le commerce l’est rarement pour l’environnement,on va finir par le savoir, non. » 
Entre submersion océanique et incendie, cet aperçu de chaos planétaire atteint aussi Jonas, Edith, Victor et Magalie. Lassés par les rancœurs, ils ne s’empêchent pas de se laisser aller à leurs pulsions désabusées.
L’expression « Les jeux sont faits, rien ne va plus » ne figure pas dans les 230 pages, mais  peut répondre au titre après un récit où se perdent les illusions.

1 commentaire:

  1. C'est fou, avec une flopée d'écoles de commerce, un monde où on fait miroiter que le commerce est roi, moi, je trouve que le commerce VIABLE ne va pas si bien.
    Plein de petites indications qui me montrent que malheureusement, le commerce est une activité qui exige des qualités humaines qui ne sont pas cultivées par l'école, qui valorise d'autres qualités, au détriment de ce qui fait marcher le commerce.
    Je vois très peu de personnes en France avec qui je discute qui manifestent dans leur discours qu'ils comprennent ce qui fait marcher le commerce.
    Après, on est obligé de se demander si ce qui fait marcher le commerce à un niveau local le fait marcher sur le plan... international et global, en constatant que nos gouvernants se fichent éperdument du plan local : ce qui les intéresse est le plan international. Le pays est si.. cosmopolite ? dans ses aspirations que ses gouvernants se foutent de ceux qui vivent sur le sol et font du commerce sans une aspiration internationale. D'où le débâcle qui se présente pour une énième fois, que ceux qui continuent à se présenter comme "degauche" vont exploiter jusqu'à la lie amère.
    Pour la désillusion... c'est bien dans l'air du temps. C'est étonnant, tout le confort dont on dispose, qui conduit aussi à cette désillusion, toutes générations confondues, d'ailleurs. Que les vieux y soient proies, bon, sans commentaire. Mais les blancs becs qui ont si peu vécus ?? Etonnant.

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