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lundi 27 octobre 2025

Marcel et Monsieur Pagnol. Sylvain Chomet.

Est-ce que le graphisme fantaisiste du film d’animation « Les Triplettes de Belleville » d’un réalisateur chéri de la critique allait convenir pour évoquer l’auteur qui chaque fois me « fend le cœur » ?
Au-delà de la biographie habilement traitée, cette part d’enfance ensoleillée est la nôtre.
Depuis tant d'années,  même un originaire des Terres Froides peut être encore pris à la gorge :  
« Je suis né dans la ville d’Aubagne,
sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. » 
Nous révisons l’histoire du cinéma, la fidélité et les infidélités, les échecs et les succès, Paris / Marseille, le pouvoir de l’écriture avec des anecdotes et des moments de poésie, des sourires et de l’émotion. Etre père, être fils.  
« Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants. »

lundi 20 octobre 2025

La mort n’existe pas. Félix Dufour Laperrière.

Boulgiboulga politique daté dans le fond et la forme.
Le dilemme qui déchirait quelques militants d’extrême gauche à propos de la lutte armée a été résolu en Europe depuis plus d’un demi-siècle, enterré avec la bande à Baader et les Brigades rouges.
Ce film lugubre d’animation canadien à l’ancienne avec courses saccadées, taches de lumières dégoulinantes comme mousse et lave envahissantes, souligne l’obsolescence de tels débats. 
Les mots grandioses de loyauté, de courage, même avec l’accent québécois, n’élargissent pas le récit de l’hésitation d’une jeune femme au moment de l’assassinat de riches, rattrapée par le fantôme d’une copine, d’un amoureux ou de la petite fille qu’elle était. 
On se dit trop tard qu’avec un tel titre, il ne fallait pas s’attendre à une grande lucidité, ni à de l’humilité. Aucune nouveauté rien que de la prétention absconse. 
Quel gâchis de consacrer dix ans d’une vie de créateur pour 1h 12 d’énonciation de la question de la peine de mort, sujet d’exposé pour collégien des années 70.

lundi 13 octobre 2025

Nouvelle vague. Richard Linklater.

Le privilège d’avoir vu ce film plein de fraîcheur au cours du festival de Cannes, a ajouté à la jubilation de découvrir un travail excellent, un hommage respectueux et léger, une belle proposition d'aujourd'hui.
Nous révisons l’histoire de la bande des cahiers du cinéma dans laquelle Godard fut le dernier à réaliser un long métrage. 
Nous partageons l’excitation d’un tournage hors norme avec un casting aux petits oignons. 
Cette heure quarante cinq passe comme un rêve pétillant, énergique, pédagogique et drôle. 
En 1960, La vie pleine de certitudes, de croyances en l’avenir, débordait de créativité, de couleurs, de jeunesse. Elle s’inscrivait en noir et blanc et Godard poussait un fauteuil d’handicapé pour réaliser un travelling voluptueux. 
Les beautés offusquées étaient tellement mignonnes. 
Quand les lumières se sont rallumées, je suis resté un moment agréablement séché par cette vague qui m’avait submergé de nostalgie.    

dimanche 12 octobre 2025

Nino. Pauline Locquès.

Quand un jeune homme apprend qu’il devra suivre une chimio thérapie suite à l’annonce de son cancer, il est sidéré, rendu comme étranger à lui-même.
Cet évènement majeur finement conté est partagé par la cinéaste à son premier film qui embarque dans son casting Jeanne Balibar et Mathieu Amalric.
Théodore Pèlerin, l’interprète principal est parfait dans sa déambulation hagarde, flottante.
Les rapports humains dans ce milieu parisien, pour laquelle avoir un enfant est avant tout « éprouvant » m’ont paru bien aussi exotiques que quelques chroniques japonaises. 
Pourtant burn out, dénis, relations amoureuses fugaces dans une temporalité accélérée où cohabitent intensité et indifférence, balisent bien des relations contemporaines.

lundi 6 octobre 2025

Sirāt. Óliver Laxe.

 « Sirāt » qui signifie dans la tradition islamique, le pont entre paradis et enfer, 
se situe en enfer.
D’abord curieux de connaître le monde des rave parties avec le désert comme décor, j’ai mis de côté les invraisemblances du scénario, pour voir un road movie tournant à la fable noire : la fin du monde a commencé et nous nous étourdissons de sons.
Effectivement, pendant 115 minutes, la musique tape aux tympans et de belles images de l’Atlas sautent aux yeux, mais que vient faire ce père perdu avec son fils dans un milieu où des blessés de la vie ont l’honnêteté de ne pas l’accepter jusqu’à ce qu’il paye de l’essence pour avancer ?
Sommes-nous devenus si sourds, qu’il nous faut tant de boum boum, façon grand guignol à la sauce techno ? 
Faut-il que tout sens soit perdu pour que tant d’énergie se dévoie en sautillantes transes et breuvages oublieux ?  
Nous survivons depuis Musset et nous sirotons «  Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». 
Pourtant il avait écrit d’autres choses : 
« Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses. »

dimanche 5 octobre 2025

Enzo. Laurent Cantet Robin Campillo.

