vendredi 31 janvier 2025

Schnock. N° 46.

« J’ai connu une époque où les gens pleuraient, maintenant ils pleurnichent,
J’ai connu une époque où on riait, maintenant on ricane. »  
Claude Lelouch
Oui, le trimestriel ne cesse de convoquer la nostalgie, c’est sa raison d’être, quand il évoque  des publicités de l’année 83 rappellant le goût de l’aventure avec Wrangler, au son des claviers Bontempi.
Ce numéro consacré à l’inusable présentateur Michel Drucker, le gendre préféré de nos arrières-grands-mères, camarade de Ferrat et de Johnny, admirateur de Pelé, mari de Dany Saval, ne pouvait se passer de son avis sur quelques « schnocks » qu’il a bien connu : 
Salvador, Aznavour, Mitchell… avec une rubrique spéciale « punk à chien » où la laisse est lâchée à propos de Jacques Martin, Guillaume Durand, Dick Rivers ou Cauet…
Parmi les tops 10 des moments forts de sa carrière télé en dehors de l’inévitable rencontre entre Gainsbourg et Whitney Houston, les interventions des Nuls ou de Desproges à Champs Elysées lui valurent quelques mots de sa mère sur son répondeur : 
« Je ne te le pardonnerai jamais. Inutile de me rappeler. »
Elle avait eu d’autres occasions de s’offusquer lorsque sœur Emmanuelle ne saisissait pas l’humour de Geluck parce qu'il lui avait lancé : 
« Vous avez dit un jour : moi les pauvres j’en ai rien à foutre, 
ce qui m’intéresse dans la vie c’est l’alcool et les voitures de luxe. » 
Contrastant avec l’immense célébrité de l’hypocondriaque notoire apparu à l’écran pour la première fois en 1964, les autres personnalités auxquelles sont consacrés des articles font figure d’inconnus ou pas loin pour Gérard Hernandez aperçu dans « scènes de ménage » qui n’a « jamais été inquiet pour sa carrière puisque je n’en ai jamais eu ! » 
Et il faut bien des connaissances en disco pour avoir retenu que l’on doit à Daniel Vangarde : « Il est OK, il est bath, il est in » ou « vive le douanier Rousseau »
II convient d’être pop et in, pour situer le designer Pierre Paulin à qui l’on doit des fauteuils « Mushroom » ou « Orange slice ».
J’étais passé complètement à côté de la carrière d’actrice de Myriam Bru épouse de Horst Buchols devenue agente de Godard après une signature sur une nappe de restaurant.
Des découvertes sont possibles : si j’ai lu un de ses amis, Pierre Bayard, je ne savais rien du brillant dandy Frédéric Berthet  auteur de « Daimler s’en va » qui s’est donné la mort à 49 ans. 
« On ne badine pas  avec l’humour » mais celui-ci semble tout à fait adapté  pour traiter de la drôle de guerre avec «  Les godillots sont lourds »  de Maurice Fombeure, le poète. 

jeudi 30 janvier 2025

Le Lorrain. Damien Capelazzi.

Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble a tracé le portrait de Claude Gelée (Gellée) dit « Le Lorrain » ou tout simplement Lorrain, Claude tout court pour les anglais. « Autoportrait » du graveur, peintre, dessinateur né vers 1600 dans un village des Vosges, en Lorraine, province rattachée alors au Saint Empire romain germanique.
« Port de mer au soleil couchant ». Le Lorrain « a su dompter la fougue de la puissance mythologique et de la combative religion et de l’acclimater dans de vastes paysages où l’histoire se fait lumière. »
« Maison natale »
A la mort de ses parents, il se réfugie chez son frère ainé en Suisse, artiste en marqueterie, puis rejoint l’Italie avec des confrères pâtissiers (il aurait inventé la pâte feuilletée). 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2018/01/le-voyage-des-artistes-en-italie-claire.html
Les ruines antiques émergent encore dans Rome et inspirent les artistes :  
« Vue du Campo Vaccino » Cornelis van Poelenburgh
Les commandes pontificales sont importantes et les mécènes peuvent se montrer généreux.
Fragonard
«Les Cascatelles de Tivoli» ou Hubert Robert tendront quelques lessives entre les antiques sculptures.
Remarqué par Tassi qui l’a employé comme valet, il devient son assistant,
influencé par
le flamand Paul Bril connu pour ses « vedute », « Vue de Bracciano »
ou l’allemand Adam Elsheimer « La fuite en Égypte » 
avec une représentation inédite d’un ciel nocturne au ténébrisme déchaîné. 
La nature, domaine des scientifiques, ne sera désormais plus inféodée à la religion.
« Capriccio avec ruines
du forum romain »  Le Lorrain
L’homme passe, la vie est là, la nature demeure.
Son geste est calligraphique dans « Arbre et rochers près d’un ruisseau ».
La « Vue du Tibre à Rome » offre un bel exemple de feuilletage 
où les teintes claires alternent avec les sombres.
Dans son Liber Veritatis (Livre de Vérité),
pour se protéger des imitations, il reproduit 200 de ses tableaux parmi lesquels figure la « Vue du Campo Vaccino »
qui faisait pendant  à la « Vue d’un port » avec le Capitole transposé en bord de mer.
A l’époque baroque, Le Bernin joua un rôle déterminant 
sous le règne de deux papes rénovateurs de la ville éternelle. 
Le ciel est tombé sur la terre, Galilée a remis en cause le monde d’Aristote.
Claude Lorrain est devenu célèbre grâce à ses peintures de paysage où la nature apparaît   
« toute simple, sans fard et sans artifice » dans la lignée de Poussin, son ami. La lumière ruisselle dans « La tentation de Saint Antoine » commandée par Philippe IV roi d’Espagne.
Au musée de Grenoble, « Campagne romaine, effet du matin » : un jeune berger joue de la flûte à sa compagne alors que des  troupeaux passent sur le pont Milvius.
A mettre en face de « Vue de la campagne romaine, le soir, depuis Tivoli » 
(Buckingham Palace, Londres).
« Port de mer avec l'embarquement de sainte Ursule »
; celle-ci, partie avec 11 autres vierges, se retrouvèrent 11 000 après une faute de traduction au moyen âge, 
mais la légende est restée.
Dans  l'« Embarquement de la reine de Saba » avec le soleil au centre, il idéalise   
le passé  comme sa vision de la nature qui inspirera les paysagistes anglais.
« Berges boisées »
.
 « Paysage pastoral » Il a donné toute sa légitimité à la peinture de paysage, ses tableaux bien vendus l'amènent à dire que ses personnages étaient offerts de surcroit.
Il s’éteignit en 1682, sa sépulture peut se voir en l’église Saint-Louis des Français à Rome. 
« Paysage avec Enée à Délos»
 « J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques » 
Baudelaire.

mercredi 29 janvier 2025

Didon et Enée. Blanca Li.

Il y a deux mille ans, Virgile contait le suicide de Didon première reine de Carthage après le départ de son amoureux Enée. Purcell en fit un opéra baroque en 1689. Il y a six mois  Blanca Li présentait un magnifique ballet sur une musique dirigée par William Christie.
Nous avons eu la chance de voir à la MC2 ce spectacle pour lequel le mot époustouflant me vient d’emblée bien qu’il soit un peu trop tapageur alors que s’impose simplement l’évidence de la beauté.
Je n’ai pas recherché les détails de la narration, impressionné par la fusion des gestes et de la musique. La diversité, l’énergie, la fluidité, la précision des gestes suspendent le temps pendant une heure vingt.
Qu’importent les dates des œuvres littéraires, musicales, chorégraphiques qui se sont enrichies avec les siècles, la performance des 10 artistes nous attrape d’emblée sous des lumières elles aussi en harmonie avec les élans de la passion.
Nous sommes au-delà des modes classiques ou contemporaines hip hop ou flamenco, dans l’inventivité sans esbroufe.
Parmi tant images offertes à profusion, j’ai vu comme les mystères de Delvaux, 
l’élégance des personnages de Vettriano 
les lignes claires de Magritte ouvrant vers des univers magiques 
Le  plateau recouvert d’une pellicule d’eau offre de nouvelles façons de s’unir, de se porter, de se séparer, de fuir, de se transporter dans cette histoire méditerranéenne.

mardi 28 janvier 2025

Pico Bogue. Haïku. Dominique Roques. Alexis Dormal.

