vendredi 1 février 2019

Où avais-je la tête ?


Qu’ai-je à revenir sur cette guillotine qui fut dressée à un carrefour pour me confirmer dans une peur des gilets jaunes ? Ils ont un bouc émissaire et veulent lui couper le cou, risquant de perdre ainsi l’objet fédérateur de leur haine. En s’en prenant de surcroit  aux médias responsables de la décrue de leur mouvement et célébrant leurs martyrs, ils semblent s’approcher de la fin.  
Parmi eux, dès qu’un leader apparaît, un sens de l’égalité très enfantin, les amène à raccourcir tout ce qui dépasse, il est vrai qu’entre casquette à l’envers et complotistes en escadrilles, des leaders ont du mal à émerger. Et à écouter quelques porte-parole locaux cela ressemble plus à un Téléthon pour abstentionnistes qu’au surgissement des lumières qui fondèrent les Droits de l’homme. 
Insérer ici l’image d'un canard qui court encore, bien qu’ayant perdu sa tête.
Dans notre monde où l’on ne cesse de regretter la personnalisation des pouvoirs, on recherche pourtant tout le temps de nouvelles têtes qui nous conviendraient, mais leur obsolescence programmée vient si vite. Ségo fit une semaine comme sauveure du PS quand tant d’Insoumis sont fatigués de leur Leader Maximo.
Au bout des bras, un téléphone, pour un selfie, dit bien l’hypertrophie de l’individu élevant chacun à la condition de journaliste. Ceux-ci trainent une culpabilité qui les fait ramper et se soumettre à la doxa de l’heure.Témoin le site place Gre’net aussi confondant de conformisme que le quotidien local objet de toutes les critiques, en plus gnangnan pour ce qui est du compte rendu des manifs.
Quel média enquêtera sur les incendies qui se multiplient par chez nous et qui valent littérature masquée sur les réseaux? « Beaucoup font couler l’encre à propos des médias pour les critiquer, peu font couler l’essence dans leur locaux pour les incendier ». Radio France Isère!
« Beaucoup font couler l’encre à propos des médias pour les critiquer, peu font couler l’essence dans leur locaux pour les incendier »,

Source : article Une revendication ? Un texte posté sur les réseaux anarchistes salue l'incendie de France Bleu Isère | Place Gre'net - Place Gre'net
« Le flot déchaîné de l’information à outrance a transformé le journalisme, tué les grands articles de discussion, tué la critique littéraire, donné chaque jour plus de place aux dépêches, aux nouvelles grandes et petites, aux procès-verbaux des reporters et des interviewers. » Zola
Quand le réel s’efface derrière les écrans, l’impunité qui se permettait de tout dire, tout faire, se prend des gnons. Le concret est revenu avec ses boucliers; la République ne peut vivre sans ordre.
Ah ! Voir derrière tout acte, un chef d’orchestre clandestin est vieux comme le monde, remonte haut dans les cieux et sert dans tous les camps. Cette facilité devient automatique comme clic, avec un retour inopiné des juifs dans un rôle où ils ont toujours été plébiscités.
Inévitable sur ce blog un détour vers l’école où y tout ce qui explose mijotait depuis un moment. 
Il n’était plus enviable d’être tête de classe depuis un bail, désormais il convient plutôt d’être « populaire », depuis que réfléchir a signifié « prise de tête ». 
Nous payons ces confusions remontant à loin où les classements implicites plus pernicieux que les classements explicites abandonnés depuis longtemps, privilégient la quantité sur la qualité, le nombre de followers sur la pertinence des propos.
J’avais enseigné à des enfants qu’en 1789 l’arbitraire et la tyrannie avaient pris fin et nous avions étudié les mécanismes de notre démocratie en éducation civique. Aujourd’hui certains rêvent de renverser la République… coiffés d’un bonnet phrygien. Nous avons dû manquer de pédagogie comme on dit  chaque fois qu’on a échoué. Mais pas grand monde ne dénonce cette escroquerie intellectuelle quand sont mises en parallèle la fin de la royauté et les contestations envers nos institutions heureusement solides.
Comme je cherche pour chaque article une citation, je vais essayer de refourguer quelques données statistiques qui m’ont étonné concernant la fiscalité:
«  Avant redistribution l’écart des 20% des contribuables les plus aisés et les 20% les plus modestes est de 8,4, après redistribution, il passe à 3,9. » 
......
 Le dessin ci-dessus est de Plantu dans "Le Monde" 

1 commentaire:

  1. Ayant beaucoup de temps... libre... (ce qui, comme signe de l'aristocratie pourrait valoir bien plus, et mieux que l'argent, tout compte fait), je me plonge avec délectation dans les écrits de nos ancêtres... romains, et les écrits de nos contemporains sur nos ancêtres romains.
    C'est l'occasion de relativiser beaucoup autour de ce que nous voyons autour de nous, en percevant bien des parallèles, des similitudes dans les comportements, des valeurs, des conflits.
    Une naïveté/ignorance bien inculquée par mon époque m'avait fait croire que la.. "gestion" du symbolique : l'argent, le verbe, etc, était plus simple chez nos ancêtres. C'est l'influence pernicieuse de l'idéologie du progrès continu... jusqu'à l'arrivée du paradis sur terre/le Messie, pour l'Homme. Mais j'ai bien été obligée de reconnaître qu'il n'en est rien, et que ce n'est pas parce qu'on n'a pas (eu) de gratte ciels, ou de smart-phones que le symbolique ne peut pas prendre des tournures... cauchemardesques qu'il a pris aussi chez les Grecs à la fin de l'époque classique, et les Romains.
    Pour les institutions solides de la République... bon, je serais plus nuancée que toi. Le Français est un animal bien passionnel, tout compte fait. Il peut agir contre ses propres intérêts, et en foutant en l'air l'ordre qu'il chérit comme un tout petit animal peureux, sur un coup de tête collectif qui me donne des vertiges. Il en a déjà donné d'amples illustrations par le passé... (suivez mon regard).
    Quand tu auras beaucoup de temps, Guy, tu te plongeras dans le livre de Jacqueline de Romilly, "La douceur dans la pensée grecque" pour explorer le constat qu'un certain égalitarisme républicain, en instaurant la compétition de tous contre tous, conduit à une civilisation d'une brutalité peu ragoutante...
    Avertissement : Jacqueline de Romilly est une très grande dame qui ne fait pas de politique, car elle n'a pas besoin d'en faire. L'histoire... fait de la politique pour elle.
    Fin de sermon.

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