Qu'il est difficile d’apprécier la tendresse
vintage d’une petite fille sur les genoux d’un vieux monsieur, dans une
publicité ancienne, quand l’innocence d’aujourd’hui alerterait d’urgence # MeToo! Mon moteur d’écriture est bien souvent à réaction lorsque je
frisonne sous l’air du temps climatisé. Mais quelques précautions s'imposent pour ne pas se
retrouver parmi les gaulois réfractaires toujours râleurs, alors que nombreux sont ceux qui vivent
aussi confortablement que moi dans notre beau pays.
Quelques paradoxes familiers insistent : les amplis médiatiques font de moins en moins la fine bouche devant une extrême
droite à laquelle ils ne cessent de fournir des billes. Les termes populisme et démagogie moins usités auraient pu pourtant caractériser les flatteurs de communautarismes à forte teneur religieuse des deux extrêmes côtés. Alors que loin de 98, le blanc de la trilogie footeuse a le plus souvent les
burnes out, et que blacks et beurs font le job.
Pour chaque mesure gouvernementale annoncée, les « mutins de Panurge » donnent la priorité aux passions tristes et négatives, comme ils avaient valorisé davantage les frondeurs vis-à-vis de Hollande que ceux qui lui étaient fidèles.
Le sondage plaçant Volodymyr Zelensky au premier rang des dirigeants populaires d'Europe devant
Emmanuel Macron a été peu commenté, alors que la petite musique annonçant le succès de Jordan
Bardella aux prochaines élections européennes s’amplifie.
Pourtant ce brouhaha audiovisuel bourdonne parfois hors
sol : désormais les vélos sont davantage utilisés que les autos à Paris, tandis que les dispositifs mis en place par Anne Hidalgo étaient soit disant
impopulaires. En même temps, les achats de SUV progressent malgré la
publicité massive pour les voitures électriques. J’avais retenu du temps où
j’avais de la colle sur les doigts, que l’affichage en matière politique ne
modifiait guère les opinions, mais il donne l’impression aux militants d’être
utiles.
La dilution des notions de droite/gauche avait compliqué les
façons de penser des teneurs de micro, ils sont revenus à une dichotomie paresseuse
à coups de reprises de communiqués de presse qui taxent d’extrême droite toute
critique de la gauche extrême.
A lire certaines opinions d’élèves de sciences
po ça ne va pas aller en s’arrangeant.
Quant aux campus américains : « seulement 47 % de ceux qui soutenaient le slogan « Du fleuve à la mer » qui appelle à la destruction
d’Israël, savaient à quel fleuve et à quelle mer il faisait
référence. Certains pensaient qu’il s’agissait du Nil ou de l’Euphrate, qui
sont tous deux des fleuves, ou de la Mer Morte, de l’Atlantique et des
Caraïbes, qui ne sont pas des fleuves. »
Cette ignorance bête et méchante nourrit des excès
symétriques et bas du front, coqs et woke : « bienvenue à tous les
miséreux » contre « tous les étrangers à la mer ».
Le « en même temps » de Julia De Funès me convient :
« A l’instar des religions, dépourvues de
vérité objective mais porteuses de sens subjectif pour les croyants, la pensée
positive pourrait devenir salutaire.
Encore faudrait-il
qu’elle maintienne son refus de l’autoritarisme sans nier l’apport de
l’autorité ;
qu’elle soutienne l’idéal égalitaire sans persifler
l’excellence ;
qu’elle conserve
l’objectif d’efficacité sans refuser l’effort dans la durée sans quoi rien
n’est robuste ;
qu’elle soutienne
l’idée d’une volonté agissante tout en restant en prise avec le réel et ses
limites.
C’est par ces
ajustements que la pensée positive ne serait plus seulement un déballage de
niaiseries en série truffées de clichés démagogiques, mais sortirait enfin de
son dogmatisme… pour le bonheur de tous. »
Dans le conflit éthiopien depuis 2020 au moins 600 000 morts et personne à haïr.