Le vaporetto pour San
Giorgio nous débarque directement sur le parvis de l’église imposante en
pierre d’Istrie.
A l’intérieur l’église offre deux œuvres du Tintoret peu mises
en valeur.
Elle accueille une exposition de Pistoletto très inspiré par
les miroirs : « one +one makes 3 ». Au centre de la nef, de
grandes glaces suspendues sont disposées en cercle, à égale distance les unes
des autres ; on ne distingue plus la différence
entre le sol véritable et son image.
D’autres installations utilisent le même support, comme ces
personnages cubains imprimés sur la surface réfléchissante, ou quatre panneaux
reflétant l’attribut de quatre religions : un tapis, un prie-dieu, un
bouddha et les deux glaces en forme de Thora, ou encore le doigt de Dieu disposé
en miroir comme dans un livre ouvert.
Les autres œuvres que nous avions
découvertes dans d’autres occasions ne nous convertissent pas vraiment à cette
forme trop lisse d’arte povera. Nous étions venus surtout pour le campanile qui
est équipé d’un ascenseur; vu l’état des escaliers condamnés, cela parait plus
prudent. En appuyant sur le bouton premier étage nous nous retrouvons 63 m plus haut. Nous croisons
peu de monde sur la plate forme mais nous sommes plusieurs à sursauter quand
les cloches se mettent à sonner.
Nous avons le privilège d’admirer tout à notre aise la place Saint
Marc, le palais des doges, la ville aux toits de tuiles, la circulation animée
des bateaux et l’île San Giorgio, où nous nous trouvons avec la forme en croix
grecque de son église, le cloître, le couvent et un labyrinthe en buis épargné
par les pyrales qui nous préoccupent depuis un certain temps.
Avant de quitter l’île, nous profitons d’expositions
gratuites de la fondation Giorgio Cini avec des œuvres de Robert Rauschenberg, Andy Warhol né Andrew Warhola, Paul Mc Carthy, Christian
Lemmerz...
Un autre bâtiment de la fondation est dédié aux productions de
verrier Ettore Sottsass, avec des pièces aux couleurs vives et brillantes dont
les formes ne répondent pas à une utilité particulière et dont l’esthétique
nous laisse froids. Plus intéressant est l’espèce de serpent qui déroule ses briques de verre à l’extérieur. Enfin derrière le labyrinthe végétal nous pouvons voir une dernière salle accueillant une œuvre de Bryan Mc Cormack intitulée « Yesterday, today tomorrow ». Elle regroupe suspendus à des fils noirs, des dessins d’enfants palestiniens, afghans, syriens, pakistanais, auxquels ont été distribués trois feuilles pour qu’ils expriment leur vision d’hier, aujourd’hui et demain.
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