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lundi 31 mars 2025

Vermiglio ou La Mariée des Montagnes. Maura Delpero.

En 1944, dans un petit village des montagnes du Haut Adige arrive un jeune déserteur sicilien qui va épouser la fille ainée de l’instituteur. 
Des images sans apprêt magnifient l’austérité des lieux d’habitation, la beauté la dignité des femmes et des hommes acharnés à survivre dans un milieu rude, misérable.
La musique des quatre saisons de Vivaldi au gramophone domine un instant les silences et les pleurs des bébés dont les naissances se succèdent.
Ces deux heures éclairées naturellement rayonnent de la présence de nombreux enfants complices, révélateurs de vérité par leur spontanéité, leur fraîcheur, promesses d’un avenir meilleur.
La réalisatrice en belle héritière de cette communauté résiliente nous fait partager la grandeur des paysages et la force de ses habitants aux mœurs d’un autre âge dont l’énergie peut instruire notre présent.

lundi 24 mars 2025

Mufasa : Le Roi Lion. Barry Jenkins.

Trente ans après le succès mondial du Roi Lion en 2D, ce film constitue le « préquel » ou l’ « antésuite » de la production de 2019 tournée elle aussi en images de synthèse « photoréalistes » dites aussi en « live action ».
Les subtilités de la technique ont beau sembler difficiles à concevoir, le résultat n’en est que plus magique. Les images somptueuses, dans des paysages grandioses, conviennent parfaitement pour ce récit sauvage,  dont le rythme haletant n’atteint pas la frénésie d’autres films d’animation qui souvent m’essoufflent.
Le parcours initiatique du père de Simba avant de devenir roi, a la force d’un destin jalonné d'épreuves initiatiques pour accéder au pouvoir avec son lot de sacrifices, de trahisons, sans oublier l’espérance nécessaire en un pays de rêve.
Un suricate et un phacochère auditeurs avec la petite lionne du mandrill conteur, ainsi qu’un calao, apportent une touche de fantaisie dans cette savane où les fauves même les plus farouches ont abandonné le régime carné.
L’éloignement d’un petit de sa famille, les rapports à la filiation parlent aux enfants sans les clins d’œil habituels en direction des accompagnateurs. Je n’avais pas toutes les références de ce riche univers familier des deux garçons que j’escortais, mais j’ai aussi apprécié ce spectacle familial.
Lors de ce récit d’aventures d’animaux de moins en moins anthropomorphes, je repensais au déplacement de populations du Soudan abandonnant une zone sahélienne devenue invivable, mais une fois installés dans une zone plus hospitalière, ils durent combattre contre d’autres exilés.   

lundi 17 mars 2025

Les Filles du Nil. Nada Riyadh Ayman El Amir.

Dans la campagne égyptienne, une demi-douzaine de jeunes filles coptes montent des séquences théâtrales pour dénoncer l’asservissement des femmes.
Elles affrontent l’indifférence voire l’hostilité de la rue, mais une nouvelle génération prendra la relève des anciennes militantes filmées patiemment pendant quatre ans.
Le documentaire joue avec la réalité au-delà d’un montage cinématographique comportant quelques failles dans le scénario bien vite effacées par une caméra saisissant l’authenticité des personnages.
Certaines insurgées contre les mariages arrangés vont se conformer au silence imposé par de jeunes mâles aux allures pourtant modernes, alors qu’un père plus âgé avait fait connaître ce groupe dynamique à l’une des actrices. 
Cette lutte féministe fraîche et courageuse met les points sur les « i » à un machisme inconcevable par chez nous, bien loin des billevesées inclusives cherchant du poil sur les « e » chez nos cultureux.

lundi 10 mars 2025

God Save the Tuche. Jean-Paul Rouve.

