Le trafiquant, assassin, n’est pas un enfant de chœur mais
sa connaissance du Milieu au cours de conversations avec le juge Falcone lui ont
demandé un courage exceptionnel et à l’état italien des moyens colossaux pour
inculper 350 mafiosi et assurer la protection de sa famille. C’est bien de
famille dont il s’agit après le meurtre de ses fils et que la fidélité, les
silences sont remis en question. C’est la fin d’un monde rural, mais pas la fin
du mal. L’omerta est une loi qui s’étend bien au-delà de la Sicile, ainsi que la
haine qui voit des hommes fêter la mort de Falcone ou lorsqu’elle s’exprime
dans des insultes qui accompagnent les interventions de Buscetta au Maxi-procès
de Palerme en 1986.
Bien que la séance dure plus de deux heures, les suites de
ce procès ne sont pas traitées. Elles pourraient également faire l’objet d’un
autre film qui ne manquerait pas d’être ahurissant.
Cette histoire d’un individu confronté à un groupe ô combien
nocif n’est pas exotique, elle offre un film palpitant tant la remarquable
interprétation de Pierfrancesco Favino nous laisse à méditer sur l’âme humaine.
Depuis l’œuvre précédente de l’octogénaire à la modernité épatante http://blog-de-guy.blogspot.com/2017/01/fais-de-beaux-reves-marco-bellochio.html
ses lunettes noires ont varié leurs nuances.
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