« - Hé non ! » Honte sur moi, mais plaisir
d’une découverte palpitante.
L’histoire de huit générations de bourreaux s’étend de 1683
à 1914 dans l’Aveyron.
« La prison
n’était pas un châtiment en soi mais un simple lieu de détention provisoire où
les prévenus attendaient leur procès, puis l’exécution de la sentence. »
Ces « exécuteurs des hautes œuvres » ont exercé un
métier que personne ne voulait faire, mais qui attirait les foules autour des
estrades. L’opprobre et les privilèges ont accompagné la famille des Pibrac de
Bellerocaille.
« Menez à la
ville un chien de ferme, le premier qu’il mordra sera un paysan. »
Il est question de mort et de vie, de justice. Nous sommes
renseignés, histoire et littérature, surtout sur les enjeux politiques et
sociaux avec le premier de la dynastie au nez de bois, enfant trouvé, et avec
le petit dernier pour lequel une solide transmission avait été entreprise,
alors qu’Adolphe Crémieux avait réformé la peine capitale et supprimé les
exécuteurs provinciaux en 1870.
Sur 315 pages nous sommes emportés d’abord dans un XVII°
siècle remarquablement rendu avec force expressions archaïques, humour noir, personnages
pittoresques et fil narratif qui ne vous lâche pas, jusqu’à la veille de la
grande guerre.
Au dernier chapitre l’ancêtre doit résoudre un mot
croisé :
« On peut le
mettre en boîte sans le vexer ».
La solution est le dernier mot du livre : « cadavre »
La maison de famille, l’oustal, à l’orée du village est
devenu un musée et d’autres bourels ont contribué à l’exposition d’une
multitude de moyens de torture ou de mort :
« Malgré la
distance et l’encombrement de l’objet, le garrotteur de Madrid avait apporté un
magnifique banc d’étirement en noyer du XVI° siècle en parfait état de marche
et portant de nombreuses traces d’usage. L’ancien exécuteur du Périgord offrit
une douzaine de poires d’angoisse en argent du XII° siècle finement ciselées
ainsi qu’un rarissime arrache-seins à quatre pointes utilisé jadis sur les
sorcières et les filles-mères coupables d’avortement. »
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