J’ai offert à mon petit fils, et à moi-même, le 16° album de la série au petit garçon raisonneur, cette fois en recherche poétique.  
La façon japonaise de saisir avec délicatesse des moments de la vie convient bien à ces courtes scénettes sans violence dans une famille bienveillante.
« Sur l’étang noir
La petite araignée d’eau
Frôle la lune
qui en tremble ».
Oui le procédé de mettre dans la bouche des enfants des mots, des interrogations d’adultes dans des logiques originales, peut paraître artificiel, mais il donne matière à réflexion et des moments d’humour subtil quand sont examinés les mots à la racine.
Une lampe ait été explosée après un lancer de coussin. 
«- Vous avez cassé la lampe ?!?
- Oui ça devait mal finir : j’ai lu qu’un « objet » vient du mot latin qui veut dire « jeter devant ». Un objet c’est fait pour être jeté.
- Un objet représente du travail. On doit respecter les objets. Je devrais vous punir
- Papa je vois qu’on est l’ « objet » de ta colère. Alors comme tu dis, tu dois nous respecter. » 
La petite sœur Ana-Ana se donne souvent des occasions de se rouler par terre de rire.

lundi 27 janvier 2025

Mémoires d'un escargot. Adam Elliot.

Pour avoir emmené parfois prématurément des enfants au cinéma, cette fois je leur déconseillerai ce film australien pourtant animé d’une façon originale. 
« L'enfance, c'est comme l'ivresse ;
tout le monde se souvient de ce que vous avez fait, sauf vous » 
Que de personnages à mettre en bocaux après incinération, ponctuant un catalogue des malheurs : famille d’accueil chez des échangistes pour un des jumeaux orphelins, l’autre dans une secte, harcèlement envers un bec de lièvre et électro choc pour cause d’homosexualité !
La liste n’est pas close concernant d’autres tristes sexualités avec addictions y afférant : alcoolisme, fétichisme… Solitude et ennui génèrent méchanceté et tromperie. Les services sociaux sont moches, tout est sombre. Parmi tant de feux omniprésents éclairant de noirs décors, l'un d'eux a laissé une cicatrice en forme de sourire. 
Seule une vieille excentrique, bien entendu pleine de sagesse, invitant à sortir de sa coquille, apporte un peu d’humanité dans cet univers foutraque où les grands yeux plein de larmes peuvent émouvoir certains mais laisser les « cœurs de pierre » dubitatifs devant une telle accumulation de poncifs.
La voix off enfantine ne contredit pas une ambiance dépressive, avec Alzheimer comme perspective, si bien qu’accablés par tant de tristesse, la conclusion parait artificielle en mettant en scène une forme de résilience, pour persister dans le vocabulaire en vogue.

samedi 25 janvier 2025

Nuits de noces. Violaine Bérot.

Quand j’ai ouvert ce livre pourtant commandé au père Noël après une jolie critique du « Monde »,  je l’ai vite refermé estimant hors du temps une histoire d’amour de plus avec un prêtre, en vers qui plus est.
Pour avoir commencé chaque jour de classe par un moment de poésie, et prolongeant dans ma retraite mon goût pour cette forme littéraire avec la lecture régulière du même ouvrage comportant 365 poèmes, je peux confesser ce moment d’égarement.
Je me suis racheté lors d’une deuxième tentative où je me suis mis cette fois à tourner frénétiquement les 87 pages du récit d’une passion parfaitement écrite.
L’auteure nous donne à entendre l’amour de sa mère pour le prêtre qu’elle a attendu six ans avant de l’arracher à l’église.  
« Se termine cette année 
 que tu ne termineras pas.
Se termine cette année
et moi
seule
moi
si vieille et presque morte
moi même pas capable d’être morte
même pas
tandis que toi. » 
Le rythme adopté, la limpidité des mots, la légèreté de l’ouvrage, tout concourt au plaisir d’une lecture époustouflante : une vie offerte dans un souffle, depuis le père violent de la narratrice jusqu’à la disparition de l'amour de sa vie qui fut appelé « mon père » avant de devenir celui de Violaine, l'autrice. 

vendredi 24 janvier 2025

Etoiles.

