
La mandoline du capitaine Corelli. De Bernières Louis
Roman tellurique magnifiquement écrit. Va puiser dans les mythes les plus antiques, pour traverser l’histoire de
La mandoline du capitaine Corelli. De Bernières Louis
Roman tellurique magnifiquement écrit. Va puiser dans les mythes les plus antiques, pour traverser l’histoire de
« On se sort de là titubant, les yeux embués, prêt à rentrer dans la sacristie du vélo mais à cette heure tardive, l’église est fermée avec un gros cadenas. »
L’évocation du Tourmalet aux heures chaudes de juillet n’aura plus jamais le même charme, ni les fraises du jardin le même parfum. Cependant le style du critique magnifie encore le livre présenté :
« Anquetil ou De Vlaminck sont éclairés par un néon qui menace de claquer à tout moment. » ... « Bordas fait passer au lecteur qui s’est envoyé la moitié d’une bouteille de fine tellement c’est beau à chialer, le vieux pardessus du vélo sans se tromper de manche. »
Le style !
Simple comme « bonjour » (d’été). Si élémentaire qu’on oublie de les proposer, comme le pain dans le lait ou la pomme de terre en robe des champs. Un goût bien caractéristique qui marie: ail et persil, panure, sur tomate coupée en deux salée et poivrée, arrosée d’huile d’olive. Préchauffer le four à th 7 pendant la préparation, enfourner un quart d’heure, vingt minutes. Jeter un coup d’œil pour que les tomates ne s’effondrent pas. Certains ajoutent du miel, du basilic, je n'ai pas testé, je préfère parfois la simplicité. Parfois.
Ce Film de Folman Ari
« Jadis le moi était perdu dans la foule,
Aujourd’hui la foule est perdue dans le moi »
Nietzsche, cité par Carla Bruni Sarkozy dans les cinq pages que lui consacre Libération( fort bien vendu) au bas d’une photographie de sans papiers. Belle phrase, tout à fait appropriée dans ces heures où l’expression authentique se fait rare. Illustrée d’ailleurs par la dame qui se dit viscéralement de gauche et amie de Hortefeux. Elle ne parle pas, elle évite toutes les questions : elle est un plan de com’. Détricotage du droit du travail, attaques envers l’école, la sécu… la bouche de Bush, elle participe au grand barattage du sens qui nous laisse sans voix devant tant de culot. Nietzsche : de bien pires s’en sont emparés mais sur les lèvres du mannequin il ne paraît que comme un artifice de plus dans une histoire de com’.
Dans le hors série du Nouvel Obs concernant le siècle de Périclès, retour du mot « hubris » que Jospin avait ressorti opportunément, pour une fois, ces derniers temps, à propos de Sarkozy.
« Hérodote met en scène trois conjurés perses :
Le pouvoir d’un seul (monarchie) implique l'hubris, la démesure, dit le premier des conjurés ; il conduit donc à la tyrannie et au désastre ; il faut confier le pouvoir au peuple (démocratie).
Mais la foule aussi cède à l’hubris, rétorque le deuxième, et, pis, une hubris ignorante et sans frein ; il est plus sage de s'en remettre aux meilleurs (aristocratie).
A quoi le troisième objecte : le pouvoir de quelques-uns entraîne la guerre entre factions, qui ne s’achèvera qu'avec la victoire d'un seul ; retour à la monarchie. Autrement dit, la question du meilleur régime est indécidable…
Une disputation de sophistes, typique du siècle de Périclès. Mais qui nous ramène tout droit aux débats contemporains sur la démocratie participative, la confiscation des pouvoirs par la caste politico technocratique, ou l’avènement d’une hyper présidence aux allures de « monarchie élective »
Il serait bien ridicule de barbouiller de grands préceptes nos petits accrocs à la base, d’exhiber de trop grands principes pour nos passions locales, mais les politiques à chaque niveau ne pourront regagner de la crédibilité que lorsque les actes colleront aux paroles, tout le temps. A gauche, si nous prônons une meilleure gouvernance, c’est en faisant vivre des débats sincères, loin des calculs de congrès. Il ne faut jamais prendre nos concurrents pour des benêts! Le mépris a toujours traîné derrière les dominants. Les petits savent si on les respecte, et l’honnêteté se reconnaît de loin. Le beau mot de collectif retrouvera sa légitimité si ceux qui l’appellent, l’appliquent dans leur fonctionnement.