Mes deux prescriptrices à l’orée de l’adolescence avaient envie de frites à la sortie. 
« Date de naissance ? Le jour de mon anniversaire ! » 
Quant à moi, mon goût de l’humour au second degré a été mis à l’épreuve. 
Si je sais distinguer Didier Deschamps et Marcel Duchamp, j'évite de jouer au « transfuge de classe », genre déjà abondamment mis en scène. Je n’arrive pas à demeurer impassible face à l’extension du domaine de la bêtise en classe populaire.
Sur les routes anglaises toute la famille accompagne un jeune prodige footballeur au centre de formation d’Arsenal, en évitant de justesse les autres véhicules: 
« Moi, je suis Français, je roule à droite » 
Les Deschiens tant loués me mettaient mal à l’aise. De la même façon, les sottises d’une tribu ch’ti , représentant toutes les générations en leur cinquième apparition, réveillent un inconfort qui n’avait pas besoin de telles caricatures pour réapparaitre.
Quand quelques rires m'échappent, je me retrouve comme ces personnages de Bretécher se montrant dédaigneux après un film qui les avait fait s’esclaffer tout du long.
Je n’avais pas commandé de frites, mais j’en ai pioché quelques unes dans le cornet de mes voisines.

lundi 3 mars 2025

Renoir. Gilles Bourdos. Jean Serroy.

Dans le cadre du cycle de conférences devant les amis du musée de Grenoble, où Auguste Renoir n'est pas un inconnu, le conférencier apporte des éléments qui donnent plus de saveur à cette production cinématographique de 2012. 
Le cinéaste Gilles Burdos vient de réaliser « Le choix » avec Vincent Lindon.
Il se considère comme un artisan et pour le film tourné dans le domaine du Rayol-Canadel,
il fait valoir ses racines méditerranéennes, tout en rapprochant l’atelier du peintre, du studio de Griffith pionnier du cinéma, l’auteur d’ « Intolérance ».
En réalité, l'épisode de la vie du peintre situé entre 1915 et 1916 
se déroule à Cagnes-sur- Mer, 
Le maître avait déjà travaillé dans des ateliers au cœur de la nature.
Au moment où la toute jeune
Andrée Heuschling arrive dans le domaine, l’accueil n’est pas chaleureux : la  première femme de Renoir, ancien modèle, vient de mourir,
et  Gabrielle Renard, « Gabrielle et Jean enfant », une des muses avait quitté les lieux. 
Auguste Renoir est en fauteuil roulant depuis 1912, il souffre de rhumatismes qui lui déforment les mains depuis une chute de vélo. « La douleur passe, la beauté reste ».
Deux de ses enfants ont été blessé à la guerre, Pierre, l’acteur, au bras, et Jean qui deviendra un immense cinéaste, vient d’échapper à une amputation de la jambe.
Jean tombe amoureux d’Andrée,
« Blonde à la rose » , la belle rousse devenue modèle qui a redonné vigueur au "peintre du bonheur de vivre". 
«Les baigneuses»
« Pour moi un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie, oui jolie ! Il y a assez de choses embêtantes dans la vie pour que nous n'en fabriquions pas encore d'autres. » 
Avec elle, les couleurs de la peinture ont poussé les grilles du domaine où le vieil homme vit entouré d’un véritable gynécée de domestiques semblant faire partie de la famille.
Elle deviendra l’interprète du film muet de son mari inspiré de l’œuvre de Zola : « Nana » sous le nom de Catherine Hessling. « Une magnifique bête d’ombre » dira Aragon.
Sa séparation avec l’auteur de « La chienne » dont Michel Simon est en tête d'affiche , premier film parlant de son époux, où elle n’a pas obtenu le premier rôle féminin coïncide avec la fin de la période du cinéma muet : 1930. 
« Chez les Renoir, on ne broie pas du noir ». 
Il s’agit bien des Renoir, le fils et le père. Les corps nacrés, sensuels se posent à côté des corps meurtris, cassés.
Un court métrage de Sacha Guitry présenté en bonus, confirme la ressemblance saisissante de l’acteur Michel Bouquet
avec l’auteur du «  Bal du moulin de la Galette ».
Tous les tableaux présents dans le film sont l’œuvre du faussaire Guy Ribes, condamné en 2004 à deux ans de prison, tellement talentueux que par exemple des tableaux accrochés dans des musées, attribués à Picasso pourraient bien être de lui.
Le dernier enfant Claude dit Coco, qui apparaît dans cet épisode de près de deux heures deviendra céramiste comme le fut son père à ses débuts, il dressera le catalogue des œuvres de celui qui peignit jusqu’à son dernier souffle (4000 toiles).
D’après Wikipédia : « Il aurait, sur son lit de mort, demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose »

lundi 24 février 2025

La mer au loin. Saïd Hamich Benlarbi.

Une vie de clandestin à Marseille au temps lointain de l’OM victorieux de la coupe d’Europe.
Sur fond musical de raï, la misère des squats et des ventes à la sauvette s’estompe au soleil grâce à la fraternité entre magrébins en quête d’une « Miss Visa ». 
Le destin romanesque du personnage principal permet d’explorer la complexité des situations des déracinés cherchant d’autres terreaux avec en prime une silhouette de policier atypique qui apporte quelques couleurs à un récit mouvementé de près de deux heures. 
Les déchirures ne s’effacent pas derrière un sourire, mais la dignité face à l’adversité gagne les cœurs.  

lundi 17 février 2025

The Brutalist. Brady Corbet.

Ce film magnifiant l’homme constructeur est tellement bienvenu, quand s’écroulent des maisons en Ukraine et à Gaza et que de piètres déconstruits s'amusent par ici.
Adrian Brody interprète un architecte de la mouvance « brutaliste », László Tóth, dont le destin remarquablement bien conté n’a pas besoin de faire valoir qu’il est tiré d’une histoire réelle pour nous concerner, nous émouvoir. 
Cette fiction va au-delà de la réussite professionnelle d’un Juif d’origine hongroise émigré aux États-Unis après la Shoah, faisant preuve de la même dignité lorsqu’il est sur un tas de charbon que lorsqu’il finit par réaliser un projet de bâtiment ambitieux à l’image de  cette œuvre cinématographique, louée de toutes parts, d’un réalisateur à ses débuts.
La musique crée d’emblée une tension qui permet de mieux voir les images magnifiques, sans  qu’on n'ait vu passer ces trois heures trente coupées par un entracte d’un quart d’heure pour lequel prévoir une chocolatine et un pain au chocolat à la séance de 10h 30 du dimanche matin.
L'étendue des sujets abordés n'entame pas la profondeur de ce grand film qui appelle les grands mots : l’amour, la honte, la générosité, la violence, où vont les traumatismes? 
.

lundi 10 février 2025

Julie se tait. Leonardo Van Dijl.

Une jeune championne de tennis promise à un bel avenir sportif est sollicitée de la part de son entourage et de l’encadrement du club pour témoigner suite au suicide d’une joueuse en formation. Son entraineur a été suspendu.
Entre les entrainements exigeants sur les courts et les cours, le réalisateur délicat ne divulgue que de légers indices évitant tout éclat, les entretiens se tenant dans la pénombre. La forme sobre de ce film d’une heure trente exprime avec délicatesse ce lourd silence qui dit beaucoup. Le spectateur a le temps de se faire son idée et d’éprouver l’emprise que peut subir Julie interprétée remarquablement par Tessa Van den Broeck dans son premier rôle.

lundi 27 janvier 2025

Mémoires d'un escargot. Adam Elliot.

