Les vacances se finissent en grande beauté au "Grand Bo" pour
notre dixième festival, où nous avons vu: « La fin du
monde c’est (pas) pour demain » offre l’occasion d’une discussion sur l’avenir de la planète
entre mon petit fils confiant en la science et sa grande sœur plus inquiète de
l’épuisement des ressources. Le récit autour d’un magicien captivant
appelle ces commentaires pour mieux comprendre la profondeur du
propos.
La compagnie de « La fabrique des petites utopies » replace les problèmes
d’aujourd’hui à l’échelle de 24h dès lors que l’apparition de l’homme se
produirait une minute avant minuit.
« Le souffle
d’un rêve. » La lune dans les
pieds. Le titre convient parfaitement au spectacle joué au bout
d’une montée en téléphérique où nous étions accompagnés par des adeptes du vol libre.
Natif
d’une époque sonorisée par les guitares électriques, je me demandais si les
enfants de l’électro pouvaient s’intéresser à l’accordéon. L’histoire
personnelle de l’acteur concerne à la fois les contemporains de Verchuren et les
familiers d’Oreslan. Sa persévérance pour obtenir l’instrument de ses rêves ne
fait que prolonger le désir de son père porté par une même passion réalisée par
la génération suivante. « Classe
verte. » Robert et moi.
Les chansons excusent les séquences à l’humour insistant
autour d’un instit balourd aux compétences écologiques limitées, aggravées par
une grosse fainéantise.
« Tout seul on va
plus vite, ensemble on va plus loin. »
« Les
misérables. » Les batteurs de
pavé. Il faut bien que les deux bateleurs suisses choisissent
quelques comparses dans la foule enthousiaste pour évoquer les nombreux
personnages de l’œuvre de Victor Hugo.
L’ampleur du monument patrimonial ayant déjà impressionné
quelques générations, celle qui est haranguée par les influenceuses
mérite au moins quelques rappels de moments héroïques.
L’humour appelant un
regard critique peut aussi convier à connaitre de sublimes personnages à
la générosité et au courage grandioses.
Ces citoyens de notre riche voisin remercient les
politiques qui ont permis la gratuité de leur spectacle quand tant d’autres ne
mentionnent jamais ceux qui financent leur liberté.
« Quatre fois
rien. » Joe Sature et ses joyeux
osselets. La bande son met en valeur le
rythme de la joyeuse troupe d’excentriques acteurs chevronnés. Parmi d’autres
séquences vivement menées, la classique concurrence entre chefs d’orchestre
nous donne l’occasion après coup d’écouter Vivaldi en revenant de la revue.
« La cuisine musicale. » Minute papillon. Proposer de l’opéra sous un
chapiteau surchauffé, malgré des bénévoles arrosant le public à la sulfateuse,
relève d’une haute ambition.
Mozart, Bizet, Puccini, Rossini
sont au menu avec une chanteuse énergique accompagnée par une contrebasse née
d’une poêle, d’une grille de four-harpe, d’une louche-flute.
La salle reprend
avec application les lalala universels
après plusieurs morceaux dans la langue de Verdi.
« Quand les corbeaux auront
des dents. » L’espèce de compagnie. Un corbeau part vers le nord pour retrouver les princes
gris, les loups, anciens partenaires de chasse. Les jeux élémentaires avec les
objets perdent de leur force évocatrice quand la présentation des méprisables
« deux pattes » s’avère sans nuances.
Comment de si méchants
personnages pourraient assimiler les leçons délivrées par les deux actrices
amies des gentilles bêtes ?
« Hôtel Cosmos ». Le Volubile. Les rires des plus petits perturbent l'ennui
effleurant certains quand des valises insaisissables et des personnages se
cognant partout ne mènent nulle part.
La représentation dans cet hôtel déserté m’a semblé vide de
sens.
« Bête Beurk, la
folle création du monde ». Monde à
part. Le dernier spectacle m’a paru bien meilleur avec un dynamique
conteur rock, pourtant parfois inquiétant. La terre est plate comme un vinyle, très sèche sur sa face
A, très humide face B.
Un bon roi vivait d’un côté, un monstre de l’autre. Cette
dualité simpliste totalement assumée s’avère tellement drôle.
Quoi de plus
trash qu’un baiser sur les lèvres avec la langue pour les foules
enfantines ?
Leur indignation sur-jouée s’exprime dans les rires déclenchés
également par l’évocation de pustules, ulcères et autres bubons plein de
mayonnaise.