Un jeune garçon de 16 ans, fils de professeur et d’ingénieure, entame un apprentissage de maçon. 
L'aperçu de distance de classe en période d’adolescence est finement traité avec des personnages forts sans être caricaturaux, servis par d’excellents acteurs amateurs comme Maksym Slivinskyi, un vrai maçon, ou professionnels chevronnés comme Pierfrancesco Favino. 
Enzo dans cette étape pleine de vibrations et d’incertitudes, va apprendre à mettre des gants et bien plus, quand la guerre en Ukraine s’invite au bord des piscines et que les corps sont magnifiques.
Cette heure trois quart, « A fleur de peau », ne masque pas les violences, mais en ne délivrant ni recette ni leçon, séduit et interroge aussi à propos des mensonges, de la peur, de l’identité…

lundi 29 septembre 2025

Le Guépard . Luchino Visconti.

Les films vieillissent eux aussi, mais pas ce chef d’œuvre. 
Programmé à la télévision après la mort de Claudia Cardinale, les lumières, les cadrages, les décors, supportent la réduction des dimensions.   
La Palme d’or de 1963 par sa durée de 3 heures a précédé les formats contemporains.
La beauté de C.C. , la belle brune désormais disparue, fanera aux murs des mausolées que sont devenues nos chambres d’adolescents.
Même si des gestes de certains acteurs paraissent outrés, les frétillements de Delon soulignent bien l’impatience d’un monde qui advenait au moment du Risorgimento .
La gravité de Lancaster, personnage central, figure la transformation d’un ordre social coïncidant avec son vieillissement à lui : une dernière valse plutôt qu’une mazurka.
L’acteur américain doublé par une belle voix en français atteint la dimension d’un mythe indestructible en incarnant un Sicilien à la farouche identité.
Depuis 1957, date de parution de l’unique roman (Il Gattopardo) de Giuseppe Tomasi di Lampedusa qui a inspiré le film, la réplique usée, « Il faut que tout change pour que rien ne change » peut se lire aussi comme une exhortation magique face aux bouleversements. 
Il faudra quitter le bal où le temps étouffe même les plus puissants dans les voltes des robes magnifiques et des musiques étourdissantes.

lundi 22 septembre 2025

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau. Gints Zibalodis.

Des critiques trop flatteuses ajoutent parfois à la déception lorsque pendant une heure et demie le graphisme tant vanté parait bien plus banal que celui du moindre Disney. 
Le parti pris d’échapper à l’anthropomorphisme m’a semblé la seule originalité de ce film sans parole dont le scénario tient dans une phrase.
Un serpentaire, un chat, un chien, un capibara (castor sans queue), un lémurien, se retrouvent sur un bateau emporté par les flots.
Des voisins ont pu s’endormir sans que cette absence nuise à leur compréhension : une vague destructrice ininterrompue avait effleuré quelque cité abandonnée, des îles, des mangroves, au pied de vertigineuses falaises herbeuses. Vous pouvez fermer à nouveau les yeux.

lundi 15 septembre 2025

Ciudad sin Sueño. Guillermo Galoe.

« La ville sans sommeil » joue de la fiction et du documentaire, après un travail de longue haleine avec les habitants dans le plus grand bidonville d’Europe proche de Madrid.
La misère est moins pénible au soleil, avec de jeunes gitans ajoutant des couleurs vives à leur histoire lorsqu’ils produisent eux mêmes des images, au milieu des rebuts de notre société de consommation.
Il serait indécent depuis nos canapés cinéphiles d’envier ou de louer tant de vitalité, de liberté de ces enfants qui appelleraient plutôt l’intervention d’assistantes sociales. Mais quel plaisir de partager leurs moments de joie explosive, à toute vitesse, en toute urgence !
Au moment de quitter des lieux en ruine pour vivre dans des appartements avec l’eau et l’électricité, les dilemmes sont rudes comme dans « Le gône de Chaaba ».
Ces bannis, aimant pourtant vivre à l’écart, perdront la chaleur des solidarités et la complicité du grand-père et de son petit fils sera cassée. Le film d’une heure et demie se clôt sur une porte ouverte vers une course éperdue, dangereuse, trépidante, belle, insolente, vitale. 

lundi 8 septembre 2025

Une famille normale. Hur Jin-ho.

