dimanche 21 octobre 2018

J’aime pas la chanson. Juliette.

« J'aime pas la chanson !
On peut pas s'y fier
C'est par effraction
Qu'elle préfère rentrer
La v'la qui s'radine
Et dès le réveil
Elle vient en chafouine
Te ronger l'oreille
Et dans ton cerveau
V'la que tournent en rond
A coups de marteau
Trois notes à la con »
Si seulement… Enfin nous est livré le cadeau d’un nouveau CD, plein d’humour et de tendresse.
Il n’y a qu’elle pour mettre la « Procrastination » en chanson !
Pour l’éloge rigolo des femmes à lunettes on se tient « A carreaux »:
La « ronde du cul frisée du tif »[…] « a vu le loup dans le brouillard de l’amour flou » éloignant toute rime bébête.
Son évocation des « éternelles pas féminines » dans « Madame » est plus sérieuse :
« Je veux chanter les tartes
Les exclues du mystère
Les rayées de la carte
Qu'elle lisent à l'envers
Je veux chanter ces filles
Oubliées des fantasmes
Et des talons aiguilles
Mais jamais des sarcasmes »
Les « Bijoux de famille » célébrés sont bien ceux auxquels pensent les coquins mal-pensants, dans la même veine que l’enjoué auquel il ne faut pas se fier : « C’est ça l’rugby »:
« Quand l’équipe de Perpignan s’en va jouer à Montauban », les ballons ne sont pas seulement ceux qui s’aplatissent derrière la ligne.
Les sourires pas dupes alternent avec des douleurs pudiques :
« Aller sans retour », la kabyle de Toulouse http://blog-de-guy.blogspot.com/2013/11/juliette-nour.html  sait :
« J'oublierai que je ne sais pas mentir
Au bout du couloir
J'oublierai de croire
Que je vais revenir »
« Midi à ma porte » sonne familièrement :
« Si peu qu'on se place
A la place d'en face
On n'peut s'empêcher
De redécorer
"Ça s'rait mieux comme ça !"
Je dis ça pour toi
Je vais arranger
Ta façon d'penser »
Les remerciements qui n’en finissent pas des cérémonies des Césars valent une parodie délicieuse avec « Je remercie ». Quand de « Mon piano Droit », qui en a vu d’autres, renaît une « Météo marine » qui fait aimer les brumes.
« Et j'attends la houle et le grain
En allant pécher du chagrin
Viking, Utsire et Cromarty
Dans le flot des rues de Paris ».
....................
Les petits sont là, l'ordi s'en va: je reprends mes publications, dans 3 semaines, lundi 12 novembre. 

samedi 20 octobre 2018

Le peintre d’aquarelles. Michel Tremblay.

Quel plaisir de retrouver le québécois qui a écrit, Wikipédia a compté, « 28 pièces de théâtre, 32 romans, 4 recueils de récits autobiographiques, 1 recueil de contes fantastiques, 7 scénarios pour le cinéma ou la télévision, 39 adaptations traduites, 1 livret d'opéra, 2 comédies musicales et les paroles d'une douzaine de chansons » !
Je me rappelais de mon plaisir dans « Un ange cornu avec des ailes de tôle » où il est question de l’amour des livres et de l’effervescence de « La Nuit des princes charmants » dans les années 90, ou plus récemment : http://blog-de-guy.blogspot.com/2012/01/le-passage-oblige-michel-tremblay.html
Cette fois ce sont ses propres aquarelles qui illustrent les 154 pages où s’exprime un vieux monsieur ayant connu l’enfermement psychiatrique et qui se met à écrire tandis que la peinture  de la nature et de ses nuages lui apporte un certain apaisement.
Je ne sais si après tant d’années de souffrance monsieur Marcel peut s’exprimer avec cette lucidité :
« Je me souviens qu’on l’appelait Spéghatti parce qu’il  était maigre et très grand - s’emparait du micro pour annoncer le spectacle comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde alors que ce à quoi nous allions assister était sans doute navrant » 
Pourtant si ce journal peut paraître comme un habile exercice de style, jouant du rêve, des hallucinations et du réel, de fortes pages, des situations puissantes saisissent le lecteur.
Il ne cesse de voir sa mère aux cheveux qui brûlent, elle lui avait dit :
« T’avais pas l’air d’un bébé, t’avais l’air… je sais pas … d’un petit animal pas fini. On t’a sauvé surtout ta tante pis ta grand-mère, parce que ça aurait pas été chrétien de pas le faire, mais si ça avait été juste de moi … un petit paquet de troubles, mais un paquet de troubles pareil, c’est ça que t’étais. Pis t’es resté. »   

