Un documentaire diffusé sur Arte après ce biopic remarquable
de 2005 permet d’apprécier encore plus la performance de l’acteur couvert de
récompenses, Philip Seymour Hoffman, dont la ressemblance avec l’écrivain est
impressionnante. Nous voyons aussi des extraits du film de Richard Brooks de
1957 tiré du roman « De sang froid » inspiré du massacre d’une
famille par deux repris de justice en 1959. Des intervenants apportent des
éléments intéressants après l’heure cinquante que dure le film de Bennett
Miller à ses débuts,
nous approchant du mystère d’un écrivain hors du commun et
de celui des meurtriers.
Si les journalistes travaillent horizontalement, le
romancier a l’intention d’approfondir, de multiplier les approches. Au départ
il veut décrire l’impact pour les habitants de la petite ville du Kansas de ce
crime affreux, sans mobile évident. Et nous allons bien plus loin.
A aucun moment on ne doute de la culpabilité des deux
hommes, mais Truman Capote ne se contente pas de se renseigner sur leur passé
terrible, il entretient surtout avec l’un des deux, Perry Edward Smith, des rapports très amicaux non dépourvus de
manipulations de part et d’autre. La mort est promise aux deux hommes malgré
les recours financés par l’écrivain.
Les 8000 pages de notes doivent trouver
leur aboutissement : redoutable compte à rebours.
C’est toute la
richesse du film de montrer le new-yorkais
mondain, maniéré, enquéteur réussissant à séduire le promis à la
pendaison, au cœur de la Bible Belt au début des années 60. L’auteur de « Petit Déjeuner chez Tiffany » brillant
et fuyant, drôle et tragique, direct et menteur, charmeur et gougeât, se
sachant génial et dans le doute
permanent, n’est pas forcément sympathique avec son rire effrayant, ambigu,
complexe. Il va connaître un succès considérable mais ne produira plus d’œuvre
majeure. Il meurt en 1984 vaincu par l’alcool. Philip Seymour
Hoffman est mort d’une overdose en 2014.
« Il y a plus de
larmes versées sur les prières exaucées que sur celles qui ne le sont
pas » Thérèse d’Avilla
Oui, pour la parole de Thérèse. Elle est surprenante, cette parole, pour ceux qui n'ont ni le temps, ni le désir d'essayer de pénétrer les mystères de notre monde humain, mais elle a toute sa vérité...
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