L’avantage des reportages grand format proposés par le
trimestriel de 210 pages c’est que peuvent se développer les contradictions,
les contrastes, la complexité qui échappent de plus en plus à nos bavardages en
réseau et autres copiés /collés.
Ce qui ne va pas sans prise de positions : le combat de
Patrick de Saint Exupéry pour la reconnaissance du génocide tutsi figure bien
entendu dans le dossier consacré à « Nos crimes en Afrique » avec une
recherche autour d’un massacre commis par l’armée française au Sénégal en 1944,
ou comment à la fin des années 60 les vendeurs d’armes au Biafra côtoyaient les
humanitaires.
J’avais commencé ma lecture par un entretien avec Joseph
Antoine Bell, ancien gardien de but de l’OM qui parle des rêves impossibles des
enfants d’Afrique à partir d’un ballon : un phénomène de société qui
aggrave les frustrations.
En Guinée, des pompiers spécialistes ont beau avoir été
envoyés pour comprendre pourquoi dans le Fouta Djalon des incendies se
déclarent, la sorcellerie couve encore là dessous.
Plus léger est le portrait de « tonton Gilbert », qui
depuis Dakar voulait aller au Canada ; il s’est arrêté à Paris, son fils
va peut être aller là bas.
Et l’histoire d’un portier d’un immeuble huppé de la 5°
avenue à New York est plaisante, pas si loin finalement de la vie d’un paysan
de Louxor déjà vue au cinéma, dans son rapport à la richesse et aux évènements
du monde.
Le récit en photos tout en empathie de la vie de deux pré
adolescentes dans une cité de Montpellier nous fait partager quelques moments
intimes dans un milieu près de chez nous, qui peut sembler bien lointain
parfois.
Les révélations concernant un oncle du président syrien sont
accablantes envers cet assassin de la famille des « Borgia du Proche-Orient » pour lequel la
justice se mettrait en route après 35 ans de protection de la France.
Une belle bande dessinée fait le tour des abattoirs en Inde.
La vache est devenue là bas un sacré enjeu pour exclure les musulmans depuis
que les nationalistes hindous sont aux manettes
du « Bhârat » comme dans Mahabharata, ainsi qu’il convient de
dire de préférence à « Inde ».
Plus conforme à notre idée de La Corée du Sud et d’une
recherche forcenée de l’excellence à l’école, les indiens préparent leurs
élites dans des écoles telles que celle de Kota au Rajasthan qui accueille
120 000 élèves, pas tirés au sort.