Ce film poétique, ample, majestueux comme le
fleuve reliant le passé et la modernité autour duquel vit une famille filmée
avec amour, est magnifique. Les personnages attachants apparaissent souvent
dans un coin de paysage et les plans séquences s’écoulent patiemment sans que
les 2h 30 paraissent longues. Heureusement deux autres chapitres nous
attendent.
De la grand-mère aux petits enfants tous
évoluent en évitant d’être caricaturaux.
Leurs relations ont toujours pour nous quelques
aspects exotiques mais leurs préoccupations sont universelles. A l’opposé d’un
esthétisme poseur, le dialogue est enchanteur entre cette façon de filmer qui
saisit les bouleversements de la société et l’art intemporel des estampes
reflétant une nature immuable. Pourtant le poisson se raréfie et l’eau n’est
pas très claire, mais les traditions qui voient des filles s’en affranchir
quelque peu, continuent à pétarader et unir les générations dont la
bienveillance est mise à l’épreuve. Les individualités s’affirment face à un
collectif encore réconfortant dans sa dimension familiale en tous cas.
Je croyais voir un film contemplatif, il
l’est ! Mais sous les branches, des hommes et des femmes vivent,
dialoguent. Les paroles ont le poids de leur rareté dans un monde où la
violence ne se cache pas.
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