L’intérêt de ce livre qui décrit un monde dérégulé où la brutalité des ruptures se mâtine de pathos est justement de relier le domaine privé et le social. Quand les familles se décomposent, et la déculturation s’accroît, il nous interpelle : nous changeons d’époque. Pleinement dans l’actualité, il met en perspective la lutte contre le C.P.E. et mai 68, les évolutions dans les mœurs et décrypte l’énigme Sarkozy. Ses observations sont développées autour des systèmes de management et ses remarques concernant le harcèlement moral, amènent ses recherches au cœur du quotidien : là où plus de vérité, de justice ne se payent pas de mots. Moi qui suis un Européouiste naïf, je ne le suis pas forcément dans ses critiques de l’Europe, même si les Irlandais viennent de lui donner encore raison. Je vais proposer ce livre stimulant à mes camarades : à défaut d’orientations qui naîtront de la confrontation politique, nous accédons à des analyses qui donnent du sens à nos impressions de zappeurs.
Il y a un an la politique regagnait du terrain : débats participatifs et volontarisme de ma favorite et du tressautant. Aujourd’hui l’agitation est à la mesure de l’impuissance : pouvoir d’achat qui diminue, Europe en berne… « développement durable » dans toutes les bouches, et politique à courte vue chaque matin. L’école est une priorité : 11 000 postes en moins. Les élèves doivent progresser : 2 heures de cours en moins, et on rogne sur les heures de français ! Les hôpitaux sont patraques, mais les matraques, ça va. Le code du travail se casse. Hyper président, y perd des points : la croissance dans les dents. Y’s’ mêle de tout, il emmêle tout. La banlieue est une priorité : il y a tout lieu de s’inquiéter !
Pratiquement tous mes filets de poissons, je les papillote au micro-ondes ; 3 minutes, une noix de beurre, un trait de citron, quelques brins de ciboulette : envoyez c’est léger !
Là, recette de « Elle », de mémoire : avec un pavé de saumon dans son papier sulfurisé, disposer sur le dessus une demi couche d’oignons en purée et de la tapenade pour un revêtement « black and white », avec quelques brins de thym à défaut de ses fleurs et un filet d’huile d’olives : c’est charpenté. Accompagner de quelques pommes de terre cuites à l’eau.
"Santé mentale et dispositifs d’accueil et d'hébergement des personnes en situation d’exclusion."
Rien que le titre est trop long, alors que retenir de deux jours de colloque où les plus pessimistes parlaient de « coordination des impuissances », quand d’autres se réjouissaient de la rencontre de personnels s’activant dans le social avec des soignants des corps et âmes? Comme si ça n’allait pas de soi à l’heure où les souffrants psychiques, les fous peuplent la rue, les prisons.
Quelque formule percutante comme celle qui demande aux intervenants « de s’impliquer sans intention » ne légitime- t-elle pas nos renoncements dans bien des domaines tels le pédagogique ou le politique ?
Le mot « déliaison » était omniprésent, et les restrictions consenties dans les domaines sociaux ne font que confirmer un délitement du sentiment de solidarité : on paye des spécialistes plutôt que d’intervenir directement.
Et ce n’est pas un des brillants exposés qui redonnait toute sa place aux instances collectives qui pourra contrer les lourdes tendances à l’individualisme. Ses caractéristiques résumées aux trois « A » comme Antériorité : « l’histoire ne commence pas avec moi »
Altérité : « chère petite merveille, il va falloir vivre avec les autres »
fondent cette Autorité, une instance collective ne pouvant se résumer à la somme de ses composants.
Une citation de Camus « un homme ça s’empêche ! » pour nous rappeler à la dignité.
Une parabole du piège à singes où ce gros malin ne veut plus lâcher le fruit qu’il tient au poing et ne peut ressortir par l’orifice par lequel il a passé sa main, évoque bien notre société de consommation.
Et la table du libraire pouvait être bien garnie avec des titres alléchants : « Je vous salis ma rue », « La lutte des places : insertion et désinsertion »...
L’érotisme de la plainte existe, celui de la lutte reviendra-t-il ?
Je n’ai pas tout saisi des exposés, me sentant parfois comme un mécanicien qui aurait atterri dans une conférence pédagogique, mais ces exclus, ces marginaux dont il fut question, nous révèlent les failles de nos sociétés, ses absurdités, ses déraisons. La folie.
Ils nous parlent de tous nos jours, de nos nuits et pas seulement en hiver.
C’est du Franck Ribéry, histoire de ne rien dire. Les conseillers en com’ n’ont jamais cessé d’être bavards, l’oreille collée au portable la société bruit et les mots coulent comme eau sur plume. L’individualité n’a jamais été autant revendiquée et pourtant dans la zone Internet combien de copié/collé en regard d’expressions personnelles.
Dans les discussions et pas seulement d’ordre éducatif, les adultes affichent une opinion si celle-ci a été validée par leur progéniture ; dans le domaine politique le P.S. lui n’ose plus dire ni oui ni non : l’extrême gauche ou le centre près de l’extrême onction parlent pour lui. Le parti si incertain, est la cible des commentateurs, il est pourtant le reflet d’une société qui craint les mesures cassantes et ne croit plus aux mesures simples. Quand on se découvre quelques boutons sur le visage, le doigt pointé vers le miroir c’est bien soi qu’on accuse, non ?
