mardi 11 juin 2024

A l’arrêt. Sandra Ndiaye. Frédéric Debomy. Benjamin Adès.

Une jeune fille anime des ateliers dans une prison.
En 100 pages, sans tapage, les couleurs, le rythme du récit nous donnent une idée de cet univers qu’elle a fréquenté un an jusqu’à la fin de sa grossesse.
Nous entendons les bruits accompagnant le franchissement des nombreuses portes qui mènent dans les lieux sonores de privation de liberté où les détenus crient.
Le regard d’abord idéaliste se nuance : 
« J’occultais une chose avec ma vision pleine de miséricorde : 
la délinquance et la criminalité relèvent bien d’un choix. » 
Avec Eric Fassin en contre-point, le discours est plus attendu : 
«  Si la petite délinquance est sévèrement sanctionnée, les délits commis par les catégories aisées de la population comme la délinquance financière et l’évasion fiscale bénéficient de mansuétude. » 
Par contre une approche des postures face à la relégation offre de riches pistes de réflexion même si c’est l’éternel renvoi de la responsabilité vers d’autres : 
« Tu m’exclus ? Ce n’est pas la peine, je m’exclus moi-même et les miens avec. »
«… je suis ce que tu as fait de moi, un paria égoïste et arrogant. » 
Le propos n’est pas univoque et à travers les réussites et les échecs de son travail social et culturel, les mots d’un détenu peuvent paraître décalés et faire sourire, ils peuvent constituer un espoir: 
« Mes enfants sont à Dubaï avec leur mère.
Ils sont dans une école Montessori, c’est important l’éducation. »

1 commentaire:

  1. A cette heure tardive, je dois reconnaître que c'est surtout moi qui me suis exclue, ne me sentant pas à la hauteur ? d'un statut social que j'ai vécu surtout comme pesant d'un poids très lourd, et me privant d'une liberté que je continue à chérir, d'ailleurs. On n'a rien... sans rien, et plus on "a", plus ça pèse lourd.
    Sentant aussi qu'en changeant de rang ? je trahissais les miens. Il ne faut jamais oublier que quand et si on élève ses enfants pour réussir là où on estime que soi-même, on n'est pas à la hauteur, on est en train de leur dire que soi... on n'est pas assez bien. Fatal, de mon point de vue. Je sais qu'on est censé vouloir... encore et toujours plus ? pour ses enfants, mais on ne voit que peu les conséquences de nos.. AMBITIONS, pour eux, et pour nous.
    De toute façon, comme je dis souvent, ici et ailleurs, on ne sait jamais ce qu'on fait quand on le fait, pour la simple raison qu'on ne peut pas voir les conséquences de nos actes à l'avance. Cela est... à venir... Il faut laisser l'à venir où il est, avec l'incertitude qui le caractérise, d'ailleurs...
    Mais oui, il est important de souligner qu'il y a bel et bien des choix dans l'existence...
    Peut-être même que les fourmis ont des choix, qui sait ? Une question intéressante...

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