vendredi 19 octobre 2018

Maison de retraite.

Pour tirer avec précaution un fil parmi l’écheveau des nœuds qui enserrent ce titre, j’ai éloigné le terme EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), trop technocratique, afin de proposer une allitération qui aurait sonné faux de toute façon : « épatantes EHPAD ».
Pourtant un hommage ne serait pas superflu pour les personnels qui travaillent en ces lieux, alors que l’acharnement médiatique substitue le mot «  maltraitance » à tout traitement des personnes âgées en institution.
En ce domaine comme en d’autres, les généralisations sont à bannir.
Les aides-soignantes qui s’attardent à fumer à la pause éloignent peut être d’autres fragrances, mais ne contredisent pas l’admiration qu’elles peuvent susciter.
Cette reconnaissance est augmentée pour moi par un brin de mauvaise conscience qui subsiste pour avoir confié ma mère à d’autres, pour des tâches pénibles. Je connais bien peu d’enfants qui aient sacrifié leur liberté aux soins de leurs parents ; je les applaudis, mais n’en fais pas autant. 
Les vieilles ne sont pas toutes des victimes innocentes, ni toutes méchantes. Elles peuvent être drôles ou désespérantes, fragiles et inébranlables, récitant Hugo et s’oubliant dans les couches «  Confiance », comme tout le monde.
Des résidences pour séniors ayant atteint « L’âge d’or », favorisent des actionnaires au détriment d’un personnel en nombre insuffisant, mais toutes n’appliquent pas fatalement et exclusivement la règle de l’inhumain profit. Les talents ou les insuffisances individuelles ont leur importance quant aux conditions de soins.
Qui milite aujourd’hui en faveur d'un service public généralisé pour la gestion des vétérans ?
Concernant les conditions économiques qui permettent l’hébergement de nos ainés, je suis saisi de vertige chaque fois que je mesure les sommes épargnées par mes parents exploitants agricoles dont les sept vaches ne leur ont pas fourni de bien grasses retraites. Notre génération cigale est actrice dans cette affaire, a profité des fourmis hors course, mais si elle vit à court terme, cela peut apparaître une incertaine éternité pour beaucoup de jeunes.    
Mes ascendants ayant vu la mer deux trois fois dans leur vie, avec mes voyages en Chine et ailleurs, mon héritage se présente d’une façon plus gazeuse, le bonheur s’étant indexé parfois sur notre empreinte carbone.
Une tendance riante vue d’ici apparaît au moment où s’ouvrent des EHPAD en Tunisie à la place des hôtels délaissés par les touristes, avec aide-soignante personnelle pour des prix défiant toute concurrence. Cet aspect de la mondialisation fait se rejoindre loisirs et soins ; mais la solitude sera-t-elle plus douce de l’autre côté de la Méditerranée ?
« …Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
Qui passe sa mort en vacances …»
Brassens
Dans le Monde parlant de nos « bien chers vieux » : « Leur niveau de vie moyen est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population.» et le quotidien du soir de lancer des pistes concernant la dépendance qui touche actuellement un million de personnes et en touchera 2,5 millions en 2065, tandis que « Le système financé par les départements est à bout de souffle ».
Au sujet des retraites avec ou sans maison, moi qui en ai bénéficié à 55 ans en ayant dans la tête une idée dépassée : laisser la place à un jeune, je serai bien malvenu de souligner que les âges de départ dans toute l’Europe ne cessent de reculer. Le débat qui s’engage sur le sujet va être musclé, pourtant parmi les vociférants attendus, Mélenchon qui fut sénateur fort jeune ferait bien de faire valoir son droit à se reposer. A gauche où une des valeurs constitutive est le travail collectif, un Collomb devrait lui aussi se consacrer à la transmission plutôt que de briguer un mandat de trop.

jeudi 18 octobre 2018

Albert Marquet (1875/1947). Gilbert Croué.