Pour avoir emmené parfois prématurément des enfants au cinéma, cette fois je leur déconseillerai ce film australien pourtant animé d’une façon originale. 
« L'enfance, c'est comme l'ivresse ;
tout le monde se souvient de ce que vous avez fait, sauf vous » 
Que de personnages à mettre en bocaux après incinération, ponctuant un catalogue des malheurs : famille d’accueil chez des échangistes pour un des jumeaux orphelins, l’autre dans une secte, harcèlement envers un bec de lièvre et électro choc pour cause d’homosexualité !
La liste n’est pas close concernant d’autres tristes sexualités avec addictions y afférant : alcoolisme, fétichisme… Solitude et ennui génèrent méchanceté et tromperie. Les services sociaux sont moches, tout est sombre. Parmi tant de feux omniprésents éclairant de noirs décors, l'un d'eux a laissé une cicatrice en forme de sourire. 
Seule une vieille excentrique, bien entendu pleine de sagesse, invitant à sortir de sa coquille, apporte un peu d’humanité dans cet univers foutraque où les grands yeux plein de larmes peuvent émouvoir certains mais laisser les « cœurs de pierre » dubitatifs devant une telle accumulation de poncifs.
La voix off enfantine ne contredit pas une ambiance dépressive, avec Alzheimer comme perspective, si bien qu’accablés par tant de tristesse, la conclusion parait artificielle en mettant en scène une forme de résilience, pour persister dans le vocabulaire en vogue.

lundi 20 janvier 2025

Truman Capote. Bennett Miller.

Un documentaire diffusé sur Arte après ce biopic remarquable de 2005 permet d’apprécier encore plus la performance de l’acteur couvert de récompenses, Philip Seymour Hoffman, dont la ressemblance avec l’écrivain est impressionnante. Nous voyons aussi des extraits du film de Richard Brooks de 1957 tiré du roman « De sang froid » inspiré du massacre d’une famille par deux repris de justice en 1959. Des intervenants apportent des éléments intéressants après l’heure cinquante que dure le film de Bennett Miller à ses débuts,
 
nous approchant du mystère d’un écrivain hors du commun et de celui des meurtriers.
Si les journalistes travaillent horizontalement, le romancier a l’intention d’approfondir, de multiplier les approches. Au départ il veut décrire l’impact pour les habitants de la petite ville du Kansas de ce crime affreux, sans mobile évident. Et nous allons bien plus loin.
A aucun moment on ne doute de la culpabilité des deux hommes, mais Truman Capote ne se contente pas de se renseigner sur leur passé terrible, il entretient surtout avec l’un des deux, Perry Edward Smith, des rapports très amicaux non dépourvus de manipulations de part et d’autre. La mort est promise aux deux hommes malgré les recours financés par l’écrivain. 
Les 8000 pages de notes doivent trouver leur aboutissement : redoutable compte à rebours.
C’est toute la richesse du film de montrer le new-yorkais  mondain, maniéré,  enquéteur réussissant à séduire le promis à la pendaison, au cœur de la Bible Belt au début des années 60. L’auteur de « Petit Déjeuner chez Tiffany » brillant et fuyant, drôle et tragique, direct et menteur, charmeur et gougeât, se sachant  génial et dans le doute permanent, n’est pas forcément sympathique avec son rire effrayant, ambigu, complexe. Il va connaître un succès considérable mais ne produira plus d’œuvre majeure. Il meurt en 1984 vaincu par l’alcool. Philip Seymour Hoffman est mort d’une overdose en 2014. 
« Il y a plus de larmes versées sur les prières exaucées que sur celles qui ne le sont pas » Thérèse d’Avilla

lundi 13 janvier 2025

La chambre d’à côté. Pedro Amoldovar.

