Pour conclure ma saison d’écriture avant de reprendre en
septembre, voici quelques mots assemblés en piles encore plus disparates que
d’habitude.
Cette citation de Charles Lévêque, placée en introduction, devrait convenir à ma fidèle commentatrice, que je remercie:
« Au milieu du fracas des villes qui
tombent et des temples qui s’écroulent,
la voix
lointaine des muses grecques est encore entendue. »
Dans l'arsenal de nos mots, celui de « folie » parait insuffisant pour qualifier
ceux qui abiment notre humanité, alors que nos colères vis-à-vis des énervés d’en face s'avèrent contre-productives. En même temps l'absence d'idées neuves et de propositions, participe à notre impuissance.
Si bien que pour rester au niveau des anecdotes, pour nous éloigner d'enjeux qui nous dépassent tellement, je picore.
- Rythmes.
Une responsable du syndicat enseignant SNUipp-FSU craint que
la convention citoyenne sur les temps de l’enfant fasse du « prof
bashing ». Cette réaction défensive souligne l’anémie des représentants de la profession
qui en dehors des rituels concernant les moyens apparaissent bien peu dans les
débats concernant une école en souffrance.
Les paysans, victimes de l’ « agribashing », ne se cachent pas sous les bâches, et même s’ils utilisent des méthodes
contestables pour des retours en arrière dangereux, ils ne baissent pas la tête.
Comment penser que des rectifications, ne parlons pas de réformes, soient possibles, quand la confiance envers les valeurs des apprentissages s’effrite avant que ne commencent les débats ? Les woke n’aiment guère le work.
Comment penser que des rectifications, ne parlons pas de réformes, soient possibles, quand la confiance envers les valeurs des apprentissages s’effrite avant que ne commencent les débats ? Les woke n’aiment guère le work.
Mes rabâchages deviennent de plus en plus vains ... mais pourtant :
«
L’école est devenue essentiellement une activité entre deux week-ends. »
- Sortie.
Revient sur mon clavier, de ne je sais plus de quelle anticléricale source, la
perfidie ci-dessous attribuée à une religieuse qui assistait aux accouchements :
« Ha ! Ça
vous fait mal quand ça sort, ça vous faisait moins mal quand ça rentrait ».
Les maternités d’autrefois n’étaient pas au chômage.
A
l’autre extrémité de la vie, où du personnel palie, sommes nous devenus plus
forts quand il s’agit de quitter un monde sans promesse de paradis ?
Les débats sur la fin de vie ont été moins vifs que ceux qui
concernaient l’avortement, mais si la mort montre sa dentition sur les
T-shirts, elle me parait niée par certains aveugles qui ne voient pas davantage
les faiblesses humaines, leurs faiblesses, donc leur finitude.
- Coupables.
Les traits de notre civilisation se dessinent sous forme de
selfies alors que les expressions personnelles en dehors des émoticônes se
raréfient.
Chacun disserte sur les solutions au problème palestinien, mais plus grand monde
n’ose dire "non" dans le cercle où nos responsabilités peuvent s’exercer. Trump ne risque pas de trembler devant l’indignation du narvalo de service,
mais qui interdira à bébé de s’emparer du téléphone paternel ?
Pendant l’isolement dû au COVID, l’idée d’un « monde
nouveau », souriant, fraternel, était apparue. Le monde n’a jamais été
aussi violent, les aéroports si fréquentés.
Dans les balancements entre individus et société, « les
autres » source de peur et de mépris sont désignés comme responsables.
« Ils » sont coupables : la troisième personne passe au premier
rang sur le banc des accusés ou Moimoi juge est parti.
L’essentialisation devient habituelle, on parle en général
pour éviter les remises en causes intimes. Les tatouages les plus grotesques
sont exhibés, mais c’est ailleurs et loin dans le temps, qu’on va chercher les petites bêtes en
ne voulant pas voir le mammouth qui décongèle grave dans le magasin planétaire
où il a écrasé quelques porcelaines précieuses.
En guise de conclusion au sourire crispé : à portée de
bicyclette, les humanistes grenoblois partisans du pardon de pêchés n’accordent
aucune indulgence à un ancien maire alors que les malversations du nouveau ne
les scandalisent guère, pourtant Piolle a énervé tant de monde que les mois
pré électoraux à venir risquent d’être agités… après les vacances.
« La vacance des
grandes valeurs n'enlève rien à la valeur des grandes vacances. »
Henri Weber
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Demain en guise de post-scriptum, je publierai quelques lignes à propos
d'« Un été avec Alexandre Dumas » par Jean - Christophe Rufin.
Doux été ! à toutes mes lectrices et à tous mes lecteurs.