dimanche 7 mai 2023

Tout mon amour. Laurent Mauvignier Arnaud Meunier.

Le metteur en scène par ailleurs directeur de la MC2 est plus subtil dans la présentation de la première pièce de Mauvignier, écrivain contemporain majeur, que dans son prêchi-prêcha initial concernant la réforme des retraites et le sort des intermittents pendant la COVID. 
Torreton est revenu dans la maison de son père avec sa femme Anne Brochet qui ne veut pas s’éterniser dans ce lieu qui est aussi celui où a disparu leur fille, Elisa. Ce titre excessif et banal comporte le mot amour que les dénis ont empêché de voir tout au long de la pièce.
Une fille vient frapper à la porte. Le petit fils qui n’était pas venu à l’enterrement revient pour aider ses parents à se défaire ou à vivre avec leurs fantômes.
Bien que les cris dominent, les non-dits sont bien dits, et les ambiguïtés ne brouillent pas le propos donnant plus de poids aux souvenirs, à l’imaginaire qu’à un présent affolé.
Le décor sobre ne disperse ni l’attention ni les tensions tout en jouant sur les filtres qui peuvent s’interposer entre la réalité et nous les spectateurs de théâtre, une fois nos écrans mis à recharger. 
Souvent les livres se font adapter au cinéma, je serais curieux de lire le livre qui pourrait être tiré de ce « polar métaphysique ». Il gagnerait peut être en intériorité, en émotion, avec encore plus de silence.

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