Ce rendez-vous avec la marque Amoldovar, connue pour ses fougueuses couleurs, nous fait mesurer le temps passé, arasant les formes appuyées pour mieux apprécier les questionnements fondamentaux qui font d’une mort annoncée un intense moment de vie.
Inspiré d’un roman remarquable, le sujet de l’accompagnement de la fin d’une existence https://blog-de-guy.blogspot.com/2023/11/quel-est-donc-ton-tourment-sigrid-nunez.html 
a été traité souvent et souvent avec finesse. 
Où des commentateurs ont pu trouver de la froideur, j’ai vu de la pudeur,  ma compagne bouleversée ne dira pas le contraire. 
Le duo Tilda Swinton, la mourante radieuse, et Julianne Moore, l’amie délicate forte et légère, fonctionne parfaitement. 
Une maison d’architecte choisie comme cadre ultime atténue la violence de ces dernières heures baignées de tendresse, tout en mettant en relief ce qui fit une vie. 
La fille de l’ancienne correspondante de guerre trouvera - t- elle la paix ?
L’ancien amant des deux amies au bout du rouleau comme la planète qu’il décrit dans ses conférences permet de souligner sans insister le parallèle entre cette euthanasie dans la dignité et l’inquiétude que l’on peut nourrir sur le devenir de notre terre. 
« La neige tombe
Elle s’étend sur tout l’univers
Elle tombe, feutrée,
Sur tous les vivants
Et les morts » 
 
James Joyce dans «  Gens de Dublin » de John Huston

lundi 6 janvier 2025

Vingt dieux. Louise Courvoisier.

Vingt dieux ! » L’expression des temps anciens apparaît dans un pauvre registre de vocabulaire entre jeunes paysans d’aujourd’hui, significatif d’une brutalité des rapports saisie avec vivacité par la réalisatrice qui a vécu dans le village du Jura qu’elle décrit.
Bien des critiques ont trouvé quelques séquences drôles et les paysages magnifiques, bien que que la violence soit omniprésente surtout dans les épisodes que je ne peux me résoudre à qualifier d’amoureux, alors que les arrières cours ne sont guère gracieuses. Quand les ivresses pèsent sur les paupières au petit matin, qui saisit la poésie du brouillard le long des routes ?
Oui, au-delà des délicatesses permises dans d’autres milieux, l’amitié aide à grandir quand l’accès aux exigences adultes prend des chemins de traverse. Et la meule de Comté amenée sur « la meule » comme on disait jadis d’une Mobylette promet d’être savoureuse.   
La vie subie par la petite sœur, même si elle trouve finalement sa place, me semble relever d’un signalement à une assistante sociale, ainsi que la conduite d’un camion sans le permis adéquat me semble improbable, même loin des principes de précaution et des certificats de complaisance pour des burn out qui auraient pu être déclarés pour bien des protagonistes de cette belle mais rude histoire.
Depuis quelques années, pour ne parler que du cinéma, j’ai pu me laisser aller à la nostalgie après avoir bifurqué depuis ma lignée de laboureurs, d’éleveurs, n’ayant plus qu’un regard d’esthète des villes.
Quelques productions plus récentes ont dépassé la lecture de l’avis de décès des paysans à l’ancienne pour s’atteler à décrire une jeunesse des campagnes en souffrance et cette proposition de 1h ½ est à la hauteur de « L’ apprenti » ou du « Petit paysan ». 

lundi 30 décembre 2024

My Sunshine. Hiroshi Okuyama.

Mes petits enfants étaient conviés (condamnés) à voir ce film d’apprentissage où la douceur d’un moment de grâce que la neige emmitoufle échappe à la mièvrerie. 
Des conformismes amers réapparaissent quand revient le printemps.  
Nino 11ans : J’ai bien aimé ce film car j’aime beaucoup le patin à glace.Un garçon a des problèmes de diction comme son père, il a du mal à prononcer le début des mots. L’été, il fait du baseball et l’hiver du hockey sur glace mais un jour il tombe amoureux d’une fille qui fait du patinage artistique et il commence à pratiquer la danse en simple et après en duo … 
Trois points de suspension comme à la fin du film pour que chacun invente une suite.
Mia 13 ans : J’ai aimé ce film avec de jolies couleurs et des personnages touchants et complexes chacun à leur façon. Je n’ai pas trop aimé la fin parce que leur entraineur qui était très attaché à Takuya, le personnage principal, s’en va, vu qu’il n’a plus d’élèves. Je trouve ça dommage car il avait créé un lien particulier avec le jeune garçon. La jeune fille dont Takuya était amoureux a également arrêté de s’entrainer avec eux.J’ai adoré les moments ou les deux adolescents patinent, tous les deux, en harmonie.Ces moments sont un peu magiques et les jeux de lumières sont très beaux.

