Dans le débat de Libération « Jeunes
débattez-vous » qui avait lieu à la
MC2 construite au bord du quartier de la Villeneuve, le sujet était inévitable.
D’autant plus que le souvenir crucial de l’année 2012 mesuré dans un sondage
est l’affaire Mehra pour une majorité des français, avant même l’élection de
François Hollande.
A la table autour de Gilles
Kepel auteur des « banlieues de
la république » : Rushanara
Ali députée travailliste d’un quartier de Londres jouxtant la City dont la
population se situe à 50% au dessous du seuil de pauvreté, Mariam Cissé, conseillère municipale à Clichy sous Bois, le Clichy
des émeutes de 2005, et François Lamy le ministre de la ville.
Les JO de Londres n’ont pas tenu leurs promesses d’emploi,
le chômage s’est même accru et les désillusions, les frustrations se sont
exprimées. Le fossé entre les jeunes et le reste de la population s’est creusé
après des émeutes où la violence et la criminalité issues de l’oisiveté sont
venues un temps sur le devant de la scène.
Le peu de perspectives dans un contexte économique difficile
pèse tellement que la proposition d’abaisser l’âge du vote à 16 ans pour mieux
« faire pression » sur les politiques, ne me semble pas décisif.
Alors que la conseillère de Clichy insiste sur la lutte
contre l’abstention, la nécessité de rebâtir une culture commune pour des
jeunes qui ont des sentiments ambigus concernant leur quartier qui les rassure et qu’ils ont en même temps
le désir de quitter.
La différence de culture politique est manifeste entre
l’Angleterre et la France où le rôle de l’état est plus fort.
30 ans ont passé depuis les « marches pour
l’égalité » revendicatrices et positives, depuis les regards
sont devenus stigmatisants. La victoire de la droite en 2007 s’explique
peut être par les émeutes de 2005 lorsque les classes moyennes s’interrogeaient
sur un retour d’investissement de leurs contributions.
Pendant ce temps, les politiques se sont professionnalisés,
la filière syndicale s’est tarie, les jeunes à Bac + 5 n’ont même plus les
possibilités de leurs parents parfois analphabètes qui ont pu avoir accès à des
pavillons.
Des mesures concrètes sont avancées où la discrimination à
l’emploi serait combattue, l’intégration politique améliorée.
Pour remettre de la confiance et de l’efficacité dans les
mécanismes où devraient s’effectuer les concertations concernant l’habitat et
les transports, les démarches iraient d’avantage vers des formes de co-construction.
Le ministre de la ville ancien député de Massy la populaire
et de Palaiseau la résidentielle, rappelle son ancienne appartenance au PSU,
label prestigieux.
Des « emplois d’avenir » sont déjà fléchés vers les quartiers pour
favoriser ceux qui n’ont pas les réseaux, et sortir du repli sur soi.
François Lamy, n’est pas venu que sur la scène du grand
Théâtre, il a proposé des « coups de pistons ». A Grenoble et
Echirolles seront expérimentés des « emplois
francs » comme on dit « zone franche » avec des entreprises
qui bénéficieront d’exonérations quand elles accueilleront un jeune venant de
quartiers difficiles.
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Dans le Canard de cette semaine: