J’ai failli renoncer :
« On y trouve des
livres consacrés à Kew Gardens, à Nainital, à Bath, à Cimiez, à Mürren.
J’y ai
empilé dans les coins les centaines de boîtes de Balkan Sobranie dont ma
mémoire physique ne peut se séparer.
C’était un tabac de Latakieh qui dégageait
une formidable odeur de papier brûlé. »
Trop d’inconnus, et trop de subordonnées digressives comme
j’en commets à longueur d’articles.
Et puis je me suis remis à l’ouvrage après
avoir lu le dernier chapitre consacré à la Grande Chartreuse dont j’avais
quelques images me permettant d’apprécier les réflexions du retraitant à propos
du silence.
Il n’en est pas à son premier monastère :
«… au milieu
des lourdes montagnes dorées de l’automne et dans le bruit des sources,
d’un esprit où le Moyen-âge se mêlait aux harmonies de l’époque ».
Il est question aussi d’Hugo, de Stevenson, de Loti et
d’inconnus aux vies incroyables sans que soient délivrées quelques coutumières
leçons de morale.
Tout au long des 285 pages où des résumés pourtant
énigmatiques aiguisent la curiosité, les occasions d’apercevoir une pensée
originale, érudite, poétique, ne manquent pas, qui évoquent les voyages,
l’enfance, des destins singuliers à foison ...
Un tour du monde et un tour d’auteurs, un tourbillon :
le Sahara ou sa chambre, l’exil face à l’océan ou l’exil intérieur. Je suis
face à ce livre comme avec mon ordinateur, n’en exploitant qu’une infime partie
de son potentiel.
Je comprends quand il s’amuse :
« Longtemps je me
suis caché de bonne heure »
ou « Qui n’a pas lu
L’île au trésor dans un placard, aux environs de treize ans, n’a pas connu le
bonheur de vivre. »
Ces clins d’œil sont justifiés et même la multiplication
adéquate des imparfaits du subjonctif permet d’aérer un ensemble ardu, plaisant
justement pour ses aspérités.
Ça a l'air bien, merci. Pour la Grande Chartreuse, je ne peux pas m'empêcher de me demander comment les moines/Pères Chartreux se débrouillent avec la règle de silence depuis l'arrivée des smartphones et compagnie... Oui, j'en suis curieuse. Dieu et le diable gisent... dans les détails ; ça, je le sais.
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