« La vérité d'un homme, c'est d'abord
ce qu'il cache. »
Il faut bien 402 pages pour un premier volume d’une histoire
comportant trois tomes, autour d’une famille américaine pendant les années
Nixon.
« Sachant que,
derrière toute loyauté familiale, se cache une bonne dose de
culpabilité. »
Au-delà des formules, la façon de typer les personnages du
brillant conteur, facilite la lecture.
« Comme le disait
mon entraîneur : “Avoir du talent, ça demande du talent.” »
« Ceux qui savent
faire font, ceux qui ne savent pas faire, enseignent »
A travers toutes sortes de fumées, la narratrice, Alice, au
pays des contrastes, parfois naïve porte un regard lucide sur sa
condition :
« Deux parents
nés dans l'abondance des années folles, avant la dégringolade vers les épreuves
et l'abattement national. Trois enfants nés plus tard, dans la paix et la
prospérité du milieu du siècle. Un quintette d'Américains issus des sommets de
la classe moyenne ; cinq brillants exemples-chacun à sa manière- du gâchis que
tant d'entre nous font de leur vie. »
La vélocité de l’écriture, dont la décontraction met en
valeur la force des personnages,
s’essouffle quelque peu quand apparaissent comme des archétypes par
exemple la mère d’origine juive possessive et le père tellement irlandais mêlé
de près à l’histoire en train de se faire au Chili au moment de la chute
d’Allende, à la façon d’un McEvan.
« Même ceux qui
proclament : « Je n’ai pas besoin de vos bandes, de l’approbation de
vos cliques, ni de faire partie de votre petit club », même ceux-là,
viscéralement attachés à leur condition de loups solitaires, s’avouent parfois
dans un élan de lucidité que chacun, à sa manière, n’a qu’un rêve : se
sentir appartenir à quelque chose. »
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