Pour l’exposition de fin d’année du groupe d’aquarellistes amateurs de l’école - comme on ne dit plus- des beaux arts, le sujet est : "le marché de l’art". J’ai emballé comme des oranges sous papier de soie, deux aquarelles qui ne m’emballaient pas, je les disposerai à côté de cagettes en photographie et d’une enveloppe contenant des traces de couleurs avec un jeu de mot genre Ben : « 7€ au sourire si doux ». Contemporain l'art retraité!
Refrain
« Voilà l'été, j'aperçois le soleil
Les nuages filent et le ciel s'éclaircit
Et dans ma tête, qui bourdonnent ? Les abeilles !
J'entends rugir... les plaisirs de la vie
C'est le retour des amours qui nous chauffent les oreilles,
Il fait si chaud qu'il nous pousse des envies
C'est le bonheur rafraîchi d'un cocktail
Les filles sont belles... et les dieux sont ravis.
Voilà l'été voilà l'été (x 4) »
Les négresses vertes
Il fait un temps de cochon, alors un peu de chèvre dans le tian.
Avec le tian c’est bien que les légumes gardent leur personnalité, celle-ci ne sera pas perturbée ,au contraire, en ajoutant au dernier moment du basilic frais et quelques copeaux de tome de chèvre qui ajouteront un goût franc. Ce n’est pas une ratatouille au four. Pour les aubergines et courgettes, à l'épluchage, enlever seulement des lanières de peau pour conserver leurs couleurs. Leurs tranches imprégnées d’huile d’olive alterneront avec les rondelles de tomates épépinées dans le plat à mettre 30mn au four(th. 6). Ail, sel, poivre.
L’autre jour, à Cannes, je trouvais qu’il y avait des places qui se perdaient, quand des lycéens ne se laissaient pas aller à profiter du film proposé.
L’autre soir, nous avons tenté de rassembler ceux qui étaient aux municipales sur des listes concurrentes à gauche, pour tenter de réparer les pots cassés. De directifs « dirigeants » à l’ancienne étaient là, jaloux de leurs tessons pour éviter que des nouveaux aillent vers l’avenir.
Chaque jour, je sais les ricanements qui peuvent accueillir toute écoute d’une musique inhabituelle. C’est un travail remis sans cesse sur l’établi que de faire sauter les blindages, et d’amener à la curiosité. Alors que la doxa publicitaire ne cesse de proclamer l’audace, la légèreté ; c’est la défensive qui est la règle, la peur sa putain de mère.
« Tout le monde, il est beau… » Cette posture, outre sa niaiserie, empêche toute pensée.
Et j’aime trop les opinions colorées, les caricatures, pour renoncer à alimenter les débats.
Mais à l’heure des niches consuméristes, en allant contre des paresses, des conformismes, je risque de passer pour un vieux ratiocineur. C’est fait.
Qu’ils sont sans saveur les slogans imités de 68 dans une rubrique de Libé !
La métrique y est, mais pas le cœur.
Les années nous ont râpés.
Depuis le temps, sous les coups de soleils rouges, nos peaux mortes sont tombées :
même pas mal, même plus de peau.
« Notre expérience historique nous amène à nous méfier du kitsch c'est-à-dire,
comme écrit Kundera ,
à la tentation de « se regarder soi même dans le miroir du mensonge embellissant… » »
A. Finkielkraut
Quelques entretiens de l’émission « Répliques »: du poète mathématicien Rambaud au pas seulement médiatique Solers.
Oui, la littérature, peut déjà figurer comme« institutrice de la nuance ». Certes, Sartre reconnaissait que «
« Je demeurais longtemps derrière un tilleul-menthe.
L’histoire quelque part poursuivait sa tourmente » Aragon
Et il y a pléthore de ces verroteries qui valent le prix qu’on leur donne : elles sont les couleurs du monde.
La réussite à un examen ou devant les urnes peut emprunter des voies contournées, éloignées parfois d’une logique directement observable.
Par exemple : pour nous les socialistes, en ces temps de préparation de congrès, bien des stratégies s’apparentent au billard à trois bandes et nous enseignent que le plus court chemin n’est pas celui qu’on croit.
En se méfiant d’appliquer une grille de lecture trop systématique, il est aussi remarquable en terme d’orientation des jeunes que les qualités requises ne sont pas seulement celles qui sont explicites.
Pourtant la mode en évaluation est à détailler par le menu les compétences, cela ne ferait-il qu’entretenir l’illusion d’une certaine objectivité ? Alors que des qualités transversales (persévérance, réactivité, culture générale) sont décisives sans parler des atouts apportés par l’environnement familial.
Quitte à titiller notre paranoïa, c’est un travail à plein temps que de débusquer sous les slogans politiques, comme sous les langues de bois pédagogiques, les intentions réelles.