Le titre « La lumière telle qu’on l’imagine » pourrait sembler ambitieux, alors
que modestement persistent dans la mémoire quelques ampoules de couleurs
habillant une guinguette, au bout des deux heures plutôt sombres et pluvieuses.
Trois femmes de trois générations, sans
que cette structure soit trop didactique, se soutiennent : deux
infirmières en colocation et une travaillant à la cantine, menacée
d’expulsion.
Veuve, elle retourne au village accompagnée de celle dont le
mari travaillant en Allemagne ne donne plus signe de vie, et de la plus jeune
qui entame une relation avec un musulman.
Dans un contexte où la vision
féministe va de soi pour rompre avec les mariages arrangés, aller contre les pressions
communautaristes, surmonter solitude et précarité sociale, ces femmes en
imposent par leur courage.
On n’oublie pas dans cette histoire traitée avec douceur, la
ville de Mumbaï (Bombay), 12 millions d’habitants, décrite au début en quelques
plans évocateurs d'un affolant foisonnement humain.
Lorsque Prabha, Anu, et Parvaty se réfugient, provisoirement pour deux d'entre elles, au bord de l’océan, l’introduction d’une dimension onirique, rappelant
un autre film tout aussi indispensable, m’a semblé pour un instant tourner au
procédé, mais adoucit l’âpreté des conditions des trois belles protagonistes. Oui belles comme on dit « belles personnes » alors que l'expression s'use d'être trop employée comme le mot « sororité » qui convient pourtant parfaitement à ce film.
Je ne sais pas quelle mauvaise fée penche sur le berceau au moment où il est question de trouver un titre français pour un film étranger. Je sais qu'il y a un film de Hitchcock (dont je ne retrouve pas le titre), où il est question d'un prêtre qui reçoit la confession d'un meurtrier, et se trouve accusé du meurtre, sans pouvoir venir en aide à lui-même, car il doit respecter le caractère de sacrement de la confession, et on a donné un titre en total contresens avec le titre anglais du départ. Pour un peu, je serais tentée d'y voir un anticléricalisme larvé, mais je suis peut-être paranoïaque, à force de me taper l'anticléricalisme français.
RépondreSupprimerDes fois, je ne peux pas m'empêcher de voir une sorte de mauvaise volonté, d'ailleurs...
Donc, le titre de ce film en anglais est "Tout ce que nous imaginons comme étant de la lumière", et pas ce qui a été donné. Je suis une bonne sophiste qui croit dans le pouvoir des MOTS JUSTES. Ce n'est pas que les mots qui ne sont pas justes n'ont pas de pouvoir, oh non. Mais ils n'ont pas le même pouvoir.
Je ne vais pas abonder dans le sens de l'Occident pour sa folle détermination à décréter qu'il n'y a que DEUX INTERESSES qui ont le droit de s'autodéterminer dans leur vie commune, surtout que la fin de partie est avec nous : que les Occidentaux se marient de moins en moins, que les hommes et les femmes sont souvent à la dérive, ne pouvant pas rester ensemble très longtemps, en proie à leur incroyable insatisfaction avec leur lot.
Tout cela fait pitié, à vrai dire. Oui, nous sommes grandement pitoyables à l'heure actuelle.
Mais je suis une bien moins bonne évangéliste que mes compatriotes anticléricaux qui ne se savent même pas anticléricaux, des fois.
Pour la belle sororité des femmes, j'ai tendance à penser que les gens sont rapprochés (hommes et femmes) quand ils sont dans le besoin, et nous ne sommes pas encore tombés assez bas pour trouver UNE REELLE FRATERNITE ? SORORITE ?
Non, pour l'instant, nous avons encore beaucoup, la plupart d'entre nous. Même les "pauvres" ont des smartphones chers...
Pour la traduction c'est une amie prof d'anglais qui me m'avait donnée alors qu'ailleurs c'est ta version qui était la règle. Mais les deux me conviennent.
SupprimerIl est vrai qu'il serait souhaitable d'avoir plus d'éléments pour bien traduire ce titre. J'en conviens. Peut-être même faudrait-il BIEN regarder le film avant de traduire. C'est possible.
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