Si je n’avais pas fait confiance à celle qui m’a mis ce
livre dans les mains, je ne l’aurai jamais ouvert craignant trop les
anachronismes et les héroïsmes de canapé en réponse à une question qui ne semble
pas offrir de choix.
Eh bien toutes les précautions prises par l’auteur, son
honnêteté, m’ont convaincu d’autant plus que nous pouvons être effaré par
l’actualité où s’oublient les leçons les plus cruelles de l’histoire quand en
plus il convient de se rappeler que la liberté se joue au milieu des autres.
« Chaque vie est
une succession de bifurcations.»
L’auteur de « Comment parler des livres que l'on n'a
pas lus ? » que je n’ai pas lu mais qui doit être savoureux, ne joue pas à
l’historien, mais sa subjectivité contagieuse rend les 184 pages prenantes.
Pour alimenter la réflexion dans une recherche dont
« l’intérêt réside bien plus dans sa
recherche elle-même et les questions ainsi ouvertes que dans les résultats
nécessairement improbables, auxquels elle parviendra… »
il va chercher
du côté de Lacombe Lucien d’après Modiano et Malle,
chez Daniel Cordier,
Romain Gary,
au Chambon-sur-Lignon.
Milena Jezenska correspondante de Kafka s’était montré d’une
liberté époustouflante jusque dans le camp de Ravensbrück,
« Sans doute Milena
Jezenska n’a-t-elle pas sauvé autant de vies humaines que Sousa Mendes (Consul
du Portugal qui délivra en 1940
plusieurs milliers de visas aux personnes souhaitant fuir la France), mais elle a su incarner tout au long de
son existence, comme les membres de la Rose blanche, la nécessité pour
l’intellectuel de ne pas rester enfermé dans les livres et de prendre le risque
de s’engager dans l’histoire. »
Suite à la mise en perspective de récits de destins
exceptionnels ou d’expériences telles que des quidams amenés à infliger des
tortures à des comédiens dont ils entendaient les suppliques, il envisage son
existence au moment du déclenchement de la
seconde guerre mondiale.
Les intitulés ne concernent pas seulement les
intellectuels quand il est question de peur, de désobéissance, de force ou de
noblesse d’âme, de réserve intérieure ou de présence à soi, la foi religieuse
aussi peut être déterminante.
Un Hutu qui a sauvé des Tutsis nous plonge dans la
perplexité :
«Ce sont les
intelligents qui ont tué, qui ont apporté ces horreurs.
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