Les présumés gaullistes qui sortirent jadis de l’ordinaire
et les estampillés « Insoumis » accusent leurs faiblesses en
reportant leurs insuffisances sur les autres, comme d’habitude.
Les gilets jaunes savaient, eux, pourquoi ils ne voulaient
pas se présenter devant les électeurs. Leur intransigeance a redonné vigueur au
vote légitimiste et affaibli ceux qui leur ont couru après, bien que ce
mouvement né de la critique des taxes relevait d’un poujadisme ancestral boosté
par les réseaux sociaux.
Pour l’instant, la remise en cause de la coupure
droite / gauche s’impose dans les commentaires , mais les réflexes paresseux demeurent avec sondages sur les
prochaines présidentielles dans la foulée et interprétation des intentions …
des abstentionnistes sur les réseaux sociaux. Rien qu’une semaine, une semaine
au moins, l’échelle européenne aurait pu être pertinente, en évitant d’extrapoler
déjà à propos des municipales.
La présence d’un Bernard Tapie aphone à la télévision
n’a même pas été relevée par les observateurs des médias tellement accrochés
eux aussi à leurs anciens clients qu’on en fut même à ressortir Copé !
Alors que le FN s’était adouci dans le langage, la FI se
radicalisait : les urnes ont parlé.
Il est commun de dire que les électeurs préfèrent l’original
à la copie concernant par exemple le rejet des étrangers entre LR et le RN,
mais cela a joué également comme je l’ai entendu entre Jadot et Canfin en
matière d’écologie.
« C’est la
faute à l’Europe » a baissé d’un ton, plus personne ne veut abandonner
l’€uro et l’ensemble des partis les plus ouvertement européens passent devant
les souverainistes.
Des liens s’étaient tricotés entre fâchés
autour des ronds points, des rapprochements théorisés, les graines de la haine n'ont pas été toujours triées. Des voix ont glissé de Fillon à Macron mais des Insoumis ont
migré chez Marine. Des
stratégies se sont avérées délétères, quand était pendu par « les jaunes » un
président, fut-il en carton. Les symboles sont à manier avec précautions depuis
que les clefs de la connaissance de l’histoire ont été jetées avec le respect
des institutions et des personnes.
Camus a beau avoir été appelé à la rescousse :
« Faites
attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais
ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles. »
La banalisation de l’extrême droite saute aux yeux: n’avait-on
pas a oublié qu’elle avait été déjà le premier parti de France aux européennes
précédentes ?
Une autre phrase de l’auteur de « La peste » me
semble plus opérante : « toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou
instaure le fascisme. »
A Grenoble, nous savons depuis la
victoire de Carignon que la croyance aveugle en une supériorité morale, intellectuelle
peut être le plus court chemin vers la défaite.
Déprécier les électeurs des listes
concurrentes, ne pas reconnaître certains arguments des opposants sont des preuves de faiblesse.
« On a tous
quelque chose en nous de Tennessee
Cette volonté de prolonger la nuit
Ce désir fou de vivre une autre vie
Ce rêve en nous avec ses mots à lui »
Cette volonté de prolonger la nuit
Ce désir fou de vivre une autre vie
Ce rêve en nous avec ses mots à lui »
Habitants d’un vieux continent où le courage se fait rare,
nous magnifions la parole de nos rares mômes (démographie déclinante) auxquels
nous avons renoncé de transmettre (disparition de la notion de travail). Par
contre pour les dettes, ils se débrouilleront.
....
Les dessins sont du Canard et du Point .