Depuis une heure et quart, qu’on était pris avec l’envie
d’applaudir après chacune des quatorze séquences, la salle a éclaté
d’applaudissements dès que les cinq danseurs et les cinq danseuses se sont liés
les mains pour saluer.
Comme très souvent, j’ai aimé notre Jean Cloclo
dans cet hommage aux rockeuses.
Musiques énergiques, voix déchirantes, rythmes d’enfer.
Les danseurs se prennent et se lâchent, arrivent et
repartent, seuls, à deux, à trois, à tous, à tu tu et à toi, vivement.
Les gestes propres au chorégraphe se retrouvent parmi des
bourrasques de nouveautés, parfaitement adaptés à cette cérémonie où reviennent
dans la salle proprette de la MC2 les
torrides échos des scènes d’une jeunesse d’un autre siècle.
J’allais, dans une posture élitiste, attribuer à des façons
de MJC, un côté projection de diapos, explications bien articulées et parfois
convenues, mais c’est accordé en fait, tout à fait, à mon inculture rock.
J’ai reconnu la déchirante Brinda Lee : « So
Sorry », et savais que Marianne Faithfull eut à voir avec Jagger, que
Patti Smith aimait Rimbaud mais j’essaierai de retrouver Wanda Jackson une
pionnière et Lissy Mercier Descloux inconnue dans mes bataillons décidément claisemés.
Joan Baez oui ça va ; quand les danseurs sont apparus
sur une chanson a cappella dans une lumière qui ne révélait que leurs habits
blancs, ce fut un des sommets.
Il y eut d’autres
évi-dances avec Tina Turner ou Nina Hagen, Aretha Franklin et Janis Joplin « qui
connut la malédiction des rockeurs en mourant à 27 ans deux semaines après Jimi
Hendrix et neuf mois avant Jim Morisson. »
La danse c’est l’allégresse, la chanson l’enchantement,
quoique le blues. Il y eut tant de morts.
Nous aurions pu aller jusqu’au matin, bien assis a savourer
les chansons amères, les grains âpres des voix éraillées. Baez la sage avait
chanté Joplin l’indomptable :
« Dans le calme
matin
Il y avait beaucoup de
désespoir
Et dans les heures qui
suivirent
Personne ne pouvait
réparer
Cette pauvre
fille »
Six danseurs et cinq danseuses.
RépondreSupprimerBeau spectacle mais je n'ai pas trouvé cela très innovant. Des tableaux inégaux, un discours parfois inutile et la projection de photos qui détourne notre attention des danseurs. Ce sont plus les chansons que vraiment la danse qui m'ont émue (en effet Joan Baez a capella ...)