Pour évoquer notre gourmandise jamais assouvie pour ce pays, lire
cet article avec en bouche la rouge amertume d'un Campari et un air de Lili Cub dans la tête.
« E va la nave va
la douce vie
On s´en ira toute la vie danser le calypso en Italie
Et boire allegretto ma non troppo
Du Campari quand Paris est à l´eau »
On s´en ira toute la vie danser le calypso en Italie
Et boire allegretto ma non troppo
Du Campari quand Paris est à l´eau »
Le passage de la frontière derrière ses rambardes qui
bouchent le paysage est pourtant bien peu poétique. Mais le premier arrêt de
hasard dans un village de la plaine nous fait retrouver d’emblée la jovialité
transalpine avec notre premier expresso pris sous des fresques anciennes plus
apaisantes que nos graffs ordinaires.
Cette année nous compléterons notre expérience de 2018
quand les montagnes se reflètent dans les lacs et que des
villages charmants jouxtent d’étourdissantes
métropoles : la beauté dans les musées et dans les rues, la douceur
de vivre, les appâts des pâtes, les lumières, des gites variés et des hôtes
exceptionnels...
Nous avons saisi l’occasion de relire rapidement des
épisodes de l’histoire qui nous relie pour s’amuser de ces gaulois qui furent
dans la plaine du Pô très tôt, et dans les cols avec Hannibal, découvrir les
images de Bonaparte qui vint avant nous aux îles Borromée, et compter nos
compatriotes touristes aussi nombreux que les italiens chez nous.
Il convenait de s’extasier d’un colossal patrimoine et d’une
si belle nature pour éviter de causer avec nos cousins des aléas de leur
politique. Ils pourraient nous mettre dans l’embarras à nous interroger sur la
mauvaise humeur coutumière de nos concitoyens.
A notre retour, dans « Le Monde des livres », se
rappelaient les grimaces de l’histoire lorsqu’il est question d’un militant
anarchiste, Camillo Berneri tué à Barcelone en 1937, et de ses textes choisis
contre le fascisme :
« L’une des
audaces de Camillo Berneri est d’affronter cet aspect-là : Mussolini n’a
pas subitement trahi ou viré de bord, non, il a simplement intensifié une
mauvaise pulsion qui agitait également bien des militants socialistes ou
communistes, et sur laquelle rares sont ceux qui ont ouvert les yeux. Néant
culturel et surenchère bavarde, pragmatisme vulgaire et cabotinage
insurrectionnel, insouciance autoritaire et féroce toupet, tous ces traits
pouvaient déjà se repérer chez tant de vaillants « camarades »
devenus farouches fascistes : « Ces hommes ont remplacé une carte d’adhésion
par une autre, ont changé la couleur de leur cravate, leur style de vie et
leurs arguments démagogiques, mais, au fond, ils sont restés les mêmes qui,
dans les rues ou les théâtres, déchaînent des délires subversifs, avec leurs
manèges, leurs feux d’artifice et leurs idées de marchands forains », constate Camillo Berneri dans un article consacré
à la démagogie oratoire. »
Si loin, si proches, dans l’espace et dans le temps, je
ne vais pas broder plus longtemps sur les voyages qui font oublier et qui
rapprochent, notre Diésel étant quand même plus discret qu’un 737.
C'est vraiment délicieux, ces voyages en Italie. Ça fait très envie.
RépondreSupprimerCurieusement, je crois que quand le vent.. mauvais ? de laliberté souffle sur les masses, le résultat n'est jamais très ragoutant, quelle que soit l'époque, d'ailleurs.
Ne crois pas que je me mets à part des masses. Nous faisons tous partie de la masse, surtout quand nous sommes reliés par les médias de masse.
Quelqu'un voudrait faire l'apologie de laliberté d'expression maintenant ?