Les conférences des amis du musée de Grenoble permettent de mieux apprécier des artistes dont les œuvres nous plaisaient certes, mais sans plus. Ainsi fut fait avec Marquet. "Intérieur à Hesnes".
Ce soir, sous l’intitulé : «  L’eau et les rêves », nous sommes allés vers les ombres et les lumières que nous révèle un peintre, attachant et singulier qui est allé bien au-delà des berges de la Seine.
« Bord de Marne, paysage à La Varenne-Saint-Hilaire » C’est le matin tôt, à l’heure des pêcheurs. Efficacité, calme, plaisir : les éléments sont posés  avec des référents de dimension qui donnent l’illusion de la profondeur, les touches sont sensibles, la composition rigoureuse.
Lors de « L’inondation à Paris » en 1910, dans la ville noire de suie, la boue se transforme en une coulée d’or.
« Le lac Léman vu de Montreux » est ouvert vers le rêve, et simple comme l’homme qui ne fournit pas aux journalistes de biographie scandaleuse.
Depuis une enfance girondine passée au ras des bateaux, il cultive une passion des voyages. Il  a corrigé sur le tard une mauvaise vue qui n’avait pas arrangé sa nature timide. Sa mère  a quitté Bordeaux pour ouvrir une mercerie à Paris et offrir des études de dessins à son fils handicapé par un pied bot. « Madame Marquet et son chat »
Elève de Gustave Moreau, il est resté fidèle à ses premiers amis : Manguin, Matisse, Camoin, dont le « Portrait d'Albert Marquet » est très cézannien.
« Le nu fauve »  fougueux et sauvage, sur fond fourmillant, évoque le pointilliste Signac et pour les couleurs, les nabis, Vuillard, Valotton, tout aussi taiseux que lui.
Au Grand palais en 1905, parmi plus de 1500 œuvres, sont regroupés dans la salle 7 les tableaux qui ont amené Loubet le président de la République à refuser d'inaugurer le Salon car il est prévenu de la présence d'œuvres « inacceptables » : le douanier Rousseau, Matisse, Manguin, Derain, Vlaminck, Marquet, Camoin. Au centre de la salle, un petit buste en marbre d'Albert Marque, parmi tant de couleurs pures, fait écrire  au critique d’art Vauxcelles : c’est «  Donatello chez les fauves ».
Le mot sera repris.
Marquet oscille entre ses amitiés rugissantes et un rendu proche du réalisme.
Alors que « Les roches rouges à Agay » appellent des tons puissants,
« Le port de Saint Tropez »  à la composition rythmée, ne dénature pas le sujet.
A la fois moderne et classique, il se tient à distance de ses confrères plus radicaux, plus expressionnistes.
Ses paysages urbains souvent en plongée, toujours avec de l’eau, privilégient les gris, les bleutés, les brumes, « Quai Saint-Michel avec fumée ».
A partir de 1907, il va vendre régulièrement ses tableaux dont les formats conviennent au chevalet et à tous les appartements, jusqu’à Moscou, Berlin puis aux Etats-Unis. Il  a vécu correctement de son travail. Sa mère qui lui avait consacré tout son temps et son énergie meurt en 1908.
Il entreprend des voyages «  Naples et le Vésuve le matin ».
Yvonne, un de ses modèles, devient sa compagne. « Les bas rouges ».
Visible au musée de Grenoble, le « Pont Saint Michel » : 
de petits points rouges y équilibrent les verts.
Il est retourné régulièrement en Afrique du Nord. « La citadelle de Tanger » 
mais dit à Matisse : « Je ne serai jamais un orientaliste ».
« La terrasse à l’Estaque »
« Mon opinion sur la peinture, c'est ma peinture »
Il revient vers Arcachon, un des lieux de son enfance, « Le Pyla ».
Le Musée des Beaux-Arts de  Bordeaux compte un grand nombre de ses toiles.
En 1923, il épouse Marcelle Martinet qu’il avait rencontrée en Algérie, elle a organisé la suite de sa carrière. « Le port d’Alger ». Il s’y réfugie en 1940, refusant d’exposer à Paris, lorsqu’on lui a demandé  un certificat de « non-appartenance à la race juive », il dédaigne tous les honneurs à la Libération et adhère au parti communiste en 1945. 
« Contre-jour »
Lui qui louait de préférence ses appartements au deuxième étage avec vue, achète une maison à la Frette au bord de la Seine. « Printemps sur La Seine à la Frette »
« Le store rayé » célèbre la lumière et sa passion de peindre.
« Le Pont Neuf à Paris, la nuit » ajoute l’eau du ciel à celle qui est toujours présente dans ses ports, ses quais, fluide sous les lumières changeantes.
« Sète, le canal de Beaucaire » ouvre l’espace. L’ombre de la nuit reste aux persiennes, alors que la lumière se lève de l’autre côté d’une composition où la dualité saute aux yeux.
« Son art est d’une remarquable continuité. Il abandonne rapidement les audaces timides de sa période fauve, pour n’en conserver qu’un goût pour une certaine simplification des formes.
Par son sens de la mesure qui s’exprime tant dans ses compositions que la délicatesse de l’atmosphère de ses œuvres, il s’inscrit dans la lignée des grands paysagistes français. »
Jean Cassou.

