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jeudi 5 juin 2025

Histoire de l’art en BD. Marion Augustin Bruno Heitz.

Que la BD traite de l’histoire de l’art, cela va de soi, puisque celle-ci met en images l’Histoire  tout court, avec ses bruits et sa fureur déjà illustrée avec humour par Bruno Heitz dont j’avais abondamment exploité pour mes élèves le sens de la pédagogie. 
Cette fois ce sont mes petits enfants qui me servent d’alibi pour l’achat d’un coffret de 7 albums depuis les premières traces de l’homme de 75 000 ans d’âge jusqu’au graff tout frais au coin de la rue. 
Les révisions peuvent avoir la même saveur que les découvertes qui ne manquent pas, malgré l’ampleur de l’entreprise laissant de la place à de pittoresques anecdotes.  
Trois livrets consacrés à Léonard de Vinci, à Van Gogh et l’autre à Monet précisent par ces biographies les étapes majeures de l’évolution de la représentation du monde par les peintres, sculpteurs, architectes qui exprimaient leur temps, le précédaient.
C’est un grand père qui conduit ses héritiers de Venise au Louvre à Orsay, Beaubourg, comme celui de Mona dans un ouvrage plus exhaustif : 
Botticelli, Bruegel, Dali, le cheval de Lascaux se reconnaissent sur les couvertures de chaque volume d’une soixantaine de pages comprenant quelques reproductions pour compléter ce voyage agréable dans le temps. 
Il est plaisant de voir évoquer la période impressionniste par un adepte de la ligne claire, ou la période baroque avec des personnages dont un point suffit à figurer les yeux. Le regard de Picasso, lui, est différent.

jeudi 29 mai 2025

Les artistes de Disney. Pierre Lambert.

D’emblée un extrait d’ « Alice comédie » donne le sourire aux amis du musée de Grenoble dont la section les jeunes amis reçoit un historien du cinéma, auteur de beaux livres à propos de « Bambi », « La belle au bois dormant »…  qu’il signe à la sortie.
Walt Disney et son frère Roy créent à Los Angeles leur studio en 1923. 
Dans une première production où se mêlent prises réelles et personnages de cartoon, une petite fille demande : 
« J’aimerai te voir dessiner des choses amusantes ».
Walt Disney
propose des personnages, il sera la voix des premiers « Mickey Mouse »
son ami Ub Iwerks réalise des centaines de dessins par jour qu’il anime : 
24 images /seconde, par personnage.
« Les trois petits cochons »
aux personnalités distinctes et son air à succès, 
« Qui a peur du Grand Méchant Loup ? » obtient l’Oscar du court métrage en 1934. 
Parmi des milliers de collaborateurs, voici quelques noms qui n’apparaissaient pas forcément au générique suivi de la citation d'un seul film alors qu'ils ont pu contribuer à d'autres.
Venu de Suisse, Albert
Hurter est référent pour les personnages 
et les décors de « Blanche Neige et les sept nains ».
Joe Grant
, scénariste, caricaturiste, passionné de Daumier, 
mort à sa table à dessin à 97 ans, a collaboré à « Alice au pays des merveilles».
Gustaf Tenggren
, illustrateur suédois, directeur artistique, 
a inspiré l’atmosphère de « Pinocchio ».
Le Danois Kay Nielsen a travaillé comme intervalliste avant de diriger « La petite sirène ». Les aquarelles de tous ces artistes imprégnées des ambiances des contes de la vieille Europe qui ont donné naissance à tant de décors méritent d’être vues à l’arrêt, 
alors que le patron formulait :
« Je ne fais pas de l’art, je fais du spectacle ».
« Bambi »
doit beaucoup à Tyrus Wong, immigré chinois, 
qui finit sa vie à 107 ans en créateur de cerf-volant.
Mary Blair « l’une des jeunes artistes de Los Angeles reconnue pour la sincérité et l’originalité de son travail »
produit de jolies peintures à l’eau pour « Dumbo ».
Depuis « Fantasia », Claude Coats, a mis son talent pendant 50 ans au service de la création de beaucoup de dessins animés ainsi qu’à la conception d’attractions de Disneyland. 
Le nom d' Eyvind Earle est attaché à « La belle au bois dormant »   
pour un style médiéval digne de Dürer ou Brueghel.
Bill Peet, scénariste, auteur de nombreux livres pour enfants, 
a imaginé de nombreux personnages pour « Merlin l’enchanteur »
Ken Anderson
animateur a mis sa touche personnelle au « Livre de la jungle ».
Une histoire pour Disney : 
Burny Mattinson commence à travailler en 1953 comme garçon de course, 
en 1994, il réalise « le Roi Lion »
Le site « Chronique de Disney »
peut compléter cette liste de talents variés qui ont donné vie aux émotions de tant de générations depuis un siècle. 
Le numérique a abaissé les coûts de production, 
les entreprises colossales de dessins animés ne peuvent plus suivre. 
« Et oui le passé c’est douloureux, 
mais à mon sens on peut soit le fuir 
soit tout en apprendre. »  
Walt Disney

