L’originalité immédiatement familière de cet artiste
australien installé à Londres a revigoré mon regard pour d’autres œuvres vues
plus tard à Paris.
Quand je me suis arrêté devant les blessures du christ de
Giotto, je me suis souvenu de la plaie que découvrait innocemment un jeune noir
de 60 cm
de haut présenté au 261 Boulevard Raspail.
Le traitement hyper réaliste d’une vieille dame sous son
parasol de plage aurait pu être mis en scène dans l’exposition des arts
premiers consacrée aux cheveux.
Nous avons tout le temps d’observer les sculptures en
résine, elles ne sont que neuf, pour
nous accorder à la minutie du travail de l’artiste dont un film donne un
aperçu.
C’est devenu si rare d’entrer d’emblée en empathie avec des
productions contemporaines sans passer par des explications alambiquées
que les personnages traités en des tailles variées s’accrochent à notre
mémoire.
La précision qui va jusqu’aux nuances de carnation nées
d’une émotion pose la question de l’humain, de la création artistique, de la
création de l’homme, du souffle de la vie.
L’artiste nous arrête devant des situations quotidiennes et
rajoute du mystère à la banalité.
Deux adolescents sont côte à côte, dans leur dos, la main du
garçon est impérieuse, un bébé recherche le regard de sa maman encombrée de
sacs en plastique,
un touriste à lunettes noires se prélasse sur un matelas
pneumatique posé à la verticale, comme un crucifié moderne.
Une femme porte du bois mort sur son dos, sa peau nue est
marquée par les branches.
Un poulet déplumé a taille humaine, humain forcément humain,
nous donne la chair de poule.
Un masque gigantesque dont la bouche s’affaisse sous l’effet
du sommeil ressemble à l’artiste. Rêve-t-il ?
Un homme nu est assis dans une barque, seul, il n’y a pas de
rame, ni de gouvernail.
L’exposition se tient jusqu’à fin septembre 2013.
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