« Un classique ne veut pas dire ancien mais qui n’a jamais fini de dire ce qu’il avait à dire. » Calvino
Le titre évident, ambitieux, claque et les 250 pages sont à
la hauteur de l’entreprise.
Elles m’ont rappelé Madame Bovary, chef d’œuvre absolu, affrontant les rêves les plus ensoleillés à une réalité immuablement brutale.
Elles m’ont rappelé Madame Bovary, chef d’œuvre absolu, affrontant les rêves les plus ensoleillés à une réalité immuablement brutale.
« Mais voilà que
la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui
fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l’inconnu.
Oui, c’était fini d’attendre. »
On m’avait prêté ce livre en version fléchée proposant
« des passages à sauter sans rien perdre de l’œuvre », ce qui m’a
paru aberrant, tant le rythme proposé par l’écrivain, dont je venais de redécouvrir
une description féroce, participe de son génie.
Mon plaisir fut augmenté juste après avoir lu un article
brillant où un critique du Monde éreintait Tillinac en tant qu’auteur
prétendant fournir des textes pour les
dictées, pour accuser la ringardise de son style. Et s’il y avait un auteur à
dictée, de mon temps, c’était bien Maupassant.
Après avoir mis un certain temps à me réhabituer à la
richesse du style et reporté à plus tard le goût des phrases sobres, j’ai goûté
les saisons qui passent, la nature puissante, les portraits colorés, les scènes
efficaces, les destins cruels :
« Le chant
tumultueux des paysans couvrait entièrement parfois la chanson des
instruments ; et la frêle musique déchirée par les voix déchaînées
semblait tomber du ciel en lambeaux, en petits fragments de quelques notes
éparpillées. »
Les interrogations essentielles :
« Où donc était
l’âme de sa mère ? l’âme de ce corps immobile et glacé ? où ? évaporée comme le
parfum d’une fleur sèche ? ou errante comme un invisible oiseau échappé de
sa cage » Poésie primordiale.
Ah Guy... tu as dévoilé mon refuge en ce moment.
RépondreSupprimerCertainement d'autres, de tous temps, ont trouvé refuge dans les chefs d'oeuvre de la littérature occidentale où nous pouvons... nous installer, et en revenant à eux, de temps en temps, les redécouvrir et NOUS découvrir en même temps, en constatant que ce que nous voyons dedans a changé, comme nous-mêmes, nous avons changé.
J'ai pleuré devant la question, si essentielle, qui n'aura jamais de réponse humaine, de savoir où nous allons ? sommes ? après la mort..
Merci d'avoir attiré mon attention sur Maupassant, et cette oeuvre.
Merci pour ces extraits.
Cordialement.