lundi 1 avril 2024

Boléro. Anne Fontaine.


Une belle création cinématographique pour décrire les tourments dans l'accomplissement de l’œuvre musicale de 1928, la plus jouée au monde.
Le compositeur du morceau d’une durée de 17 minutes garde son mystère et c’est bien.
L’interprétation par des acteurs excellents, Raphaël Personnaz très crédible, Jeanne Balibar parfaite en excentrique pour le rôle de la danseuse Ida Rubinstein, et une bande de tous les sons, amplifient nos émotions et tiennent en éveil notre attention pendant deux heures.
La reconstitution historique est charmante sans être empesée et nous comprenons un peu mieux cette quête tyrannique de la transcription d’une musique qui habite le créateur.
Toujours insatisfait, «  l’horloger suisse » en ignore les muses qui ne manquent pas autour de lui et en arrive à ne plus se reconnaître lui même. 
Je vais lire Echenoz et écouter « Le Concerto pour la main gauche ».

1 commentaire:

  1. J'ai entendu... que Ravel était mystifié par le succès du "Boléro". C'est vrai que si/quand on connaît un peu son oeuvre, on peut le comprendre un peu : il y a beaucoup de belles pages, et le "Boléro" est.... (pour une époque qui ne jure que par l'événement, l'Unique, etc,) très très très répétitif, et là, je verse dans la litote.
    J'ai de jeunes amis musiciens qui me disent détester les thèmes et variations, que pensent-ils du "Boléro" ? Et bien, je vais le leur demander aujourd'hui...
    Entendu il n'y a pas très longtemps sur France Musiques, les réminiscences d'un homme dont j'ai oublié le nom (mea summa culpa...) qui racontait le jour où, jeune aspirant compositeur, il a apporté ses premières oeuvres à Ravel, avec un bon pianiste pour les exécuter, et en les entendant, a entendu tout ce qui clochait dedans, à côté de Ravel. A la fin, Ravel s'est tourné vers lui pour lui dire qu'il avait bien vu, au visage de son jeune protégé, que ce dernier avait bien entendu TOUS LES PROGRES QU'IL Y AVAIT A FAIRE... mais qu'envers et contre tout et tous, il restait quelque chose dans cette oeuvre de jeunesse qui était précieux et incorrigible ? La fraîcheur de la jeunesse, que lui, le vieux Ravel, n'avait plus, grâce à sa grande expérience...
    A méditer.
    Mais je ne sais pas si je pourrais rester deux heures pour comprendre quelque chose à la genèse du "Boléro". Il y a d'autres si belles pages de la musique occidentale. Dont le concerto en sol, avec le deuxième mouvement où on entrevoit l'éternité, le paradis, et on peut aimer le paradis... comme ça (pas comme sur les tableaux religieux avec les visages béats identiques alignés et qui font peur d'y arriver à ce paradis/bonheur...).

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