Affichage des articles dont le libellé est voyages. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est voyages. Afficher tous les articles

jeudi 16 octobre 2025

Mont de Marsan

Adieu Bordeaux, bonjour les Landes ! 

https://blog-de-guy.blogspot.com/2025/10/bordeaux-4.html

Après nous être éloignés  de la mégapole et des grands axes routiers, nous nous engageons sur les étroites routes rectilignes qui coupent la forêt de pins, ses sous- bois de bruyères et de fougères.

Ces paysages familiers, ce sont ceux du pays de ma mère.
Nous nous arrêtons dans le petit village tranquille de Pissos.
Les locaux et quelques touristes amoureux des randonnées pédestres ou à vélos se rencontrent à la boulangerie. Elle  est le centre de la vie sociale en l’absence de bistrot et nous y trouvons du café pour accompagner nos chocolatines.
Pour les toilettes, nous utilisons celles à disposition sur le parking de la place, impeccablement tenues. Nous profitons dans la foulée de la poste pour retirer de l’argent.  Elle s’est installée dans une maison à étages des années 30 typique de la région. Signe des temps,  elle a dû se barricader et s’équiper d’un système de protection à l’entrée.

Nous reprenons la route jalonnée par des maisons anciennes  basses  à colombages menant à MONT-DE- MARSAN.

La préfecture des Landes assoupie dans la torpeur du mois d’août comme vidée de ses habitants parait bien provinciale après notre passage par Bordeaux . Un grand parking souterrain aux emplacements assez larges nous ôte le souci de savoir où entreposer la voiture pour la journée.

Nous nous déplacerons facilement  à pied, vu la grandeur de la ville et pour commencer, nos pas nous conduisent à l’Office du tourisme occupant un ancien moulin à eau.

L’employée nous apprend la fermeture du musée de la sculpture qui malheureusement, me tentait  particulièrement, (Mont-de- Marsan = capitale de la sculpture)  il faudra nous contenter de contempler les œuvres exposées en extérieur.
C’est le cas de la plongeuse,  saisie en suspens dans  son saut de l’ange  au-dessus de la Midouze fort gracieuse et bien mise en situation.  A nous de dénicher les autres.

Nous suivrons le trajet touristique fourni par l’Office du tourisme plus tard, passons d’abord à table au pays du bien manger. Nous déjeunons au « Ô bouchon » pour gouter son axoa (recette basque composée de veau mixé poivrons tomate et oignons) accompagné de pommes grenailles.

Maintenant nous pouvons nous attaquer sérieusement au tour de ville inscrit sur le plan.
Nous démarrons du restau, prenons la rue Gourgues, puis à droite la rue Dulamon où une ancienne prison montoise classée monument historique  échappe à nos regards,

Nous poursuivons rue du 8 mai 1945 et là apercevons bien les anciennes écuries de la gendarmerie du XIXème, classées elles aussi.

Après la traversée du pont de la Douze, nous entrons dans le parc Jean Rameau. Il nous surprend par sa superficie et l’ombre généreuse dispensée par des arbres vénérables. Un petit jardin japonais s’intègre discrètement, reconnaissable à son pont bombé et rouge à la limite de parties plus sauvages, comme l’allée, s’enfonçant au fond dans une nature moins domestiquée.
Au centre s’élève un kiosque à musique, non plus à l’usage des fanfares ou harmonies d’autrefois, mais meublée par la statue équestre en bois du maréchal Foch protégée derrière des plaques de plexiglas. Pour les enfants  un espace préservé leur est destiné. Nous ne croisons guère de promeneurs, pas plus qu’en ville.
Nous repassons le pont en sens inverse, direction rue Maubec. Ce mot issu du gascon se traduit par « mauvaise langue » Une maison romane fortifiée  en pierre coquillère  encore debout  justifie le crochet  sur le chemin de la rue Victor Hugo.
Cette artère regroupe des hôtels particuliers et des maisons bourgeoises du XIXème.  Le conseil départemental comme la préfecture y ont élu domicile.
Au croisement avec le boulevard De Lattre de Tassigny, le square des anciens combattants reçoit le monument aux morts représentant deux femmes placées de chaque côté de la liste des soldats morts lors des différents conflits du XXème. 
L’espace vert a hérité de la fontaine 
«les jeux de la mer» , céramique vernissée réalisée par Edouard Cazeaux pour l’exposition internationale de 1937 à Paris.
Ensuite nous longeons les remparts jusqu’au donjon Lacataye. Il comprend deux maisons bourgeoises  accolées, en pierre coquillère, datant du XIVème dans lesquelles réside aujourd’hui le musée de sculptures Despiau Wlérick.

Nous passons devant l’hôtel de ville construit au XIXème -XXème siècle,

rejoignons la rue de la gourotte caractérisée par un passage couvert  d’arceaux servant à relier les magasins aux entrepôts qui stockaient les marchandises. Elle se situe près de l’eau et de l’ancien port, praticable du moyen âge au XIX°
La proximité de l’eau favorise l’installation du lavoir de la Cale de l’Abreuvoir en 1868 de forme semi circulaire tournée vers la Midouze et supportant une terrasse. S’y désaltéraient autrefois les bœufs et les chevaux qui tiraient les gabarres sur le chemin de halage.

