lundi 22 décembre 2008

L’apprenti.


Premier film de Samuel Collardey. Pour revenir à la campagne, je vais au cinéma. Oui, j’avais porté aux nues le dernier Depardon qui touchait au cœur d’un monde à sa fin, à la gravité du monde. Ici, c’est autre chose mais tout aussi juste : il est question de transmission, et elle est problématique. Dans cette chronique où il m’est impossible de séparer la fiction du documentaire : je crois tout. J’ai été ému, effrayé, j’ai souri. Le jeune arrive à la ferme avec des responsabilités à assumer qui peuvent sembler démesurées car il est encore avec ses jouets d’enfants et tellement fragile, écorché. Le paysan, qui doit lui apprendre plus qu’un métier, est remarquable de vérité, de pédagogie. Dans cette ferme du Jura, il y a bien des signes de modernité, l’ordinateur, mais les cours sont toujours aussi boueuses, la naissance d’un veau toujours aussi émouvante, le cochon a beau être pendu pour sa mort à la fourche hydraulique du tracteur mais c’est sa graisse qui sert à traiter les mammites. Les paysages sont beaux, la vie violente : les beuveries, les scènes avec le père et la mère séparés, mais aussi tendre : une partie de luge, un au revoir tout en pudeur.

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