La notion de « beauté » » ne se cantonne pas aux musées, mais l’opprobre que fait naître ce mot, bien au-delà
de certains milieux déconstucteurs, enlaidit un peu plus notre présent.
Dans les rues barbouillées aux herbes folles, les
silhouettes s’emmaillotent de noir. Quand un brin de peau se dévoile,
apparaissent souvent des tatouages grimaçants plus inaltérables que quelques cheveux bleus dont les mamies ont abandonné l'exclusivité.
« Le sculpteur du
futur aime la beauté brisée. » José Artur.
Je rejoins sur le tard un de mes amis qui regrettait que
l’on ne s’habille plus pour aller au spectacle. Sans endosser un habit pour
escalier d’opéra, comment accompagner le côté exceptionnel d’une
soirée ? Dans le domaine vestimentaire, je me confonds avec les murailles et si les sapeurs me réjouissent, les fashion victims me désolent, même si une belle tenue permet de se tenir dans le monde.
Le fluo s’impose sur les routes, mais bien qu'agrémenté de
sandales sur chaussettes me parait dispensable au théâtre quand bien même des gravats joncheraient le plateau.
Il ne nous reste plus qu’à regarder dans le rétroviseur
pour goûter encore aux élégances.
La séduction, soin de soi et des autres, n’est plus de mise,
alors que les jambes de certaines chanteuses en promotion prennent plus la
lumière que leurs textes.
Dans mon village d’enfance, les familles attentives à l’avis des autres fleurissent joliment le cimetière. Le conformisme social constitue aussi du lien comme le sentiment de
culpabilité que les indifférents voudraient ignorer. Les civilités superficielles appartiennent à la famille du
civisme.
La simple politesse devrait revenir pour remplacer le mot « bienveillance » mis à toutes les sauces fadasses.
Elles ne sont pas belles belles, les attitudes peu reluisantes des députés ayant abandonné
tout sens commun. Les grossiers les plus épais donnent le
ton depuis l’assemblée nationale devenue le temple de la « bordélisation ».
Cette image déplaisante de la vie parlementaire déconsidère un système
démocratique déjà bien fragilisé.
Quand une proportion importante des habitants notre pays libre ne
reconnaît pas le message des suffrages,
il y a de quoi s’inquiéter.
Meloni a été élue, Maduro aussi, Trump réélu, l’extrême populisme n’a même pas besoin de ses nervis ni de truquer les urnes pour
progresser de partout.
Des valeurs morales s’affichent encore mais leur reniement
les fait disparaître.
On se bouche le nez pour Elisa Martin, Hugo Prevost,
pourtant leurs supporters sans odorat continuent à plastronner et déroulent le
tapis évidemment rouge à leurs comparses démagogues à l’autre bout du champ.
Le déshonneur est d’autant plus féroce qu’il touche ceux qui
ne cessent de vouloir punir les autres. La distance entre vertus publiques et
vices privés ajoute du discrédit envers tous ceux qui s’engagent pour le bien
public. Confiance, légitimité, autorité se périment vite pour
laisser place aux ressentiments, à l’animosité, aux pulsions sans réflexion.
Les grandes gueules qui tapaient sur des casseroles en ont
quelques bruyantes à leurs basques.
Il n’y a pas qu’en Dauphiné que les proclamés héritiers de
"l’incorruptible" Robespierre contreviennent à la loi. Comme leurs actes n’ont
pas suscité de campagne à l'instar d’un ministre contraint de démissionner pour avoir mis
du homard au menu, je reprends les informations concernant le député Andy Kerbrat, surpris lors d’un achat
de drogue qu’il faut préciser de synthèse, car pour de l’herbe, il n’y aurait
rien de notoire à signaler. Ce fait présenté comme banal disparaitra derrière un autre, ancien candidat
insoumis mis en examen, accusé d'avoir abusé d'une fillette de 4 ans en
situation de handicap.
Tous les LFI ne sont pas des malhonnêtes, comme tous les
hommes ne sont pas des violeurs en puissance.
« La beauté
intérieure c’est important mais,
en boîte de nuit, si t’as
pas la beauté extérieure, tu bois tout seul ! »
Michèle Bernier.