lundi 15 janvier 2024

Perfect days. Wim Wenders.

Nous suivons pendant deux heures la vie quotidienne d’un employé d’une société de nettoyage des toilettes publiques à Tokyo. Le personnage principal interprété par Koji Yakusho, prix d'interprétation masculine à Cannes, gardera pourtant tout son mystère.
Le réalisateur des « Ailes du désir » par sa poésie ancrée dans le quotidien nous incite avec douceur à la réflexion et à saisir la beauté du quotidien, du présent.
Les musiques choisies expriment tout leur charme parmi de rares dialogues.
J’ai adoré le sujet, tant la choquante notion «  boulot de merde » de nos sociétés repues est devenue banale, alors que furent tellement vantés, au moment de la COVID, les métiers des invisibles, de ceux qui exerçaient en « première ligne », que plus grand monde ne veut exercer.
Le monsieur taiseux est consciencieux, discrètement d’une autre époque, avec ses cassettes, ses photographies argentiques et ses livres. 
Au lever du jour, la ville d’aujourd’hui lui appartient. 
Quand il franchit le seuil de sa modeste maison pour se rendre au travail dans des lieux aux architectures singulières qu’il contribue à rendre remarquablement propres, il sourit au soleil qui se lève. 
Sa disponibilité à accueillir avec retenue les surprises, ressort d’autant mieux que son emploi du temps est d’une apaisante régularité.
Si les toilettes constituent un refuge pour certains face aux sollicitations familiales,  aux alentours de celles de Tokyo, Wenders invente une oasis inattendue de calme et d’humanité.

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