Pris par le dilemme de savoir ce que j’aurais fait en de telles circonstances lorsque jouent les liens de famille, j’avais laissé de côté la problématique relevée par plusieurs critiques qui relient cette fiction à la célèbre série traitant de la distance des adultes d’aujourd’hui avec les adolescents.
Inspiré par le roman « Le dîner » de l'écrivain néerlandais Herman Koc, ce film coréen explore avec brio un sujet universel dans lequel jouent caméra de surveillance omniscientes et téléphones portables couvrant les silences.
Nous retrouvons l’impassibilité apparente des asiatiques qui laisse la place aux transferts d’émotion et la finesse du cinéma de ces pays pour traiter de la famille.
Deux frères, un gentil chirurgien moins riche que son ainé avocat remarié à une plus jeune femme se retrouvent autour d’une bonne table, mais les vins d’exception ne masquent pas les tensions. 
Au-delà des jalousies, des choix de vie différents, des décisions à prendre concernant le placement de leur maman, un acte très lourd de conséquence de leurs adolescents va foudroyer leurs foyers. Et là s’exacerbent les questions autour de la responsabilité, de la vérité, de l’honnêteté en un thriller passionnant où les personnages joués avec intensité, surprennent.     

mercredi 3 septembre 2025

Avignon. Johann Dionnet.

Ce film d’été reflète bien le festival d’Avignon in et off qui esthétise les drames et amuse les foules. 
Dans cette comédie habillement agencée avec une joyeuse troupe, 
une jeune actrice a les yeux de Chimène pour un Rodrigue acteur dns « Ma sœur s’incruste ». L’opposition rigolote entre le théâtre subventionné et le privé n’est pas exagérée, quand Corneille vient au secours du soupirant qui n’est «point haï», car « l'amour est un tyran qui n'épargne personne ».

lundi 1 septembre 2025

Valeur sentimentale. Joachim Trier.

J'ai aimé ce film malgré un titre qui ne dit pas grand chose et un pitch en disant trop car les caricatures redoutées ne sont pas du tout au rendez-vous. 
La fille d’un réalisateur refuse le rôle proposé par son père, une jeune star hollywoodienne la remplace. 
Les 2h ¼  ne sont pas longues et le montage dynamique combat toute lenteur, les références évidentes à la finesse, à la profondeur de Bergman, Tchekhov s’en trouvent renouvelées.
Dans une maison qui tient sa place, magnifique, nous entrons dans la complexité sans embrouille des sentiments.
Les silences nourrissent nos propres questionnements sur le vieillissement, nos échappatoires et les fibres qui nous tiennent.
Après l’éternelle question de l’interpénétration du théâtre et de la vie et comment la fiction imprime dans la réalité, nous révisons que l’art peut réparer après avoir séparé. 
Avec plaisir, nous retrouvons le cinéaste norvégien.

 

lundi 23 juin 2025

Le festival de Cannes ou le Temps perdu. Santiago H Amigorena.

Le « Temps perdu » avec la majuscule c’est celui gaspillé par le lecteur après 345 pages qui ne disent rien et  n’évoquent surtout pas Proust pourtant sollicité à l’évocation de chaque triste fête, autour d’un festival où il n’est pas question de cinéma. 
Comme l’ancien amant de Philippine, ce « Monsieur Gayet » ou « Monsieur Binoche » ainsi que le nomme le concierge du Carlton prétend au Panthéon littéraire, il ne lui sera rien pardonné, même si son manque de délicatesse est tempéré par quelque autodérision pas plus sincère que les emballements amoureux du piètre baiseur. 
«…  plus désireux de plaire en bavardant que de m’instruire en écoutant. »
 Sa chronique people est bien fade, et la magie du festival bien éventée. 
« On a cru faire partie d’un monde, on finit par faire partie des meubles ». Un tapis.
Il ne s’agit pas d’un dévoilement des coulisses de cet événement mondial, mais par le fait qu’un tel livre puisse être édité, preuve est faite de la vacuité d’un milieu culturel où à aucun moment n’effleure la moindre raison d’admirer, de s’émouvoir, d’être surpris…    
Ses apostrophes au lecteur, ses répétitions, son style de bric et de broc ose ce genre d’astuce : « Nez en moins, si je comprends, ou feins de comprendre… »
 Quand « La grande librairie » titre : « Proust sur la Croisette », le dossier concernant les connivences critiques s’épaissit . 
« Je me demandais même si, ayant réussi à imiter Proust au point d’être méprisé par certains comme un écrivain mondain… » 
Les écrivains mondains ont au moins plus d’humour.

lundi 9 juin 2025

La venue de l’avenir. Cédric Klapisch.