mercredi 17 octobre 2018

Metz # 1

Dire « Messe », le « t » étant une marque germanique, pour se rappeler d’une annexion qui a marqué, les corps, les terres, l’architecture.
Nous passons 3 heures à visiter le Centre Pompidou dont l’architecture évoque « une tente du désert » comme dit Le Routard.
Tout le rez-de-chaussée était consacré à « l’Aventure de la couleur » où dès l’accueil des enfants s’amusaient à animer les filaments du « Pénétrable jaune » de Jesús Rafael Soto.
Savoir que les néons de Morellet s’intitulent «  L’Océan » est un renseignement utile qui offre un ponton à l’imagination et me rappelle mes frustrations devant les cartels qui ne savent dire que « sans titre ».
Les pliages d’Hantaï sont bien à leur place et bien sûr les poudres de Klein, les papiers découpés de Matisse, un Kandinsky enfantin, des néons, des tableaux monochromes et les musiciens de Nicolas De Staël.
« La couleur offre pour moi la possibilité d’introduire quelque chose de l’ordre de la philosophie ou de la pensée mais sans mots. » D. Buren.
Buren a embauché des jeunes filles pour poser une tapisserie avec les rayures qui le caractérisent.
Une vidéo présente un peintre qui repeint entièrement une pièce, choisissant une couleur par jour.
Sur 5000 m2 , nous sommes dans le confort, reconnaissant quelques phares et découvrant des artistes surprenants, sans bousculade tout en étant loin du sentiment de vide qui accompagne souvent les présentations contemporaines.
A l’étage : « House dream »  par le compositeur La Monte Young et son épouse Marian Zazeela propose un son continu, oppressant, dans une salle moquettée de rose où l’on pénètre pieds nus. Une invitation à la méditation quelque peu artificielle.
En face « Café Little Boy » demande au public de s’exprimer à la craie sur les murs recouverts d’ardoise verte, comme dans une école d’Hiroshima où les gens inscrivaient des messages pour se retrouver. Cette forme rappelle les derniers jours d’école quand le tableau est laissé aux gribouillages des enfants.
Au deuxième étage, une thématique intéressante est développée : « Les couples modernes » de créateurs qui vont au-delà du cliché de l’artiste et de sa muse: Pablo Picasso et Dora Maar,
Robert et Sonia Delaunay, Georgia O'Keeffe et Alfred Stieglitz, Frida Khalo et Diego Di Rivera Klimt, Arp, Man Ray et Lee Miller, quelle beauté ! Hétéros et homos, ménages à deux à trois, pour toujours ou entre autres.