lundi 23 décembre 2024

Mes films 2024.

Pour réparer par la musique « En Fanfare »
Pour partager une journée avec un livreur si loin, si proche : « L’histoire de Souleymane »
Pour être avec la foule qui a assuré un succès phénoménal : « Un petit truc en plus ».
En Haute Savoie, une famille de paysans : « La ferme des Bertrand ».
A Tokyo, un homme nettoie les toilettes : « Perfect days »
Pour Mia (13 ans) : 
L'amour ouf.
A contresens.
Les liaisons dangereuses.
Un petit truc en plus.
D' Artagnan. 
Pour Nino ( 11 ans )
Les minions 4.
La Tour Montparnasse infernale 1.
Wonka.
Intouchables.
D'Artagnan .
 

lundi 16 décembre 2024

Noël à Miller’s Point. Tyler Taormina.

Francesca Scorsese (fille de Martin) et Sawyer Spielberg (fils de Steven) brillent au casting comme boules dans le sapin pour la mise en scène d’un moment de l’année où s’exacerbent les nostalgies. 
Une famille italo-américaine très nombreuse est réunie pour la dernière fois dans la maison de la grand-mère dont l’autonomie est objet de débat. La profusion des personnages à comprendre dans leur ensemble n’en fait pas un film choral selon la formule consacrée. Chaque génération joue son rôle sous les bonnets adéquats, avec la musique de circonstance et une décoration tellement abondante et kitch qu’elle devient un élément poétique marquant. 
Les tables croulent sous les victuailles, les verres se vident, des notations cocasses alternent avec des sujets plus graves, donnant par ces ruptures de ton , le temps de se sentir concernés par cette fête des couleurs. 

lundi 9 décembre 2024

En fanfare. Emmanuel Courcol.

En ces temps où les désaccords pullulent, cette heure trois quart à la recherche d’harmonie fait du bien.Thibaut, chef d’orchestre découvre qu’il a un frère, Jimmy, joueur de trombone dans une fanfare.
Comme dans « La vie est un long fleuve tranquille » la question du déterminisme social se pose  et se résout dans la compréhension, la tolérance, après quelques rebuffades qui éloignent  tout risque de mièvrerie. 
 « Toi, à 3 ans, on t'a mis au piano, moi on m'a mis chez Claudine. »
Les deux acteurs Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, certainement pas interchangeables, ont chacun dans leur genre une forte présence. Le voyageur mondialisé va faire un tour chez les ch’tis et grâce au Boléro de Ravel, la grande musique s’associe à celle de la fanfare, Aznavour retrouve Beethoven.
Mais chacun reste maître en son royaume, au bout des rencontres où sont évitées les caricatures, dans un récit vivement mené, surprenant, avec un final émouvant qui fait pardonner quelques scènes de beuverie pas forcément utiles. 
Ceux qui dirigent des ensembles s’affichent avec bonheur sur les écrans en ce moment : 

lundi 2 décembre 2024

Trois amies. Emmanuel Mouret.

