lundi 11 novembre 2019

Le Traître. Marco Bellochio.

Des critiques ont parlé de Shakespeare pour une dramaturgie qui va chercher vers la mythologie et de la Commedia del arte pour le barouf pathétique des mafieux inculpés grâce à  Tommaso Buscetta qui avait parlé. Le mafieux avait récusé le terme de « repenti » préférant celui d’ « homme d’honneur » rejouant de valeurs oubliées de Cosa Nostra.
Le trafiquant, assassin, n’est pas un enfant de chœur mais sa connaissance du Milieu au cours de conversations avec le juge Falcone lui ont demandé un courage exceptionnel et à l’état italien des moyens colossaux pour inculper 350 mafiosi et assurer la protection de sa famille. C’est bien de famille dont il s’agit après le meurtre de ses fils et que la fidélité, les silences sont remis en question. C’est la fin d’un monde rural, mais pas la fin du mal. L’omerta est une loi qui s’étend bien au-delà de la Sicile, ainsi que la haine qui voit des hommes fêter la mort de Falcone ou lorsqu’elle s’exprime dans des insultes qui accompagnent les interventions de Buscetta au Maxi-procès de Palerme en 1986.
Bien que la séance dure plus de deux heures, les suites de ce procès ne sont pas traitées. Elles pourraient également faire l’objet d’un autre film qui ne manquerait pas d’être ahurissant.
Cette histoire d’un individu confronté à un groupe ô combien nocif n’est pas exotique, elle offre un film palpitant tant la remarquable interprétation de Pierfrancesco Favino nous laisse à méditer sur l’âme humaine. Depuis l’œuvre précédente de l’octogénaire à la modernité épatante http://blog-de-guy.blogspot.com/2017/01/fais-de-beaux-reves-marco-bellochio.html ses lunettes noires ont varié leurs nuances.  

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