jeudi 2 janvier 2020

Tout pour la musique. Salles de concert et opéras de notre temps. Benoît Dusart.

En ouverture, le conférencier devant les amis du musée de Grenoble a choisi l’image de la salle de concert Walt Disney à Los Angeles conçue par Franck Ghery pour amorcer un tour du monde de constructions audacieuses, telles de nouvelles cathédrales.
De fondations privées en collectivités ambitieuses, les « starchitectes » s’expriment.
Disposée en oblique, le bâtiment inventif se remarque dans la structure orthogonale de la ville et comme salle de concert se distingue des lieux devant recevoir des opéras qui nécessitent des cages scéniques importantes pour les décors,
ainsi l’Opéra de Dallas de Norman Foster.
A l’origine les loges cloisonnées dites «à l’italienne » étaient superposées exactement l’une au dessus de l’autre.
Depuis 1870, au Musikverein, à Vienne, l’acoustique est à la hauteur de la qualité des concerts.
 
A Lucerne, la salle de Jean Nouvel, sur un plan « en boîte à chaussures » où la largeur est égale à la hauteur et la longueur mesure le double de la largeur, peut recevoir 1900 personnes.
Une jauge pour 1500 spectateurs est plus avantageuse pour ceux du fond dans l’auditorium de Christian de Porzamparc à Luxembourg, accessible derrière ses harmonieux barreaux.
Le plan en « vignoble » d’Hans Scharoun pour la Philharmonie de Berlin surnommée le « Zirkus Karajan » rompt avec la solennité habituelle de ces lieux par des accès plus directs affirmant une volonté de démocratisation.
Le cabinet d’architecte Arquitectonica  de Miami a réalisé l’auditorium de Dijon qui peut accueillir aussi bien des concerts symphoniques que des opéras offrant un des sons parmi les plus réputés de France.
Pour le Parco della Musica, Renzo Piano n’a pas eu de problèmes de cohérence architecturale pour ses trois salles dans le quartier Parioli à Rome.
Ce qui n’est pas le cas de la Cité de la musique à Paris où les formes anguleuses de Nouvel voisinent avec les courbes de Porzamparc.
Au bord de la rivière des perles, Zaha Hadid a réalisé pour Canton (Guangzhou), troisième ville de Chine, dans un ensemble de 70 000 m2, une salle asymétrique aux lumières étonnantes.
A Harbin, ville des sculpteurs sur glace, le cabinet MAD  a accordé sa création aux courbes du paysage.
Et  « l’œuf » d’ Andreu sous sa coupole de titane est entré harmonieusement dans le paysage de Pékin. Ses trois salles peuvent accueillir simultanément 5500 spectateurs.
A Valencia, l’ambitieux Palau de reina Sofia  par Calatrava aux parois de céramique qui se sont vite délitées, connait des temps de réverbération fâcheux.
Pour la casa da musica à Porto, Koolhaas est contrarié par les musiciens qui font le plus souvent tirer un rideau occultant pour s’isoler de l’environnement.
L’acousticien Toyota a été appelé dans de nombreux lieux dédiés à la musique ainsi à  Katowice en Pologne où les mélomanes sont nombreux. Tateo Nakajima chef d’orchestre a été aussi convié pour veiller à la qualité du son souhaité enveloppant ou homogène.
A  Hambourg,  bien qu’ayant multiplié par dix le budget prévu initialement pour  l’Elbphilharmonie, créée par Herzog et De Meuron, l’édifice est devenu emblématique de la ville. 
Comme l’Opéra de Sydney de Jørn Utzon  qui fut pourtant renvoyé du chantier.
A Bruges, la modernité dialogue avec la ville ancienne patrimoniale,
ainsi qu’à Copenhague où l’opéra se situe dans l’axe du palais royal.
Tout n’a pas tourné au gâchis comme la cité des arts de Rio à la Barra de Tijuca.
Au  Teatro Regio à Turin, on peut regarder vers le plafond où 3000 tubes de Plexiglas réfléchissent la lumière de 1700 ampoules.
Le siège de la philharmonie de Szczecin a reçu le prix de l’Union européenne Ludwig Mies van der Rohe qui récompense des architectures contemporaines.



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