Ah tu me plais, tu me plais, miroir schnock de mes années
soixante, quand les lumières palissent et que s’arrondissent les angles. Je me
suis régalé avec cette livraison du trimestriel qui jamais ne déçoit consacré
à Georges Pompidou.
J’étais alors très Charlie Hebdo :
« Pour la bande à Cavanna, Pompidou, qui se présente en homme
cultivé, amateur de poésie et d’art contemporain, est en réalité l’incarnation
par excellence de la bourgeoisie détestée, de l’ordre moral et du capitalisme
financier. »
Aujourd’hui, j’inverse les propositions et je suis étonné
par sa finesse dans la reprise d’un entretien avec Michel Droit pour le Figaro
littéraire qui m’aurait fait mourir de honte ou au moins rougir à l’époque,
pourtant des formules comme celle là ont de l’allure :
« L’œuvre d’art,
c’est l’épée de l’archange et il faut qu’elle nous transperce ».
Laurent Chalumeau, dissèque brillamment un morceau
d’anthologie quand dans une conférence de presse, à propos de l’affaire Russier
(prof suicidée après une relation amoureuse
avec un de ses élèves) le président de la République cite Eluard :
« Comprenne qui
voudra
Moi mon remord ce fut
La victime raisonnable
Au regard d’enfant
perdu
Celui qui ressemble
aux morts
Qui sont morts pour
être aimés. »
Comme il est d’usage, un diconoclaste permet d’envisager la
richesse du successeur du Général en plus moderne, depuis les Beach Boys jusqu’à
ses dernières volontés au paragraphe « Ze end ».
Daniel Schneidermann règle ses comptes avec son ancien chef
du journal « Le Monde » tout
en nous apprenant les dessous d’une querelle avec le journal Pilote à propos de
caricatures de Pompon qui pouvait se montrer Pompidur avec Chaban ou Poher…
En 1978, commençait un feuilleton « Madame la juge» avec
Simone Signoret,
dont
Montand avait dit :
« C’était facile
de devenir l’amant de Casque d’or,
mais il a fallu beaucoup
d’amour pour rester avec Madame Rosa. »
Après le top 15 des publicités pour disques (musicaux), la
liste des succès en chansons arrangées par Jean-Claude
Vannier s'allonge : « Mélodie Nelson » « Que je t’aime », Brigitte
Fontaine, Herbert Léonard, Bécaud et
Polnareff…
Le dessinateur Serre, « Humour noir et hommes en Blanc », a
commencé à être publié en coffret par les éditions du Grésivaudan avant de
faire la fortune de Glénat dans un format plus populaire.
Henry Guybet, certes pas « un acteur de
compétition » figure parmi les fondateurs du « Café de la Gare »,
son personnage de Salomon dans Rabbi Jacob, sa silhouette dans « La
septième compagnie » se sont inscrits dans notre paysage.
Parmi le recueil des vacheries, plutôt que les mots de
Ségolène Royal contre l’Eurovision ou ceux de Zaho de Sagasan contre Hanouna,
Ariane Mnouchkine me semble plus utile à propos des gens de culture envers le public :
« Quand les gens disaient ce qu’ils
voyaient on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils
voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils
insistaient, on leur dit qu’ils étaient des imbéciles, puis comme ils
insistaient de plus belle, on les a traités de salauds. »
Excellents, les propos d'Ariane Mnouchkine, vraiment, et je les retiendrai. "Les gens de culture" ... quelle culture ?
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