jeudi 22 mai 2025

Les manuscrits enluminés. Audrey Pennel.

Sous le portrait de « Jean de Berry » la conférencière devant les amis du musée de Grenoble présente les productions qui ornèrent de nombreux livres entre la fin du XIV° siècle et le début du XV°.  Il dit: 
« approche ! approche» à l'un de ses vassaux lors d'une fête ritualisée en ce moyen-âge tardif. Charles V était son frère, Charles VI son neveu, tous trois finançaient des enlumineurs et autres peintres de vignettes, filigraneurs.
Dans les « Heures de Jeanne d'Évreux », « l'Arrestation du Christ et l'Annonciation », Jean de Pucelle avec ses grisailles donne une qualité sculpturale à ses personnages.
Autour de l’image charmante d’« Une amante déloyale offre un chapel de fleurs à son ami » apparaissent des vignetures, motif souvent repris.
« Honoré Bovet offrant son ouvrage à Valentine Visconti »
sous les armoiries de la duchesse d’Orléans « mi-partie Orléans aux lis, 
mi-partie Visconti à la guivre d’azur engoulant un enfant de gueules »
Outre cet aperçu de vocabulaire héraldique, l’illustration accompagne un texte défendant la duchesse d’Orléans, rendue responsable, en raison de ses origines lombardes, de la maladie du roi Charles VI.
Hommage de « bouche et de mains » d'« Édouard Ier d'Angleterre à Philippe le Bel ».
Un fond ornemental et naturaliste marque la solennité de la  
« Dédicace de la bible historiale  au roi Charles V par Jean de Vaudetar ».
Dans le livre du Voir-Dit « Vénus et les amants », le musicien  Guillaume de Machaut
dans les termes de l’amour courtois en appelle aux sens  « veoir », « oïr » « touchier ».
« Le chevalier en hommage devant Connaissance »
pour le Livre du Chevalier errant du  Maître de la Cité des Dames, joue avec les couleurs.
Dans le Roman de la rose, l’auteur endormi songe à l’ « Amant à la porte du jardin de Déduit (le Plaisir) » derrière les murs où sont sculptés des vices, accueilli par Oiseuse (l’Oisiveté)
« Livre du Gouvernement des Princes »
Pour les parures à la cour, Charles VI choisit pour emblème le cerf-ailé,
rabots et niveau pour Jean sans Peur, ours pour Jean de Berry, porc-épic et bâton pour Louis D’Orléans, princes de la fleur de lys, fidèles mécènes des artistes malgré l’affaiblissement du système monétaire à cause des rançons à payer… 
L’évolution de la mode suivant la longueur des houppelandes permet des datations.
Le chemin est long pour accéder au roi  « Traictés de Pierre Salemon » dans le style « Miroirs des princes ».
« Louis Ier d'Orléans reçoit un livre de Christine de Pizan »
, première femme de lettres de langue française ayant vécu de sa plume, par son collaborateur le Maître de la cité des dames.
« Le maréchal de Boucicaut en prière devant sainte Catherine »
dans son propre livre d’heures. A la différence du bréviaire destiné aux clercs, les livres d'heure s'adressaient aux laïcs.
Alliées au naturalisme flamand, les perspectives italiennes ouvrent vers l’azur. 
L'atelier de Bedford produit la « Construction de la tour de Babel. »
https://blog-de-guy.blogspot.com/2016/05/la-tour-de-babel-gilbert-croue.html
Les
frères de Limbourg
ont d’abord réalisé «  Les riches heures » du Duc de Berry actuellement conservées au Metropolitan Museum of art de New York
puis « Les Très Riches Heures » dont plus de 120 miniatures sont visibles 
au château de Chantilly. 

Les scènes de la vie paysanne esthétisées
contrastent avec les fastes de la vie aristocratique sur fond
d'architectures médiévales. 
Les trois frères enlumineurs sont morts victimes d’une épidémie de peste, en 1416, la même année que leur riche commanditaire qui a tenu un rôle majeur dans l’épanouissement du gothique international.

jeudi 15 mai 2025

La peinture allemande au XVI° siècle. Catherine de Buzon.

En continuité avec la conférence précédente devant les amis du musée de Grenoble concernant la ligue hanséatique et son commerce, la conférencière a présenté « Jacob Fugger et son comptable » devant le nom des succursales de l’établissement allant de Lisbonne à Nuremberg depuis Londres.
En ce XVI° siècle, dans le Saint Empire Romain Germanique morcelé, les princes électeurs ont le pouvoir.
Luther est excommunié au moment de l'invention fondamentale de l'imprimerie après avoir exposé ses 95 thèses alors que l’Italie inspire les lettrés qui rêvent d’une société harmonieuse où les avancées de l’antiquité s’enrichiraient de théologie.
Dürer
devient le maître de tous les peintres de l’époque pour lesquels sont choisis ci-dessous des détails de leurs œuvres tant leur minutie est spectaculaire.
Grunwald Mathias
, mort la même année (1480) que son guide, développe son écriture picturale tandis que des révoltes paysannes sont durement réprimées.
La bêtise et la compassion se rencontrent dans « La dérision du Christ ».
La peinture ardente de son « Retable d’Issenheim » destinée aux malades met en son centre, la crucifixion la plus terrible, la désespérance la plus glauque,
en opposition aux autres volets ouverts lors de fêtes carillonnées présentant 
les mystères glorieux de l’Annonciation, de la Résurrection. 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/09/musee-unterlinden-colmar.html
« Le Concert des Anges »
aux couleurs de pastel velouté dévoile
quelques anges inhabituels.
Lors de
« La tentation de Saint Antoine » 
des créatures aux tonalités démoniaques caracolent autour de lui.
Lucas Cranach
l'ancien avait fréquenté les humanistes à Vienne.
Ami intime du sobre « Martin Luther», il nous apparait comme le peintre de la sensualité.
« Vénus avec Cupidon volant du miel » 
Dans le tableau « La Vierge à l'Enfant Jésus sous le pommier », le petit aux dents naissantes apaisées par un morceau de pain, rachètera le pêché originel des mangeurs de pommes.
« 
Adam et Ève au paradis ».
« La Bataille d'Alexandre »
d’Albrecht Altdorfer raconte la bataille d’Issos où Darius fut vaincu en 333 avant JC. Le tableau servit de décor dans la salle de bains de Napoléon à Saint Cloud.
Les personnages de l’architecte se fondent dans des paysages luxuriants. 
« Saint Georges et le dragon » dont certains aux ambiances fantastiques.
Dans « Paysage avec un bucheron » l’épicéa au feuillage tombant a des allures romantiques.
Personne ne figure dans «  Paysage avec une passerelle » : 
cette nouveauté s’épanouira au siècle suivant.
Il fait preuve d'originalité avec sa « Nativité » 
 l’ « Adoration des bergers »
et la « Naissance de la Vierge », inédite.
Hans Baldung
 passant du merveilleux au fantastique,
est également imaginatif avec sa « Nativité » baignée de lumière miraculeuse,
exalté dans le « Déluge » où s’engloutissent les malheureux.
Ses variations autour de « La Mort et la Jeune fille »  ou « Les trois âges »,
 ses « Vœux du Nouvel An avec trois sorcières »
contrastent avec le doux « Portrait de la princesse Baden-Durlach ».
 
Hans Holbein grand portraitiste réalisa celui de son collectionneur « Bonifacius Amerbach »
ami de l’humaniste « Erasme » 
lui-même très lié à « Thomas More »  auteur de « La meilleure forme de communauté politique et la nouvelle île d'Utopie », canonisé après avoir été décapité pour trahison
par « Henri VIII » dont il était chancelier car il avait désavoué le divorce du roi et le schisme avec Rome.   
« Je vous en prie, je vous en prie, Monsieur le lieutenant, aidez-moi à monter ; 
pour la descente, je me débrouillerai… »
« Les Ambassadeurs »
  français et représentant du Vatican célèbrent les valeurs de l'humanisme par les objets présentés au centre
mais aussi la brièveté de la vie avec le crâne caché dans l’anamorphose au premier plan .
«
Le corps du Christ mort dans sa tombe
» exposé à Bâle bouleversa Dostoïevski. 
« Devant un tel tableau, on ne peut que perdre la foi » dit l’un des personnages de L’Idiot.