Chaque image de ces 240 pages d’une série de quatre
volumes est une œuvre d’art dans le genre réaliste où le flou conforte les
fantômes n’en paraissant que plus probables.
Cette interprétation d’un sombre univers pour être brillante
se situe aux antipodes de la ligne claire, comme si Hopper avait manqué de
crayon blanc s’il avait travaillé sur papier noir. Melvile, ville américaine imaginaire peuplée de disparus,
prend vie, d’après les écrits d’un journaliste débarqué là en 1946. Il ne
devait rester que quelques mois tout au plus …
« On avait chanté
les chants d’autrefois. Ces chants qui remontaient des premiers âges.
On avait
tapé la terre de nos pieds pour lui rappeler que maintenant nous la possédions.
Puis nous avons versé la bière et le sol de la grange la but et pour sûr ne la
recracha pas. »
L’auteur ponctue ses nouvelles d’une ténébreuse poésie, de
chansons à écouter grâce à un QR code, dilatant l’imaginaire d’un univers qui
doit avoir affaire avec le cinéma prochainement.
Nous découvrons petit à petit des histoires tragiques de
familles ayant vécu dans cette ville de pionniers, isolée, hors du temps,
entourée de forêts qui ont fait la fortune d’une dynastie dirigeant la
communauté, aujourd’hui disparue.
« Arriva alors le
père, et l’homme pleurait, et personne ne vint le consoler,
car il était dit
qu’il en serait ainsi. »
La dernière phrase sonne biblique, pour ceux qui ne connaissent point la Bible en France, et Dieu sait qu'ils sont nombreux...
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