"Le-foot-est-un-miroir-grossissant-de-nos-sociétés" et une
bonne occasion pour aligner des formules éculées telle celle là, posée en tête
de phrase.
Objet de connivence dans tous les pays du monde, la balle ronde peut
constituer un bon sujet de conversation si l’humour sait s’y inviter. Le terme
« bisounours » employé trop souvent dans les palabres parait
inévitable, pourtant qui ne sait pas que notre destinée humaine est tragique, sans que ce soit la
peine en face de prêter des intentions mauvaises à tous nos semblables.
Quand France Inter ne se contente pas d'énoncer le score de l’équipe de l'Equateur contre le Qatar mais précise au cas où nul ne le saurait que l’un des deux pays est socialement et écologiquement
condamnable... ah bon ?... nous sommes sûrs d’être entre gens de bien.
Les intransigeants qui se sont volontairement privés de Chostakovitch
depuis l’invasion de l’Ukraine peuvent ignorer le plaisir d’un match, mais pourquoi en priver les autres ? Ils auraient bien aimé
que la Coupe du monde ne se joue pas au Qatar, mais alors quel pays trouver à
la dernière minute en remplacement ? En France, autre pays de dictature (sanitaire), il y
aura déjà les J.O. et la coupe du monde de rugby ? En Russie ? Le
prochain mondial se déroulera au pays du gaz de schiste : les E.U.
Enfants-rois déçus, vieux rois déchus, causeurs,
scribouilleurs, nous avons du mal à nous extraire des discours performatifs quand
« dire c’est faire », voire prendre ses désirs pour des réalités.
Si j’ai joué, le temps d’une commémoration, la
partition du foot comme lieu en dehors des classes sociales, je sais bien que
ce n’est plus forcément le cas : le communautarisme est plus fréquent que
les fusions fraternelles en dehors des familles.
Dimanche soir, des supportrices du Maroc étaient
heureuses dans leur voiture klaxonnant et la maman qui conduisait disait aussi
son plaisir de la veille (qualification de La France).
« Freed from Desire » de Gala ("na na na na na naa) repris par des
supporters de l’Arabie Saoudite et des visage de tous les pays dans les rues de Doha, c’est bon, non ?
Le contre-pied est une jolie feinte valable sur la pelouse
et en dehors. Depuis que je ne braille plus dans les tribunes de Geoffroy
Guichard, je réserve plus discrètement mes émotions à l’OM. Je me montrais par ailleurs bien
pingre avec les bleus, préférant les Iles Féroé à des joueurs surpayés, mais
devant les critiques systématiques qui leur sont adressées, je suis mis derrière
eux.
Cette attitude rejoint mon tropisme politique, quand les excès des extrêmes
viennent nourrir ma pondération. Bien que sur ce coup là, je ne suis
exceptionnellement pas d’accord avec not’ président, le foot est
éminemment politique !
La France compte des millions de sélectionneurs et
je ne me dispense pas de contribuer aux joutes qui ne se prennent pas au
tragique, le chambrage étant une des variantes de l’humour : « PSG : trouvez une rime en « é »!
J’extrais cette citation venant du journal « Le Monde » elle citait Emmanuel Carrère, citant Lénine :
« Il faut
travailler avec le matériel existant, boiteux, misérable »
après les
nombreux forfaits de joueurs-cadres.
« On
fait avec ce qu’on a » ça vaut en tous domaines, comme quoi le
foot…