Les premières images silencieuses sont belles avec les Nymphéas de Monet en fond d’écran,
mais ça se gâte vite lorsque est évoqué le début d’un XX° siècle de carton pâte.
Alors il faut un certain temps, pour accepter l’artifice qui fait se croiser le destin d’une paysanne montée à Paris et ses héritiers lointains qui vont trouver un Monet inédit dans un cottage laissé à l’abri des squatteurs pendant des décennies. Bienheureuse Normandie.
Il y aurait trop de facilité à relever les invraisemblances et les clichés à la pelle qui abondent dans cette séance de deux heures. 
Les quatre sympathiques cousins bien typés, un prof, une exécutive woman, un apiculteur, un jeune photographe, empêtrés dans la modernité, vont finir par rencontrer les célébrités de la Belle époque. 
Un Victor Hugo dragueur pourra déclencher un rire, et l’experte des beaux arts cognant sur le critique moqueur inventeur du mot « impressionnisme » est plus réjouissante que le photographe prévoyant la fin de la peinture lors de discussions laborieuses à prétention pédagogique comme nombre d’autres répliques.
Dans un casting d’héritiers, la prestation de Suzanne Lindon n’aide pas à l’indulgence.
Concernant la présence du mot « avenir » dans d’autres titres de films, celui de Moretti était infiniment plus fin pour évoquer ce que le passé peut réparer du présent et construire pour le futur. 

lundi 2 juin 2025

Marco, l’énigme d’une vie. Aitor Arregi Jon Garaño.

Après 20 ans de travail, les réalisateurs espagnols restituent une histoire vraie:
le président de l’’Association des victimes de l’holocauste était un affabulateur.
Cette imposture révélée par un historien, peu enclin à la médiatisation, avait créé un traumatisme familial et surtout un choc politique qui a pu réjouir les négationnistes.
Même après la découverte de la mystification, le beau parleur avait essayé de partager sa culpabilité avec son public en demande de témoignages bien racontés.
Un camp de concentration:
« Vous entrez par la porte, vous ressortez par la cheminée. » 
A une autre échelle nous sommes renvoyés à nos propres arrangements avec notre passé, comme lui inventant des souvenirs héroïques pour se racheter de ses mauvais choix d’antan.
Eduard Fernández incarne un excellent menteur, quel acteur!

lundi 26 mai 2025

Cannes cinéphile 2025.

Lors de ces jours radieux passés comme chaque année dans les salles obscures, 
la Palestine était dans toutes les têtes, « No other land ».
Parmi 29 films aux sombres tonalités, au rythme lent, un petit film comique, « Baise en ville » est apparu comme une reposante exception.
La diversité des propositions nous enchante toujours : 
de l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, « The président’s cake » 
à la Bolivie : « La couleuvre noire ».
La romance « The history of Sound » aux Etats-Unis dans les années 20 tranche avec les combats qui envahissent «  Sons of the neon light » à Hong Kong.  
Si le cinéma des Antipodes est cantonné à la journée offerte par l’association 
«Cannes Séniors, le club », leur sélection est toujours aussi attirante avec « He ain’t heavy », surprenante avec « Audrey », quoique « We are dangerous » soit conventionnel.
Dans le genre Ken Loach en moins pittoresque, « On falling », une jeune portugaise en Ecosse se remarque par son efficace sobriété. 
Une institutrice arrivant dans un village isolé des Alpes au début du siècle, « L’engloutie », est forte comme la délurée qui revient dans son quartier à Marseille : « Les filles désir »
Par contre le surgissement d’une nana dans une atmosphère de sorcellerie quelque peu glauque dans «  Que ma volonté soit faite » peut déranger. 
Dans « Romeria », sont mis à jour avec élégance des secrets de famille. 
Les surgissements de personnages féminins agissent parfois comme des révélateurs, mais l’incommunicabilité ne se résout pas au Japon dans « Brand new landscape »,  
ni en Finlande « A light that never goes out ».
Si « La mort n’existe pas » au Canada m’a semblé bien faible, 
le Japonais, «  Le mal n’existe pas » est rafraichissant.
La description de la vie d’un livreur chinois à New York «  Lucky Lu », 
celle de jeunes gitans de « Ciudad sin sueño »  
ou les afghans réfugiés en Iran, «  Au pays de nos frères »   
ne sont pas moins politiques que « Marco » brillant imposteur dans une association de déportés espagnols servi par un acteur exceptionnel, Eduard Fernández. 
Les déceptions : « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau » 
ou « Indomptables » mettent en valeur 
le film jubilatoire « Nouvelle vague »
l’âpre « Urchin »
le flamboyant «  Kakuho »
le sensible «  Nino »
l’intègre « La vie après Siham ».

lundi 19 mai 2025

Moi, ma mère et les autres. Iair Said.

