lundi 25 novembre 2024

Juré n°2. Clint Eastwood.

« Présomption de culpabilité » comme le dit l’hebdomadaire Marianne 
dans ce « film de procès » comme le caractérise tout le monde.
Qu'ajouter de plus après 500 000 spectateurs en première  semaine pour le 40 ° film du vénérable réalisateur ? 
« La justice n’est pas la vérité » : cette vérité traverse ce film de deux heures qui nous régale d’ambigüités, de dilemmes, de nuances,  d’équivoques, de choix difficiles.
Nous suivons un juré - coupable comme nous tous- avec toutes ses contradictions et ses faiblesses, en cours de rédemption. Il est peu probable cependant qu'un protagoniste d'un crime jugé se trouve dans le jury qui doit décider: «guilty or not», mais il s'agit d'une fable.
Une leçon américaine est rappelée consistant à offrir sa chance à chacun et à croire aux capacités d’un homme à changer. 
Il s'agit ici, d'accepter les silences qui condamnent les uns et en sauvent d’autres.
La justice est fragile, mais ces deux heures nous confortent dans notre méfiance des jugements hâtifs. Un bon film, salutaire.

1 commentaire:

  1. Oui, j'ajoute mon grain de sel ce matin. Il me semble que... Eastwood revient aux fondements de l'Occident greco-romain dans son exploration du citoyen : il revient aux "Eumenides" d'Eschyle de présenter le procès avec jury comme étant le début d'un nouveau monde, une nouvelle civilisation en Grèce, et Eastwood est dans les lieux qu'Eschyle a déjà explorés, pour nous instruire sur nos origines.
    Il n'est pas mauvais non plus de regarder du côté de la justice dans une société où le légalisme menace encore une fois de faire tomber l'édifice. On est toujours la victime de notre succès, et pas de nos échecs, contrairement aux idées reçues.
    Trop de judiciarisation de "justice" dans les têtes tue la justice...
    Un film qui dérange, presque, tellement chaque détail permet de voir les complexités, les embuches de cette justice qui est... humaine, après tout. Un cas d'école ?
    Ceci dit, j'ai eu du mal à voir un grand film d'auteur ici, malgré cette virtuosité, car... trop pédagogique pour mes goûts ? Il serait intéressant de comparer ce film à la dernière palme de Canne qui traite également de la justice, ou du dernier film de Daniel Auteuil, "Le fil", qui traite également... de la justice.
    Décidément, un sujet préoccupant.

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