La jeune documentariste met en scène une chronique familiale autour de
sa mère Hiam Abbass actrice à la forte personnalité
et se rappelle de trois générations de ses ancêtres arabes
en Israël, du côté des frontières du Liban et de la Syrie.
Des images d’archives historiques ou familiales documentent cette heure et demie
depuis 1948, date de l’exode des palestiniens (naqba) dont les douleurs se
perpétuent.
La tonalité nostalgique, la mise en évidence du courage de ces
femmes, les rires des sœurs évitent le film à thèse. Il s’agit davantage d’une
recherche que d’une démonstration structurée où la poésie, la musique
adoucissent les traits rudes.
Des scènes de souvenirs se rejouent sans prendre
la pose, mais à l’image de photographies rassemblées sur un mur, nous ne
saisissons parfois que des silhouettes.
Les
destins individuels se diluent dans l’arrière-plan historique pourtant
discret se rappelant à nos mauvaises consciences indulgentes envers
ce genre de témoignage.