Pour changer des déplorations constitutives de bien des chroniques, billets et autres éditoriaux, je partage volontiers mon plaisir d’avoir assisté à l’annonce d’une naissance à venir, d’une fille à sa mère. 
Au-delà de la période où se rappelaient malgré tout des symboles d’espérance, au sortir de discussions pessimistes sur l’état de la planète, ce faire-part affirme des promesses de printemps.
L’acte de foi en l’avenir réchauffe le vieux en fin de cycle.
Ce moment émouvant s'avère encore plus précieux après avoir appris que l’amoureux d’une jeune femme de ma connaissance s’était suicidé suite à la mort accidentelle de son père ; elle n’avait pas encore lu la lettre qui lui était destinée.
Le constat du malheur qui s’entremêle au bonheur persiste dans sa banalité dérisoire, mais dans nos sociétés avides de transparence comme accès à la vérité, l’évidence de la mort se dissimule. Pourtant ce ne sont pas les rappels qui manquent. La conscience de notre finitude apporte-t-elle du sel à l’existence ou est-ce la distraction qui nous sauve ? 
On se débrouille, alternant nez en l’air et brassées de chrysanthèmes. 
Faut-il être éloignés à ce point de notre nature humaine, quand naissance et mort constituent évidemment les bases de la vie, pour voir un enfant qui vient au monde comme un évènement à ce point exceptionnel. La notion de reproduction, de transmission semble accessible essentiellement à des pères en papillotes et des mamans voilées. L'« heureux évènement », assurance vers l'avenir, peut s'accompagner de mots de bienvenue, moins laconiques que quelques émoticœurs générés par la négligence artificielle. 
Dans une époque où la confiance se distribue parcimonieusement, soignons les petits habitants du futur pas seulement pour financer nos retraites, mais pour que l'envie de vivre soit première.         
Symétriquement, si le passé n’est pas le territoire exclusif des morts, il est indispensable de convoquer l’histoire pour éclairer l’actualité, sans nous aveugler d’images à la ligne trop claire. 
« Le fascisme n'est pas un uniforme, il n'est pas le salut romain, le fascisme est dans les mentalités, dans le rapport de force entre les individus et les groupes, dans les manières d’agir, dans le langage… » 
Pasolini
Dans cette révision des fondamentaux de notre condition mortelle, le sentiment d'aligner des truismes m'étreint, que ne calme pas le retour vers d'autres gros mots. 
En regard de la virulence de certains dans les débats contemporains, la modération nécessaire inviterait à manier avec prudence le langage. Je me suis toujours interdit de traiter de « con » tout élève que j’ai eu à juger, mais à l’heure où l’intelligence artificielle se développe à la vitesse de l’éclair, je n’ai pas d’autre mot pour constater que la « connerie » de mes semblables est prompte à se manifester tous azimuts.
Le terme « instruction » étant devenu obsolète dans les écoles, on peut alors se demander sur quelle matière fonder une réflexion, élaborer une opinion personnelle.
Le mot « intellectuel » utilisé comme une insulte est, lui, encore usité bien que l’inculture se proclame plus que jamais, accusant d’arrogance ceux qui envisagent la complexité du monde, les ignares se posant en victime, avec un mépris d’empereur. L’inversion de la charge accusatoire est devenu un réflexe avec certains qui osent dire que les dessinateurs de Charlie avaient bien cherché leur mort.
«  Islamophobe » érigé en insulte ouvre la voie à l’auto censure et permet d’éviter toute critique de la religion, même envers ses extrémistes les plus sanguinaires.
L’apparition de nouvelles tournures dans les pages de désuets dictionnaires ou l’extinction de leur usage ne dépend pas de quelque académique prescripteur mais de nos paresses, de nos lâchetés.
Parti sur des notes optimistes, me voilà rabâchant que nous avons le monde que nous méritons dans sa beauté et ses absurdités.
Nous en sommes là : des hommes casqués pour la guerre ou par précaution routière, impuissants à empêcher la surchauffe de notre planète, incapables de négocier des mesures qui ne peuvent être que globales, érigent des murs autour de leur patrie et se blindent dans leur individualité.  
« Les habitants des pays éclairés, depuis qu’ils ne voient plus les étoiles, 
pensent qu’ils sont seuls ». 
Noëlle Bréham

jeudi 23 janvier 2025

Frères de cœur. Serge Legat.

