Le grand Hogon, ancien instituteur, a chargé un jeune homme
d’acheminer une statuette du XVI° siècle vers Le Louvre pour la protéger des
islamistes qui estiment qu’il n’y a que Dieu qui puisse sculpter. Au moment où
des restitutions promises aux pays d’origine se concrétisent, le sujet est
d’actualité. La France qui avait pillé tant d’œuvres d’art au Mali va être un
refuge pour cette « maternité rouge ».
Le parcours est dramatique à travers le Lybie, la
Méditerranée juqu’aux tentes installées sous le musée de La Mode au bord de la
Seine. D’autres questions évitant toute candeur sont abordées : les moyens utilisés pour la
préservation d’œuvres d’art ne seraient-ils pas mieux employés à s’occuper des
vivants ? Les dessins sont magnifiques et participent à la célébration de
la beauté du monde, ses paysages, ses œuvres, ses hommes.
Cette question sur la légitimité de s'occuper des oeuvres d'art quand les hommes et les femmes souffrent fait tilt.
RépondreSupprimerJe crois qu'elle est insoluble.
Aussi attachée puis-j'être à la valeur de la personne singulière, (mais pas valeur "absolue", car qui dit valeur absolue s'engouffre dans l'idolâtrie, ce qui est un écueil permanent dans nos vies), je dois reconnaître que l'oeuvre d'art participe à la transcendance (à condition que l'art s'appuie sur elle). Il faut bien qu'il y ait des choses dans nos vies qui dépassent nos vies, non ?
Et puis, pour mémoire, on se souviendra de Goethe qui voyait déjà à son époque le jour où le monde serait devenu un grand hôpital, et s'en effrayait...
Et puis encore, il y a toujours un bien pensant quelque part pour fustiger le luxe sous toutes ses formes, pour nous ramener à "l'essentiel", et ça ne nous agrandit jamais, tout en nous précipitant dans..la dèche spirituel, peut-être la pire misère de toutes.