lundi 13 janvier 2025

La chambre d’à côté. Pedro Amoldovar.

Ce rendez-vous avec la marque Amoldovar, connue pour ses fougueuses couleurs, nous fait mesurer le temps passé, arasant les formes appuyées pour mieux apprécier les questionnements fondamentaux qui font d’une mort annoncée un intense moment de vie.
Inspiré d’un roman remarquable, le sujet de l’accompagnement de la fin d’une existence https://blog-de-guy.blogspot.com/2023/11/quel-est-donc-ton-tourment-sigrid-nunez.html 
a été traité souvent et souvent avec finesse. 
Où des commentateurs ont pu trouver de la froideur, j’ai vu de la pudeur,  ma compagne bouleversée ne dira pas le contraire. 
Le duo Tilda Swinton, la mourante radieuse, et Julianne Moore, l’amie délicate forte et légère, fonctionne parfaitement. 
Une maison d’architecte choisie comme cadre ultime atténue la violence de ces dernières heures baignées de tendresse, tout en mettant en relief ce qui fit une vie. 
La fille de l’ancienne correspondante de guerre trouvera - t- elle la paix ?
L’ancien amant des deux amies au bout du rouleau comme la planète qu’il décrit dans ses conférences permet de souligner sans insister le parallèle entre cette euthanasie dans la dignité et l’inquiétude que l’on peut nourrir sur le devenir de notre terre. 
« La neige tombe
Elle s’étend sur tout l’univers
Elle tombe, feutrée,
Sur tous les vivants
Et les morts » 
 
James Joyce dans «  Gens de Dublin » de John Huston

1 commentaire:

  1. Je n'irai pas voir le film. Je ne comprends pas la macabre fascination de notre époque avec une mort... choisie officiellement et légalement. Il vaut mieux savoir que l'euthanasie a toujours été pratiquée... en douce, mais sans que la société éprouve le besoin fou de l'inscrire dans la constitution comme un droit. Il faut être fous... comme nous, pour vouloir en faire UN DROIT, parmi tant d'autres "droits" que nous avons maintenant, des droits.... fous, qui ne nous apaisent pas tant que ça, contrairement à ce que nous aimerions croire de manière o combien... théorique, d'ailleurs. Oui, de manière théorique. Si j'ai l'air passionnée sur ce dossier, peut-être. J'écoute des amies me parler du meilleur des mondes... de manière théorique, Guy. Mais le plus grand problème reste l'immense pouvoir que nous transférons entre les mains des médecins faisant office de prêtres, pour le coup. Non. Cela ne fait qu'accroître mon désir de bien garder mes distances avec les médecins qui ne sont plus ce qu'ils étaient quand j'étais jeune, même. Mais, pour garder une certaine perspective sur tout ça, une petite pensée pour... Molière, qui voyait déjà dans le temps tout le pouvoir que nous donnions aux médecins, et les conséquences... Ce n'est pas nouveau.
    Un symptôme de notre très grande passion pour "choisir" nos vies ? Une passion qui nous conduit très loin.

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