Cette architecture légère située dans le quartier moderne de l’Amphithéâtre n’est pas loin de la gare construite au début du XX° siècle, massif bâtiment prussien au style mêlant un moyen âge revisité à un roman qui fêterait l’industrie. Le Saint Empire Romain Germanique était de retour et prévoyait que 25 000 soldats puissent y transiter en une journée avec chevaux et canons.
 
Il y a des colonnes, des vitraux, la statue de Rolland le neveu de Charlemagne dont le salon ne se visite pas.  Un des quais est resté plus haut que l'autre afin de permettre embarquement et débarquement des troupes plus faciles depuis Guillaume II fier cavalier handicapé d'un bras.
L’un est surélevé à hauteur des wagons pour faciliter l’embarquement ou le débarquement de la cavalerie et du matériel militaire. L’autre est à hauteur des marchepieds des wagons pour les passagers (ce qui était plus rapide pour le déplacement des hommes de troupe en temps de guerre).

... extrait de Mon Grand-Est - © French Moments Ltd sauf indications contraires. En savoir plus https://mon-grand-est.fr/gare-de-metz/ .
Chaque ligne de chemin de fer est desservie par deux quais. L’un est surélevé à hauteur des wagons pour faciliter l’embarquement ou le débarquement de la cavalerie et du matériel militaire. L’autre est à hauteur des marchepieds des wagons pour les passagers (ce qui était plus rapide pour le déplacement des hommes de troupe en temps de guerre).

... extrait de Mon Grand-Est - © French Moments Ltd sauf indications contraires. En savoir plus https://mon-grand-est.fr/gare-de-metz/ .
Des bas reliefs encadrent le restaurant : un avec des clients qui se goinfrent de saucisses et de bière alors que sur l’autre les convives boivent du vin et dégustent la dinde.
Le monument aux allures de cathédrale, tout  à son activité ferroviaire, n’est pas à mon avis assez valorisé pour les touristes.
Stark a dessiné les lampadaires à proximité.
Le château d’eau destiné aux machines à vapeur se repère facilement comme le beau passage sous les voies.
Jacques Brel promettait à Jef du vin de Moselle, et Pierre Perret lui aussi à son p’tit loup.
Nous sommes passés pas loin de Joeuf, la ville natale de Platini joueur de Nancy qui n’est pas forcément la rivale de Metz, comme je le croyais. Mais alors qu’une route des vins était fléchée dans les parages, autour de  Sainte Marie aux Chênes, nous n’avons pas vu beaucoup de vignes. Cependant le paysage était bien beau.





mardi 16 octobre 2018

La petite mosquée dans la cité. Consigny Jouanneau.

Les reportages en BD sont en vogue mais l’appellation « récit sociologique » laissait entendre davantage d’informations. Le titre, au parfum de riante évocation, contredisait d’ailleurs toute exigence que j’aurai imaginée à un niveau universitaire où se dispenserait un enseignement scientifique.La "trop" petite mosquée aurait mieux situé les enjeux.
Cette chronique de l’évolution de ce lieu de culte aurait pu être développée tout aussi bien dans un magazine quand le rédacteur sait donner chair aux acteurs.
L’imam est progressiste et pragmatique, son adjoint verse vers l’intégrisme, le maire doit manœuvrer entre un électorat rétif à une nouvelle implantation du lieu de culte musulman et une communauté dont l’homogénéité dans les votes promis est un facteur aussi déterminant que la tranquillité du quartier.
Les tensions sont évoquées sans dramaturgie excessive. La place des femmes distingue les protagonistes, et les interprétations des préceptes concernant aussi bien les mariages ou la manutention de bouteilles d’alcool, sont variées. Comment être indépendant ?
Intéressant aperçu de différentes générations de musulmans et leurs rapports à la ville, mais alors que les techniques des auteurs de BD apportent souvent de la clarté aux écrits, les traits sommaires de la dessinatrice, en aérant les 169 pages, m’ont semblé parfois tirer à la ligne.