Dans le cycle « destins croisés d’artistes », 
le conférencier devant les amis du musée de Grenoble ouvrait un troisième volet avec les autoportraits de deux icônes de la peinture.
« Autoportrait au chapeau de paille » de Van Gogh pendant sa période parisienne et
« Autoportrait au chapeau » de Gauguin après un premier séjour à Tahiti où sa très jeune maîtresse figure en arrière plan. 
 Dans « Interieur du peintre » la mère de ses enfants joue du piano.  
Gauguin, se situe encore loin d’une nouvelle façon de peindre telle qu’elle se manifeste dans  
 le tableau « Vision après le sermon »
dans lequel un arbre incliné sépare l’apparition de Jacob de la réalité. 
Avec Emile Bernard ils se distinguent des impressionnistes par leurs aplats et des contours précis, faisant la synthèse de ce qu’ils ont vu.
Dans l’ « Autoportrait au Christ jaune » celui qui  était « en quête d’un ailleurs », 
se représente en céramique et s’identifie au réprouvé. 
Van Gogh lors de son séjour à Paris s’était lié à Signac, Toulouse Lautrec.  
En 1888, installé à Arles, il invite Gauguin et Emile Bernard à travailler dans l’atelier du Midi.
Ceux-ci s’annoncent en envoyant leurs autoportraits avec chacun celui du « copaing ». 
Emile Bernard ne viendra pas, Gauguin partira au bout de deux mois. 
Gauguin se « méfiait de la nature », 
Van Gogh voulait peindre sur le motif, 
mais ils se sont influencés.
Vincent applique les principes du « cloisonnisme et du synthétisme » de Paul 
dans la « Salle de bal ».
Aux Marquises à la fin de sa vie, le symboliste rappelle quelqu'un avec « Tournesols sur un fauteuil ». Ils ne s’étaient plus revus mais avaient continué à correspondre. 
Cette amitié fut explosive
Rubens, maître de la peinture en pleine réussite, se rend en Espagne en 1628,
où il rencontre Vélasquez. Ils s'admirent réciproquement. 
L'ainé, ambassadeur hollandais, incite son jeune collègue à aller en Italie. 
italianisant côté mythologique, naturaliste et profane de l’autre, 
s’intitule aussi «  Les Buveurs ».
https://blog-de-guy.blogspot.com/2019/10/velasquez-damien-capelazzi.html
«  Philippe IV »
, roi des Espagne et des Indes, n’est pas idéalisé par le peintre de cour ; 
ce que dieu a créé ne se modifie pas.
Son épouse fille d’Henri IV et de Marie de Médicis a eu droit à son portrait équestre,
comme Baltasar Carlos, héritier de la dynastie décadente des Habsbourg. 
Il ne pourra succéder à son père, qui, devenu veuf, épousera sa nièce, la promise de son fils.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2012/04/espagne-pays-bas-au-xvii-dans-les.html
« Charles Quint à la bataille de Mühlberg »
du Titien inspirera
le Flamand et l’espagnol pour représenter
«  Philippe IV à cheval ». Rubens est bien le plus baroque.
Cézanne
, enfant solitaire se lie avec Zola le parisien venu à Aix. 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/10/cezanne-damien-capelazzi.html
Obsédé par la violence, «  Le meurtre »
il appelait sa femme «  la boule », son fils «  le boulet ».
Dans 14 ° volume des Rougon-Macquart,
« L’œuvre » (1884), l'écrivain chef de file des naturalistes met en scène, Claude Lantier, "génie avorté", pendu devant le tableau inachevé d’une femme nue.
La rupture entre les deux amis d'enfance était entamée depuis un moment, elle sera irréductible lors de l’affaire Dreyfus où quelques artistes progressistes ont pu se révéler antisémites alors que
Gérôme, le classique, saura contredire ses clients.
Le peintre de
« La sainte Victoire » était passé de sa période « couillarde »
à un catholicisme virulent.
L'amitié peut être complexe et tourmentée. " Je t'aime moi non plus". En 1917, Cocteau, le touche à tout, présente Picasso à Diaghilev et ils montent « 
Parade » avec la compagnie des Ballets russes où sont réunis tous les talents, sur une musique de Satie.
Si le rideau de scène est sage, les costumes des managers vont déchainer une nouvelle bataille d’Hernani (1830), le plus emblématique des chahuts théâtraux où le jeune Théophile Gauthier s’était écrié à la vue de tant de cranes chauves : « À la guillotine, les genoux ! »
Claude Arnaud
avait repris le mot de Guitry dans le titre de son livre « Picasso tout contre Cocteau. » décrivant la relation de cinquante ans du peintre et du poète.
« Le verbe aimer est difficile à conjuguer : 
son passé n'est pas simple, 
son présent n'est qu'indicatif, 
et son futur est toujours conditionnel. » 
Jean Cocteau