samedi 20 avril 2024

La papeterie Tsubaki. Ogawa Ito.

A énoncer « Livre simple et gentil » on peut entendre « simplet », car habitués aux règlements de comptes à plein volumes, difficile d’échapper à la violence que nous avions éloignée pendant 400 pages. 
Mais pour prolonger la lumière de cet ouvrage, et rester dans son état d’esprit, je vais m’abstenir de le définir en opposition à d’autres productions. Sa poésie, sa délicatesse plaident suffisamment pour la japonaise dont nous pouvions pressentir l’élégance dans quelques films de chez-elle plus familiers. 
Chaque fois que nous reprenons le livre, nous retrouvons avec plaisir la chronique, à travers les saisons, des débuts d’une jeune fille revenue dans la papeterie que sa grand-mère lui a transmise, où elle va exercer comme elle la belle fonction d’écrivain public.
Se joue ainsi l’éternelle dualité modernité/ tradition constitutive de l’empire du soleil levant. 
« Mange amer au printemps, vinaigre l'été, piquant l'automne et gras l'hiver. »
L’attention apportée à l’expéditeur et au destinataire des lettres d’amour, de rupture, toujours singulières, passe par le choix de l’encre, de la plume, du papier, de l’alphabet, des mots.Tout fait sens : une calligraphie, une pivoine, un silence, et tant d’attentions spontanées.   
« Si l'enveloppe est un visage, le timbre est le rouge à lèvres qui donne le ton.En se trompant de rouge à lèvres, on fiche en l'air le reste du maquillage. » 
Ce raffinement naturel, attentif, jamais ostentatoire, s’applique dans le respect des traditions, avec chaque boisson, chaque plat, chaque dialogue si évident quand la vie est paisible ;la trace d’une calligraphie. 
« Plutôt que de rechercher ce qu'on a perdu, mieux vaut prendre soin de ce qui nous reste. »

1 commentaire: