Pour ouvrir le cycle « Destins croisés
d’artistes » devant les amis du musée de Grenoble, consacré cette fois aux familles de peintres, le conférencier débute
par un des Lippi : « Autoportrait » de Fra Filippo
Lippi (1406/1469) présent sur les fresques de la cathédrale de
Spolète.
Très tôt orphelin, le florentin placé au couvent des Carmes,
entre à 15 ans dans les ordres.
Lors d’une procession, il enlève Lucrezia Buti, une religieuse, qu’il avait
fait poser.
Grace à Cosme de Médicis, le pape accepte de les relever de leurs
vœux.
Contemporain de
Masaccio, influencé par Fra Angelico, il forma Botticelli.Dans « l’Annonciation » il présente une vierge élancée, élégante, aux références diverses.Le charme naturel
de sa « Vierge à l'Enfant et
deux anges »
et son originalité lui valurent
d’être nommée « La Lippina », dont on retrouve la lumière dans
une de ses études au stylet d’argent sur papier préparé.
L’un des anges aurait
le visage de son fils Filippino
Lippi. L'« Autoportrait » peint par Filippino devenu grand, figure dans « La dispute avec Simon le Magicien » dans un style inspiré
par son maître Botticelli.
Il évolue vers le fantastique, multiplie les détails dans « L'Apparition
de la Vierge à saint Bernard » et annonce le maniérisme avec ses fresques pour la chapelle Strozzi à Santa Maria Novella, en particulier quand il représente « Abraham »
à l’accent germanique.Dans une autre dynastie : Orazio Gentileschi (1563/1639) par Van Dyck,
né dans une famille d’artistes à Pise en 1563, mort à Londres en 1639, prend le
nom de sa mère. La bure de « Saint François porté par un
ange » constitue un morceau de bravoure. Si un cadrage serré doit
beaucoup au Caravage,
« La
joueuse de luth » séduit une clientèle qui préfère la lumière. Il
voyage dans toute l’Europe ; « Repos durant la fuite en
Égypte ».Il a peint « Danaë » en 1621.Sa fille Artémisia Gentileschi (1593/1656) formée par
son père l’avait réalisé en 1612.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2019/11/artemisia-jean-seroy.htmlSon « Autoportrait » en
allégorie de la peinture respecte les traités esthétiques de l’époque :
femme brune avec robe reflétant la lumière portant au cou une chaine où est
accroché un masque.Son plus célèbre
tableau « Judith décapitant Olopherne » représente son
violeur Agostino Tassi condamné à un exil qu’il ne respectera pas. Ses sujets
souvent violents peuvent s’expliquer par ce traumatisme mais les commanditaires
ont leurs exigences aussi. « Suzanne et les vieillards »
refuse les propositions des deux hommes qui l'accusent alors d'adultère et la
font condamner à mort, mais le prophète Daniel, prouvera son innocence et fera
retourner la sentence contre eux.Fidèle à sa religion calviniste, au prix de la perte de
commandes,
Louise Moillon ( 1609/1696), peintre de natures mortes fut
appréciée,
elle aussi, par Charles 1° d’Angleterre, « Panier d'abricots » .Son frère Isaac Moillon
élevé dans un milieu artistique, devenu peintre du roi, a pu accéder au grand genre, à la peinture
d’histoire. « Éole donnant les vents à Ulysse ».Pour les Coypel on peut parler de
dynastie de peintres versaillais : Noël Coypel
« Autoportrait »,
peintre du roi Louis XIV, malgré son opposition à Colbert voit accéder à tous
les titres, son fils, Antoine Coypel (1661/1722) influencé par Rubens : «
Portrait de Démocrite » ,
le philosophe rieur contrairement à Héraclite
« l’homme qui pleure ». L’exotisme pénètre dans la société
française : « Angola, trompette du
roi Louis XIV, tenant une corbeille de fruits ».
Son demi-frère Noël Nicolas
Coypel fut le plus discret mais pas le moins talentueux. Il
eut pour disciple Jean Siméon Chardin « Autoportrait aux besicles » de belle notoriété dans
« le petit genre » des natures mortes, dont le fils qu’il avait
pourtant formé n’a pas laissé d’œuvre majeure.Par contre le bouchon de champagne saute jusqu’à nous dans « Le
repas d’huitres » de Jean-François de
Troy, inventeur du genre: « tableaux de mode », fils de François de Troy
né à Toulouse, « Portrait de mademoiselle de Fontange » maîtresse de
Louis XIV morte à 20 ans :
« Belle comme un ange, avec un cœur excellent, mais sotte comme un
panier »
La princesse Palatine.
Il est lui-même fils de Antoine Nicolas de Troy et
frère de Jean également peintre.
Il a épousé Jeanne Cotelle, fille du peintre Jean le vieux
Cotelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire