Le brillant écrivain érudit est un lecteur original bien
qu’il se place parfois en surplomb des auteurs qu’il introduit.
L’évocation de l’histoire de notre pays traitée sous des angles divers nous passionne, d’Henri IV à De Gaulle, « Heures tristes » et
« Many fêtes » pour reprendre quelques titres de chapitres.
Villon, Voltaire, Etienne Daho, Copi, Proust, Despentes,
Stendhal à côté de Flaubert Bassompierre et tant d’auteurs dont je n’avais pas
lu une ligne : Léon Paul Fargue ou Maurice Garçon permettent d'évoquer quelques
grandes figures de l’Histoire ou celles des plus modestes aux histoires
signifiantes.
Comme dans un festival, la diversité des styles en exhalent encore mieux leur saveur.
« J’accuse » de Zola mérite sa place mais aussi un
autre de ses textes « Les juifs ».
Eugène Sue : quelle vigueur !
Et Alphonse Daudet
quelle richesse lorsqu’il décrit les charmantes nourrices enrubannées du
jardin du Luxembourg avant de révéler leurs conditions d’embauche et comment
elles surmontent leur condition.
« Il vaut mieux avoir affaire à des
ennemis intelligents qu’à des amis stupides. »
Gambetta.
Du panorama émerge La France d’ailleurs, La France universelle, Paris vu par les
étrangers, celle des « Petits enfants du siècle » avec Charlot rêvé
depuis les tranchées, et Churchill francophile.
« … un pauvre genevois disons-nous, bien
élevé et bien lettré d’ailleurs, qui vint à Paris, il y a six ans, n’ayant pas
devant lui de quoi vivre plus d’un mois, mais avec cette pensée, qui en a
leurré tant d’autres, que Paris est une ville de chance et de loterie, où
quiconque joue bien le jeu de sa destinée finit par gagner ; une métropole
bénie où il y a des avenirs tout faits et à choisir, que chacun peut ajuster à
son existence… »
Victor Hugo
Les tragédies côtoient la légèreté : Elisabeth de
Gramont en 1914 :
« Des jeunes gens
insouciants disent :
« Vais-je
rejoindre mon corps d’armée ou partir pour Le Touquet ? »
Tocqueville en 1848 :
« Ce que
j’appelle l’esprit littéraire en politique consiste à rechercher ce qui est
ingénieux et neuf plus que ce qui est vrai, à aimer ce qui fait tableau plus
que ce qui sert, à se montrer très sensible au bien jouer et au bien dire des
acteurs, indépendamment des conséquences de la pièce, et à se décider enfin par
des impressions plutôt que par des raisons. »
Pourquoi retenir ou écarter tant de formules
heureuses, nourrissantes parmi les cent trente six écrits sur plus de mille
pages ?
Si les slogans de « Nuit Debout » apparaissent bien plus
plats que ceux de 68, l’enthousiasme de Théophile Gautier lors de la
représentation d’Hernani est communicatif et on peut penser à nos propres traces incertaines quand Remy de
Courmont cite Verlaine:
« Dans le vieux
parc solitaire et glacé
Deux formes tout à l’heure ont passé ».
A conserver auprès d’une
BD tout aussi passionnante
Ah... l'esprit littéraire en politique. Mea culpa. J'ai l'esprit littéraire. Mais il est tout aussi fatal de ne pas en avoir, je le crains...
RépondreSupprimerPeut-être vaut-il mieux avoir l'esprit littéraire que l'esprit... publicitaire ?