Le « Temps perdu » avec la majuscule c’est celui gaspillé
par le lecteur après 345 pages qui ne disent rien et n’évoquent surtout pas Proust pourtant
sollicité à l’évocation de chaque triste fête, autour d’un festival où il n’est
pas question de cinéma.
Comme l’ancien amant de Philippine, ce « Monsieur Gayet »
ou « Monsieur Binoche » ainsi que le nomme le concierge du Carlton
prétend au Panthéon littéraire, il ne lui sera rien pardonné, même si son
manque de délicatesse est tempéré par quelque autodérision pas plus sincère que
les emballements amoureux du piètre baiseur.
«… plus désireux
de plaire en bavardant que de m’instruire en écoutant. »
Sa chronique people est bien fade, et la magie du festival
bien éventée.
« On a cru faire
partie d’un monde, on finit par faire partie des meubles ». Un tapis.
Il ne s’agit pas d’un dévoilement des coulisses de cet
événement mondial, mais par le fait qu’un tel livre puisse être édité, preuve
est faite de la vacuité d’un milieu culturel où à aucun moment n’effleure la
moindre raison d’admirer, de s’émouvoir, d’être surpris…
Ses apostrophes au lecteur, ses répétitions, son style de
bric et de broc ose ce genre d’astuce : « Nez en moins, si je comprends, ou feins de comprendre… »
Quand « La grande librairie » titre : « Proust
sur la Croisette », le dossier concernant les connivences critiques s’épaissit
.
« Je me
demandais même si, ayant réussi à imiter Proust au point d’être méprisé par
certains comme un écrivain mondain… »
Les écrivains mondains ont au
moins plus d’humour.