Un jeune juif revient dans sa famille en Argentine à l’occasion de la mort de son oncle,
il repart de chez sa mère après la mort de son père.
Pour lutter contre sa peur de l’avion, il cherche des somnifères, mais pour endormir le spectateur cette triste comédie suffira. 
Il serait, de surcroit, trop facile de jouer avec les mots pour un film présenté à Cannes dans la sélection de l’ACID (Cinéma indépendant pour sa Diffusion) sous le titre « Most people die on Sunday ».
Le sentiment dominant est l’indifférence envers ce fils immature joué par le réalisateur dans des séquences embarrassantes, hormis la connaissance que nous pouvons acquérir de rites religieux. 
Pour traiter du thème de l’euthanasie, de l’homosexualité, un ton burlesque peu approprié tourne à la maladresse parfois glauque.

lundi 12 mai 2025

Ghostlight. Kelly O'Sullivan Alex Thompson.

 « Deux familles, égales en noblesse,
Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,
Sont entraînées par d’anciennes rancunes à des rixes nouvelles
Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens.
Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies
A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d’amoureux
Dont la ruine néfaste et lamentable
Doit ensevelir dans leur tombe l’animosité de leurs parents. »
 
Je savais seulement qu’il était question de théâtre dans ce film américain qui ressemble à un film anglais traitant des classes moyennes, loin des milieux théâtreux parisiens.
Le sujet de la littérature comme une aide à vivre pourtant souvent traité, fait le prix de cette version originale, à découvrir au rythme d’un scénario délicat et pudique.
Shakespeare, l’universel, convient à un ouvrier des ponts et chaussée quand Roméo et Juliette s’invitent chez les quinquas.
Gost : fantôme dans la langue de Sean Connery, 
Gostlight : lumière de bord de scène pour Peter Brook ; 
le film de près de deux heures ne joue pas du fantastique, 
seulement de la magie de paroles poétiques consolantes venant de si loin dans le temps. 

lundi 5 mai 2025

Moon le panda. Gilles de Maistre.

Un jeune garçon en échec scolaire va inverser la tendance en devenant ami d’un panda et même « Pandambassadeur».
Le panda a la tête ronde comme la lune, il va l’appeler Moon.
Les clichés abondent : la grand mère rigolote et bienveillante, habite une jolie maison tout près de l’endroit où ne cesse de roupiller le mollasson mangeur de bambous, le père psychorigide va se corriger, la mère, jouée par Alexandra Lamy en roue libre, ne sert à rien.
Après 1 heure 40, on tient le bon bout après un plan de la muraille de Chine au cas où on serait perdu.
Des moyens importants sont consacrés à la préservation de l’espèce à six doigts, mais l’histoire tournée sans image de synthèses, est également sans enjeu, alors que la question de la liberté par exemple aurait pu être posée sans que cela perturbe les enfants à qui ce film est destiné. On va dire qu’il s’agit d’un conte, mais j’en sais de plus nuancés, et même si les câlins aux ursidés surtout en peluche sont salutaires, ce serait prendre soin de nos mômes, les respecter, que de les amener vers plus de complexité.

lundi 28 avril 2025

A bicyclette. Mathias Mlekuz.

Un père et son ami en vélo, en train, en charrette, effectuent un parcours de deuil à la rencontre de l’amie du fils suicidé.
Les deux hommes mettent de temps en temps un nez rouge, imitant le jeune homme clown de profession, et sur ses traces s’arrêtent aux étapes où le disparu s'était arrêté, de La Rochelle à Istanbul.
Les moments de représentation clownesques sont les meilleurs quand l’exagération exalte la pudeur. Par contre d’autres moments qui m'ont paru trop appuyés peuvent créer de l’embarras.
Il est difficile de critiquer une telle entreprise documentaire, sincère, où larmes et rires se bousculent. Les improvisations excusent la banalité de réflexions sur l’amitié, le deuil et il n’est pas sûr comme le dit un des acteurs qu’au moment du dernier souffle on trouve le bon mot.
Les paysages sont beaux, les critiques souvent émus, mais je n’ai pu oublier de me poser la question de conditions de tournage qui forcément apportent une part d’artifice.