Les paysages deviennent plus sauvages avec des
cactus et des plantes grasses, des canyons et des ravines. Le petit train
s’engouffre à petite vitesse dans 1, 2 puis 3 tunnels. Et alors que nous
admirions une cascade, debout dans la travée pour mieux voir ou photographier,
nous sommes projetés et tous sens et bien secoués.
Non ! La loco a déraillé ! Heureusement
qu’elle ne s’est pas couchée, juste délogée de ses rails et personne n’a été
blessé. Le personnel nous demande de sortir et marcher le long de la voie jusqu’à la gare de Hoja Blanca (1840m) qui en fait n’est pas si loin que ça. Nous attendons dans cette petite gare nouvelle et moderne, harcelés par de tout petits insectes (moustiques ?) en très grand nombre, que trois bus de la compagnie ferroviaire nous secourent. Ils arrivent au bout d’1/2 h , ¾ d’heure et dans une organisation calme et méthodique nous embarquons suivant la composition des wagons.
Il est tard quand nous descendons à la dernière étape : Salinas où nous attendent Edgar notre guide et notre chauffeur à la porte du restaurant, soulagés de nous récupérer. Nous mangeons une soupe aux haricots et maïs, une côtelette de porc garnie de légumes al dente : carottes brocolis et une pomme de terre mauve.
Les activités post méridiennes ne sont pas à la
hauteur des précédentes.
Le musée
consacré au sel de terre sur les lieux d’une exploitation depuis
longtemps abandonnée n’est pas palpitant. Ce sel sans l’iode des sels marins
était celui des pauvres, et de surcroît vendu plus cher.Pourtant comme nous avons pu le lire sur le site http://www.vueetbox.com/files/media_file_137.pdf
« Ce sel brun, cultivé par de nombreuses générations d’afro équatoriens,
servait de monnaie d’échange avec les villages voisins: un kilo de sel
équivalait à un kilo d’or »
Puis nous assistons à un petit spectacle de danse
de la communauté noire descendante des esclaves travaillant dans les haciendas,
majoritaire dans cette région (environ 70%). Des jeunes filles habillées de la
même façon et portant un petit panier sur la tête proposent trois danses en
plein air. C’est plutôt amateur, sans prétention, répétitif mais bref.
Nous sautons dans notre minibus pour rejoindre nos
foyers au milieu de la circulation parfois dense en profitant des lumières de
fin d’après midi.
Retour par Otavalo, Cotacahi, Santa Barbara.
Ce soir nous mangeons ave Maria et Ernesto qui
repart travailler demain à Quito à 3h avec le bus de la communauté, Karen et sa
sœur Huaïta et un ami des filles, Daniel. La fille aînée passe en tenue de
footballeuse avec ses deux petits mais ne partage pas le repas avec nous et
reste un moment dans la pièce privée.
C’est encore une bonne
soirée d’échanges autour d’un bon repas : soupe à la courgette, poulet
avec des galettes de purée à la plancha, radis macérés dans du citron et
persil, petits légumes finement hachés et tout au long du repas pop corn et
maïs grillé à volonté. Pour boire jus d’anone avec ou sans sucre. A la fin du
repas Karen apporte à chacun, à la demande de sa mère, un des chocolats qu’elle
a reçus pour son anniversaire pour nous remercier du petit cadeau qu’on lui a
fait. Avant d’aller se coucher on se fait tous la bise. Demain nous ne verrons
pas Ernesto ni Huaïta qui retourne à l’Université.