vendredi 1 novembre 2024

Histoire littéraire des français. Charles Dantzig.

Le brillant écrivain érudit est un lecteur original bien qu’il se place parfois en surplomb des auteurs qu’il introduit.
L’évocation de l’histoire de notre pays traitée sous des angles divers nous passionne, d’Henri IV à De Gaulle, « Heures tristes » et « Many fêtes » pour reprendre quelques titres de chapitres.
Villon, Voltaire, Etienne Daho, Copi, Proust, Despentes, Stendhal à côté de Flaubert Bassompierre et tant d’auteurs dont je n’avais pas lu une ligne : Léon Paul Fargue ou Maurice Garçon permettent d'évoquer quelques grandes figures de l’Histoire ou celles des plus modestes aux histoires signifiantes. 
Comme dans un festival, la diversité des styles en exhalent encore mieux leur saveur.
« J’accuse » de Zola mérite sa place mais aussi un autre de ses textes « Les juifs ».
Eugène Sue : quelle vigueur ! 
Et Alphonse Daudet quelle richesse lorsqu’il décrit les charmantes nourrices enrubannées du jardin du Luxembourg avant de révéler leurs conditions d’embauche et comment elles surmontent leur condition.  
« Il vaut mieux avoir affaire à des ennemis intelligents qu’à des amis stupides. » 
Gambetta.
Du panorama émerge La France d’ailleurs, La France universelle, Paris vu par les étrangers, celle des « Petits enfants du siècle » avec Charlot rêvé depuis les tranchées, et Churchill francophile.  
« … un pauvre genevois disons-nous, bien élevé et bien lettré d’ailleurs, qui vint à Paris, il y a six ans, n’ayant pas devant lui de quoi vivre plus d’un mois, mais avec cette pensée, qui en a leurré tant d’autres, que Paris est une ville de chance et de loterie, où quiconque joue bien le jeu de sa destinée finit par gagner ; une métropole bénie où il y a des avenirs tout faits et à choisir, que chacun peut ajuster à son existence… »  
Victor Hugo  
Les tragédies côtoient la légèreté : Elisabeth de Gramont en 1914 : 
« Des jeunes gens insouciants disent :
« Vais-je rejoindre mon corps d’armée ou partir pour Le Touquet ? » 
Tocqueville en 1848 : 
« Ce que j’appelle l’esprit littéraire en politique consiste à rechercher ce qui est ingénieux et neuf plus que ce qui est vrai, à aimer ce qui fait tableau plus que ce qui sert, à se montrer très sensible au bien jouer et au bien dire des acteurs, indépendamment des conséquences de la pièce, et à se décider enfin par des impressions plutôt que par des raisons. » 
Pourquoi retenir ou écarter tant de formules heureuses, nourrissantes parmi les cent trente six écrits sur plus de mille pages ?
Si les slogans de « Nuit Debout » apparaissent bien plus plats que ceux de 68, l’enthousiasme de Théophile Gautier lors de la représentation d’Hernani est communicatif et on peut penser à nos  propres traces incertaines quand Remy de Courmont cite Verlaine: 
«  Dans le vieux parc solitaire et glacé  
Deux formes tout à l’heure ont passé ».  
A conserver auprès d’une BD tout aussi passionnante

1 commentaire:

  1. Ah... l'esprit littéraire en politique. Mea culpa. J'ai l'esprit littéraire. Mais il est tout aussi fatal de ne pas en avoir, je le crains...
    Peut-être vaut-il mieux avoir l'esprit littéraire que l'esprit... publicitaire ?

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