samedi 4 janvier 2025

La face Nord. Jean-Pierre Montal.

Pierre, 48 ans rencontre Florence 72 ans, autour de leur film culte, non pas « Le Lauréat » qui conviendrait à leurs rendez-vous hors du commun, mais « Elle et lui » dans une version (1957) avec Carry Grant et Deborah Kerr, voire celle avec Charles Boyer et Irène Dunne (1939) : un amour inoubliable mais empêché. 
« J’ai brodé sur l’âge d’or hollywoodien, son mélange d’efficacité et de sensibilité, de spectaculaire et d’intelligence ; j’ai fait le cinéphile. »
Le roman de 150 pages, à l’écriture fluide, se lit dans un souffle.
Bien des lignes ne manquent pas de punch et de justesse comme chez d’autres auteurs découverts récemment : 
« Toutes les choses que j'aime faire sont illégales, immorales, ou font grossir. »
« La vraie conversation est donc affaire de retenue et d’attention.»
« La guerre rend les hommes fatalistes, la paix en fait des procéduriers »
« Si nous laissions Dieu tranquille, il serait plus détendu et nous aussi. » Saul Bellow  
L’attention portée aux mots n’alourdit pas une construction efficace.
« Mélo mais… Comédie mais… Romantique mais…
Ce mais universel qui parvient toujours à se glisser entre les rouages. » 
La lucidité n’empêche pas la virulence des sentiments dans une romance se déroulant en miroir d’une aventure contée dans un livre écrit autrefois par Florence «  L’œil du passé », après une liaison brève mais ineffaçable vécue avec un architecte viennois de 40 ans de plus qu’elle.
« Un film ça sert à comprendre ce que l'on ne peut pas saisir sur le moment, parce que la vie fonctionne ainsi, au rythme d'un décalage horaire perpétuel : le temps de la compréhension et celui de l'action ne coïncident jamais. »

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