mercredi 31 mai 2023

Limoges #3

Ainsi rassasiés,
nous pouvons envisager de nous lancer à arpenter le musée des Beaux-Arts
1 place de l’évêché à côté de la cathédrale Saint Etienne dans le quartier historique de la Cité proche de la Vienne.
Le niveau -1 conserve les antiquités égyptiennes, retrace l’histoire de Limoges de l’antiquité en passant par le moyen âge  jusqu’à l’époque moderne  (XVI° XVIII°)
Le niveau 0 abrite les collections des Beaux-Arts par ordre chronologique  et célèbre les peintres :
Renoir né à Limoges,
Armand Guillaumet admiré par Van Gogh et ami de Cézanne Gauguin, Pissaro,
Suzanne Lalique, fille du verrier et joaillier.
Par son mariage, elle entre dans la famille de célèbres porcelainiers d’origine américaine installés à Limoges, la maison Haviland.
Beaucoup d’artistes peintres débutent et s’essayent dans les fabriques limougeaudes où ils apprennent le dessin. C’est le cas d’Elie Lascaux montrant beaucoup de finesse et de … Renoir !
Le niveau 1 se consacre essentiellement aux émaux, couvrant une vaste période du moyen âge à nous jours.
Bien sûr, les sujets religieux dominent. « L’art de l’émailleur consiste à fixer la poudre d’émail sur un support  de métal, or, argent, bronze, cuivre, laiton ou acier ».
L’émail s’applique sur des objets divers, sur le dos de miroir, sur des coffrets, des crucifix et des bijoux, il épouse la forme de plaques carrés ou rectangulaires, recouvre des plats, parfois sur les 2 faces de l’objet recto et verso.
Il se pare de couleurs dont de magnifiques bleus ou se contente de grisaille mettant en valeur le dessin.
Les créations contemporaines nous séduisent moins à une ou deux exceptions.
Logé dans l’ancien palais épiscopal, le musée se déploie dans de belles enfilades de pièces incluant chapelle et sacristie.
Dans cet écrin, les murs blancs, la lumière, conviennent à la mise en valeur des expositions et des beaux planchers chevillés aux larges lattes inégales.
Mine de rien, nous avons passé plus de 3 heures en ces lieux, sans percevoir la notion de temps.
Lorsque nous sortons un souffle chaud et 34° contrastent avec la clim du musée.
Avec bonheur, nous trouvons enfin !! des terrasses accueillantes de café  place Haute cité.
Nous y savourons bière et Perrier chez  « l’Irlandais »  et reposons un peu nos pattes en détaillant les pans de bois des vieilles maisons disposés sur le haut des demeures et parfois au- dessus des pierres.
Nous exploitons ensuite le quartier de la cathédrale Saint Etienne à la Vienne. Nous nous dirigeons vers la maison des compagnons du devoir, à pans de bois, cédée par la municipalité.
Dans le jardin attenant, public,  des gloriettes et un pinacle  témoignent du travail des apprentis en bac pro.
Il jouxte  un  jardin botanique dont le bassin et les jets d’eau rafraichissent  sensiblement l’air. Par contre, les plantes souffrent de soif. Elles bordent le jardin, étiquetées, pour céder la place aux charmilles près de  murailles d’un lieu clos par une grosse porte. Nous remarquons la taille harmonieuse de certains arbustes.
Nous descendons vers la Vienne en empruntant la rue Rajat particulièrement pentue, jusqu’au pont Saint Etienne.
Construit en pierre avec des avancées en becs, ce pont aidait les pèlerins sur le chemin de Compostelle à traverser la rivière, la présence des coquilles en bronze au sol  nous le rappelle. Nous le franchissons, longeons l’autre rive et revenons par le pont neuf, marchons sur le quai près des murailles jusqu’à la rue des laveuses.
Nous remontons vers la cathédrale Saint Etienne, dans laquelle nous ne pourrons pas pénétrer à cause de l’heure car elle ferme ses portes à 18h, nous aurions dû y penser...
Nous cherchons alors un restaurant nous permettant en même temps de découvrir un quartier différent.
Et nous avons le choix rue Charles Michels, où le syndicat du peuple (SGT) voisine avec le roi du couscous.
Nous sélectionnons l’Acolyte qui répond à notre envie de salade avant de rentrer.

mardi 30 mai 2023

Les cahiers d’Esther. Histoires de mes 15 ans. Riad Sattouf.

Toujours le même plaisir de voir grandir la jeune fille qui nous renseigne si bien sur l’époque où elle n’avance pas masquée même en cette période qui peut sembler lointaine où nous nous confinions.  
Le temps a passé et elle le regarde sans nostalgie, nous la voyons grandir avec une énergie et une sincérité tellement sympathiques.
La chronique de ses premières amours, de sa première cigarette, de son premier mensonge, de sa première dispute est pudiquement  traitée avec toujours une pointe d’humour qui rend légère une vie dont les aspérités ne sont pas gommées.
J’en suis à lui pardonner ses parenthèses qui m’agacent habituellement : «  c’est pour rigoler », rassuré par ces portraits souriants au sein d’une famille aimante s’inscrivant dans une dynamique prometteuse. 
Elle s’amuse et réussit : faut-il que ces récits soient si rares que nous nous en réjouissions à ce point ?

lundi 29 mai 2023

Divers DVD: Pour une poignée de dollars. Sergio Leone. (1964)...

A la frontière américano-mexicaine, un cow-boy solitaire avive les rivalités entre deux bandes rivales. Clint Eastwood sous son poncho n’a pas que le regard qui tue; descendu de son mulet, il est efficace du révolver. Gian maria Volonté est un méchant parfait. Et même si aujourd’hui le sang déversé sent la peinture, la violence, la bêtise, l’avidité des hommes sont toujours d’actualité. L’humour noir du film ouvre la trilogie qui comptera « Et pour quelques dollars de plus » et « Le bon, la brute et le truand », la légende du western spaghetti commence sous la musique entêtante d’Ennio Morricone.
Week-end à Zuydcoote. Henri Verneuil (1964)
 
En 1940, dans la poche de Dunkerque, un groupe de soldats perdus espère embarquer pour l’Angleterre et parmi ceux là, Belmondo courant toujours à contre courant parmi des troupes de couleur kaki sous les bombardements allemands. Les images sont belles mais les dialogues trop écrits de Robert Merle, la musique de Maurice Jarre accusent un côté artificiel accentué par le jeu de Catherine Spack, charmante pourtant, dont l’idylle avec le sergent décontracté parait bien improbable.
American History X. Tony Kaye (1998).
Cette histoire se déroulant dans le milieu suprématiste blanc, il y a plus de vingt ans pouvait encore paraître incroyable à l’époque, depuis c’est la rédemption d’un skin passé par la prison qui parait miraculeuse. Même la fin qui plombe en général les films américains, évite d’être « happy », on retrouve l’efficacité, les valeurs familiales, la morale, la violence d’un monde qu’on n’aspire plus à imiter mais auquel avec le communautarisme, nous ressemblons de plus en plus.
Pourtant les mots de Lincoln au moment du générique de fin sont bien beaux :  
« Nous ne sommes pas ennemis, mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l’affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu’on les touchera, elles résonneront au contact de ce qu’il y a de meilleur en nous. »