Loin de la recherche de beauté du chorégraphe qui l'a précédé dans une salle plus prestigieuse, le célèbre acteur a mis en scène le texte sombre de Genet, dont il dit lui-même
que c’est un auteur difficile « sans désir farouche d’être entendu »
mais qu’il « veut enflammer ».
Eh bien malgré les grands noms sur l’affiche, aucun incendie
à signaler.
L’histoire d’amour entre le poète et un funambule se réduit
à un monologue.
La vérité résiderait dans la silencieuse prestation corporelle du fildefériste
souffrant, les mots pourtant insistants étant proférés dans le vide. La musique
apporte un brin d’émotion sans être envahissante et le décor déglingué dit bien l’abandon et les solitudes.
Nous avons applaudi l’acteur en « dompteur
d’acrobate », le circassien virtuose, le musicien multi instrumentiste,
qui ont fait leur boulot.
Mais est-ce Torreton à la diction trop dure et emphatique où le
texte et ses mots impuissants, pathétiques, qui supporte mal l’oralité qui ont
rendu ce spectacle rugueux, obscur?
Les paillettes poétiques en introduction sont oubliées au
bout de l’heure et quart quand la mort invoquée métaphoriquement est au
rendez-vous.
D’instructives notes d’intention signalent la difficulté de l’entreprise :
« … notre
inconfort face à Jean Genet, notre difficulté à le cerner, cette façon qu’il
aura en toute sa vie de nous faire comprendre que nous nous sommes assis à sa
table, sans lui demander sa permission. »
Hmmm. Encore heureuse de bouder la MC2 cette année, et probablement pour la musique aussi. Plus envie de... faire semblant. Je suis triste pour Torreton que j'ai vu dans "Hamlet" à Grignan il n'y a pas si longtemps que ça, et j'ai bien apprécié son livre sur Shakespeare. Je n'ai pas envie du tout d'être "challengée" par Genet, pour employer un barbarisme que je vais m'autoriser par les temps où nous sommes encouragés à être nos propres références.
RépondreSupprimerTu as du courage, Guy. Ou de l'obstination. Ou...
Hop, je retourne dans ma bulle...