Nous apercevons d’ici  les trois rivières de Mont de Marsan : 


la Douze, la Midou  et la Midouze. 

Nous flânons au soleil, sur la promenade aménagée le long des quais jusqu’à une passerelle, changeons de rive pour admirer la villa Mirasol de style basco-landais  (1912)

et la rotonde de la Vignotte (1812) voisine. Depuis convertie en restaurant prestigieux  doté de 4 étoiles, la villa ne révèle ses trésors de la belle époque qu’à ses clients, bien qu’il nous  fut permis de jeter un bref coup d’œil de l’entrée.

Voilà, La boucle est bouclée.

Le tour de ville nous a pris environ 1h 30 sans nous bousculer. Avant de partir nous remontons la rue Gambetta vers le marché saint Roch, à la recherche d’un cadeau pour ma gardienne de plantes, nous lui choisissons une bouteille de floc et un pot de confiture aux cerises noires.

Nous allons récupérer la voiture pour partir vers notre Airbnb à Saint-Pierre-du- Mont : le paradis des moustiques !

Un joli petit appartement nous attend dans un immeuble qui aurait besoin d’un peu plus d’entretien, d’un ravalement, et d’un éclairage en état dans la montée.  

Le lendemain samedi : jour de marché. Pour l’occasion, la municipalité offre la gratuité des parcmètres durant une tranche horaire de 2 heures.

Le marché à l’extérieur essentiellement sous couvert fourmille de gens, concentration humaine que nous n’aurions pas soupçonnée hier. Les étals exposent des fruits et légumes, des poissons, de la boulange, des produits locaux et aussi des produits exotiques.

Nous nous approvisionnons en conserves régionales auprès d’un commerçant  « Chez Lafitte » avec lequel nous engageons  facilement la conversation. Il s’avère natif de Mézieux, rugbyman et bavard sympathique. Constatant le couvercle bombé d’un bocal d’Axoa petit modèle, il préfère nous vendre le grand modèle au prix du petit  (13€10 au lieu de 23 €),  entre pays, on s’entend….

Nous sacrifions au plaisir d’un petit café au Potcheen avalée avec une généreuse chocolatine.

Le beau temps se brouille mais la température reste chaude.

Demain retour à Saint Egrève, et fin du récit de nos voyages en 2024.

Bientôt ceux de 2025.


jeudi 9 octobre 2025

Bordeaux # 4

Nos premières attentions  se portent sur Gédéon, notre voiture, car le garage Saint Martin consulté ce matin se montre moins optimiste que le Renault d’à côté. 
Mais après nous être rendus dans deux garages inopérants, l’un parce qu’il ne possède plus la licence et l’autre étant fermée, la voiture va beaucoup mieux  et n’affiche plus rien de négatif ou d’inquiétant.

Nous partons l’esprit tranquille pour la base sous-marine et ses bassins de lumières. Pour y accéder, traverser des quartiers neufs  ne s’avère pas d’une grande simplicité pour le GPS, qui fait de son mieux. Mais nous parvenons finalement au bon endroit  et garons la voiture dans le parking gratuit devant l’entrée.
Nous passons le contrôle vigie pirate et la billetterie sans faire de queue et nous plongeons dans l’obscurité de la base réquisitionnée pour l’exposition « De Vermeer à Van Gogh, les maitres hollandais » et « Mondrian l’architecte des couleurs ».
L’exhibition  monopolise quatre « alvéoles » (bassins) sur onze de la fortification en béton, afin d’effectuer des projections grandioses faites d’éclats de couleurs dans un noir profond, exhausteur de tons.
Le public se trouve  en immersion totale parmi les  peintures surdimensionnées qui épousent  toutes les surfaces murales et se reflètent dans les eaux sombres.
Il  perd  ses repères dans l’immensité du lieu ressenti comme un sanctuaire mystérieux.
Parfois, des tableaux s’animent légèrement, lorsqu’il s’agit  de tempêtes ou de guerre, mais sans être dénaturés, parfaitement réalisés.
Quant à la musique diffusée, elle pioche dans le répertoire du baroque ou du jazz, toujours bien adaptée et choisie avec soin.
A l’intérieur d’un  grand cube une création contemporaine  générée par ordi « Foreign nature » de Julius Horsthuis, tente d’associer art et mathématiques sans parvenir à nous convaincre avec son style intergalactique. Nous négligeons aussi « Kaze, Tales of the wind » de Niels Prayer.
Nous préférons nous noyer un moment encore dans les œuvres du passé, nous laisser éblouir, circuler avec précautions sans autres lumières que celles des tableaux successifs, et passer sur les passerelles qui enjambent les bassins  pour mieux apprécier leurs reflets.
Lorsque nous sortons sous le charme enveloppant de l’exposition, nous cherchons un restau ouvert mais n’optons pas pour les halles Bacalan pourtant proches  trop fréquentées, trop bruyantes, trop ensoleillées pour un retour à la réalité.
Nous nous contentons d’un modeste poké bowl quai Lucien, bien assez  climatisé et aseptisé, après avoir contourné une sculpture en forme de soucoupe volante dans le bassin à flot n°1.
Nous restons dans le quartier où tout près de la base marine et du bassin n°1, se tient le musée Mer Marine, rue des étrangers.
Ce musée privé ouvert en 2019 dans un bâtiment contemporain s’avère une belle découverte.
Une statue de requin en inox de Philippe Pasqua nous accueille en haut des marches toutes dents dehors. Couché sur le flanc, une corde le maintient  suspendu par la queue à un portique, et  sa position indique qu’il tente furieusement de se dépêtrer de ses liens. Des touristes s’amusent l’un après l’autre à se lover dans sa gueule le temps d’une photo pour s’amuser et conjurer la peur qu’inspire cet animal.
Dans la grande salle du bas, consacrée à l’exposition permanente, de nombreuses  maquettes de vieux gréements voguent dans les airs à différentes hauteurs, tels des avions. 
L’exposition s’emploie à relater l’histoire de la navigation depuis les pirogues des 1ers temps en passant par l’antiquité des Egyptiens, des grecs et des romains,
sans oublier les embarcations africaines  ou traditionnelles de pays exotiques 

et les bateaux de la royauté ( corsaires et pirates compris). 

Des objets collectés, quelques peintures, ou encore  des instruments maritimes anciens de belle facture et de noble matière illustrent le tout.

Mais le plus impressionnant reste le superbe bateau demi-lune complet originaire du Bangladesh remplissant  l’espace près de la fenêtre
Le premier étage s’intéresse à d’autres types d’embarcations :
bâtiments de guerre, de tourisme (aviron, trimaran), sous-marins, voiliers variés.
Le musée ne se satisfait pas que de souvenirs matériels,  il rend aussi  hommage aux hommes de la mer : les écrivains et chanteurs  (Segalen, Antoine, Brel), Titouan Lamazou, les disparus en mer (Colas, Tabarly, Moitessier), de même il laisse la parole aux migrants qui ont dû affronter des traversées dangereuses et qui expriment  leur reconnaissance à la France.
Nous grimpons encore d’un étage. Il se divise en 2 centres d’intérêt. Le 1er met en valeur le travail inattendu de Pascal Obispo, un enfant du pays. Il expose « Arthérapie », un ensemble de tableaux très colorés, originaux, avec une pointe d’inspiration de Combas par moments.
Le 2ème se focalise sur la « planète Océan » et alerte sur sa fragilité :

une sculpture représentant des mâchoires de requin béantes  et brillantes donnant sur un miroir obstruant le fond de sa gorge, un nautilus grandeur nature, un container ouvert débordant de méduses, des fossiles, toutes ces installations  accompagnent le propos. Lorsque nous quittons le musée, l’idée d’aller à la cité du vin et du négoce assez proche nous  effleure,  mais nous la connaissons d’un autre voyage, 
c’est une visite copieuse, nous lui préférons une visite plus courte.

Donc, d’un coup de voiture, après quelques déviations dues aux travaux  d’extension de la ville, nous roulons vers le FRAC nouvelle Aquitaine. Il  est hébergé parvis Corto Maltese  dans un immeuble imposant contemporain au 5ème et 6ème étages. Nous ne rencontrons aucun problème de stationnement  pour nous garer Quai Paludate.

Nous  nous engageons sur la rampe passant sous le porche, sans trouver d’abord d’accès,  jusqu’à ce que nous contournions le  bâtiment car l’entrée se trouve plus bas, côté axe routier et Garonne. Peu de panneau indiquent la présence du musée dans la MECA : Maison de l’Economie Créative et Culturelle en Nouvelle Aquitaine. Nous pénétrons dans un gigantesque hall vide, hormis un bureau d’accueil et un petit bar perdus dans la vastitude. Informés par une hôtesse et un vigile, nous prenons l’ascenseur pour le 5ème étage.
Le titre de l’exposition« Arpenter, photographier la nouvelle Aquitaine » nous renseigne  sur le type d’art contemporain qui nous attend : la  photo.
parmi elles :« le monde rural »  de Noémie Goudal  « le génie du lieu », et « White pulse » avec ses montagnes usant du procédé de l’anamorphose (illusion d’optique. Photo collée sur un long pan blanc à l’image  des estampes japonaises)
« Les migrations » de Maitetxu Etcheverria réalisant de beaux portraits.
Un montage sur cinq écrans s’intéressant à la situation écologique  et montrant la forêt landaise avec  ses bergers sur échasses « côté atlantique », paradoxes et contradictions de Valérie Mréjen.( Des fragments de texte entrecoupent le montage diaporama de Royan à la côte basque , médoc, Arcachon)
Au bout de la pièce, une  terrasse extérieure ouverte au public offre une vue dégagée sur la gare et sur la  ville.

Nous montons au 6ème étage  bien que vide d’exposition actuellement,  parce ce qu’il dispose d’un point panoramique derrière des baies vitrées, celui-ci donnant  sur la Garonne. 
Le soleil baisse, les jambes s’alourdissent, nous déclarons forfait et, après quelques courses nous rentrons manger et nous reposer.