Le titre laissait prévoir des moments fougueux, ils arrivent
accompagnés de chants kanaks envoutants après une longue plage de silence.
La lente émergence des corps recouverts d’oripeaux depuis
des tas de tissus puis se trainant dans des haillons laisse entrevoir des peaux
barbouillées de pigments. Dix danseurs s’entraident, se chevauchent, se
dépouillent en un cortège qui prend des allures de « Radeau de la méduse »
ou la tribu dépenaillée du « Caïn » de Fernand Cormon. Quand la
danse, la transe adviennent, nos bouches béent. Mais cette résolution attendue
est brève, les cheminements laborieux reprennent et si des mouvements évoquent
des accouplements, les rapports entre ces corps qui révèlent leur beauté sont
brutaux, avant de s’effondrer à nouveau après la parade alanguie d’une reine
des chiffons.
Une heure forte qui restera en mémoire.
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