Du temps où j'avais l'âme sociale, ce réalisateur m’agaçait, je le trouvais futile et parisien, j’apprécie aujourd’hui ses comédies légères, loin d’être superficielles, comme disait une des trois amies avec lesquelles j’ai partagé ce bon moment. 
L’amour et le désamour, quoi de neuf ? Eh bien le réalisateur, que je vois volontiers en chroniqueur du XVIII° siècle, nous sert quelques variations  bien troussées, originales et convaincantes sur les sentiments de profs quadra d’aujourd’hui. 
La voix off de Macaigne m’a mis tout de suite dans de bonnes dispositions pour deux heures de jeux entre hommes et femmes où les mensonges entre amies s'avèrent plus drôles que dramatiques. Les mâles ne sont ni ridicules ni grossiers et on pardonnera à leurs partenaires féminines leurs inconstances qui ornent nos heures. 
Les passions mauvaises comme la jalousie peuvent mettre de l’huile dans les rouages, alors que les amoureux trop épris peuvent effrayer les donzelles.

lundi 25 novembre 2024

Juré n°2. Clint Eastwood.

« Présomption de culpabilité » comme le dit l’hebdomadaire Marianne 
dans ce « film de procès » comme le caractérise tout le monde.
Qu'ajouter de plus après 500 000 spectateurs en première  semaine pour le 40 ° film du vénérable réalisateur ? 
« La justice n’est pas la vérité » : cette vérité traverse ce film de deux heures qui nous régale d’ambigüités, de dilemmes, de nuances,  d’équivoques, de choix difficiles.
Nous suivons un juré - coupable comme nous tous- avec toutes ses contradictions et ses faiblesses, en cours de rédemption. Il est peu probable cependant qu'un protagoniste d'un crime jugé se trouve dans le jury qui doit décider: «guilty or not», mais il s'agit d'une fable.
Une leçon américaine est rappelée consistant à offrir sa chance à chacun et à croire aux capacités d’un homme à changer. 
Il s'agit ici, d'accepter les silences qui condamnent les uns et en sauvent d’autres.
La justice est fragile, mais ces deux heures nous confortent dans notre méfiance des jugements hâtifs. Un bon film, salutaire.

lundi 18 novembre 2024

Anora. Sean Baker.

Liaisons dangereuses d’une stripteaseuse chez les oligarques russes à New York.
Un prix pour l’actrice principale Mikey Madison aurait été mérité, quant à la palme à Cannes, 
il faut croire que la concurrence ne devait pas être vigoureuse, ni très inventive.
Youri Borissov est aussi intéressant.
Nous passons cependant de bons moments chauds, sentimentaux, drôles, alors que tombe la neige, que les émotions sont celles de la coke, que nous en sommes à plaindre de pathétiques méchants et que la chair même ficelée joliment est plus frénétique que romantique.
L’histoire (2h 20) de ces paumés dans un monde perdu, sans sommeil, vigoureusement menée, nous emmène une première fois vers les lumières de Las Vegas pour y revenir quand les promesses ne tiennent plus. 
Qui parle encore de rêve américain ? 

lundi 11 novembre 2024

L’histoire de Souleymane. Boris Lojkine.

A l’issue du film, quel spectateur n’accorderait pas ses papiers à l’acteur qui joue le rôle d’un livreur clandestin ?
Nous suivons le jeune Guinéen dans sa course contre le temps entre clients difficiles, patron de restaurant tout puissant, compatriotes quémandeurs ou profiteurs. 
Nous retenons notre souffle dans l’attente d’un entretien d’une grande intensité.
Pas le temps de s’appesantir dans le seul bref moment de détente quand il s’agit de se chambrer avec les ivoiriens pour du foot alors qu’il s’agit de grappiller quelques €uros avant d’attraper le bus de ramassage social vers un toit pour une nuit où il ne trouve même pas le repos. 
La volonté, le calme du héros forcent la sympathie et amènent utilement nos regards vers ceux qui participent à notre confort.
L’acteur travaillant comme mécanicien dans la vraie vie est le plus parisien des parisiens dans la sombre ville lumière, aux rapports humains intraitables, aux rues dangereuses. 
Film violent et doux, fort,  sans que le propos ne soit grossièrement manichéen.